Législatives: le RN toujours en tête, mais loin de la majorité absolue, selon deux sondages

Le député européen Raphael Glucksmann (2eL) et les candidats locaux de la coalition de gauche du Nouveau Front Populaire (NFP) pour les élections législatives (AFP)
Le député européen Raphael Glucksmann (2eL) et les candidats locaux de la coalition de gauche du Nouveau Front Populaire (NFP) pour les élections législatives (AFP)
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Publié le Vendredi 05 juillet 2024

Législatives: le RN toujours en tête, mais loin de la majorité absolue, selon deux sondages

  • Selon Ipsos Talan pour Le Monde, Radio France et France Télévisions, le RN devance l'alliance de gauche Nouveau Front populaire, qui arrive en deuxième position avec 145 à 175 sièges (151 dans l'Assemblée dissoute), devant le bloc macroniste estimé entre
  • Ipsos estime la participation entre 66 et 70%. 66,7% des inscrits se sont rendus aux urnes dimanche dernier pour le premier tour.

PARIS : Le Rassemblement national et ses alliés sont toujours donnés vainqueurs du second tour des élections législatives, dans deux sondages publiés vendredi, mais loin de la majorité absolue (289 sièges), avec 175 à 205 sièges selon Ipsos, 170 à 210 sièges, selon l'Ifop.

Selon Ipsos Talan pour Le Monde, Radio France et France Télévisions, le RN devance l'alliance de gauche Nouveau Front populaire, qui arrive en deuxième position avec 145 à 175 sièges (151 dans l'Assemblée dissoute), devant le bloc macroniste estimé entre 118 et 148 sièges (250)

Cette étude, comme celle de l'Ifop, semble dessiner un resserremement des scores des trois principaux blocs après les nombreux désistements du NFP au profit de candidats macronistes et inversement, pour faire barrage au RN.

A gauche, dans le détail, cette étude Ipsos donne des fourchettes de 58 à 68 députés pour La France insoumise (75 sortants), 51 à 61 pour le PS (31 sortants), 29 à 37 pour les Écologistes (23) et 7 à 9 pour les communistes (12 sortants). Auxquels s'ajoutent 14 à 16 divers gauche.

S'agissant du camp présidentiel, Renaissance sauverait 78 à 94 sièges (172 sortants), et ses alliés MoDem et Horizons conserveraient chacun leur groupe, avec respectivement 23 à 31 et 17 à 23 députés (respectivement 50 et 31 sortants).

Avec une fourchette comprise entre 57 et 67 sièges, Les Républicains parviendraient à maintenir leurs positions (62 sortants) dans la nouvelle Assemblée, malgré la défection du président du parti Eric Ciotti qui fait alliance avec le Rassemblement national. M. Ciotti et ses candidats glaneraient de 18 à 24 sièges, de quoi constituer potentiellement un groupe.

Toujours selon cette étude, les consignes de retrait émanant du Nouveau Front populaire semblent claires à 53% des sondés, et celles du bloc présidentiel sont perçues comme claires à 38%, alors que les macronistes se divisent sur l'inclusion ou pas de LFI dans le "front républicain".

Si le retrait de candidats du NFP arrivés 3e dans des circonscriptions où le RN peut l'emporter est massivement approuvée par leurs propres électeurs (87%) et ceux de la coalition présidentielle (78%), il ne le sont qu'à 54% sur l'ensemble de la population.

Du côté du bloc macroniste, le retrait de candidats au profit du Nouveau Front populaire est approuvé à 20% "quel que soit le candidat du NFP" et à 52% "uniquement si le candidat (qui en bénéficie) n'est pas LFI".

Ipsos estime la participation entre 66 et 70%. 66,7% des inscrits se sont rendus aux urnes dimanche dernier pour le premier tour.

Dans la dernière livraison quotidienne Ifop Fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio, le RN et ses alliés obtiendraient de 170 à 210 sièges devant le NFP (155 à 185 sièges), le bloc présidentiel (120 à 150 sièges). Les LR totaliseraient entre 50 et 65 sièges et les divers gauche entre 10 et 18.

Chez l'Ifop, les résultats du RN sont en spectaculaire chute depuis 24 heures. L'étude publiée jeudi leur accordait de 210 à 240 sièges. Le NFP est en baisse (170 à 200 sièges jeudi), le camp présidentiel (95 à 125 sièges jeudi) et LR sont en hausse (25 à 45 sièges jeudi).

Dans cette étude, la participation est en hausse d'un point par rapport à jeudi, à 69%

Les intentions de vote ne constituent pas une prévision du résultat du scrutin. Elles donnent une indication des rapports de force et des dynamiques au jour de la réalisation du sondage.

(Enquête Ipsos réalisée par internet du 3 au 4 juillet auprès d'un échantillon de 10.101 personnes représentatif de la population française, inscrites sur les listes électorales (méthode des quotas). Marge d'erreur comprise entre 0,3 et 1 point.

Enquête Ifop menée auprès d’un échantillon de 2.859 personnes inscrites sur les listes électorales. Interviews réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 3 au 5 juillet 2024)


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.