Au Bangladesh, les trafiquants s'en prennent aux femmes rohingyas dans les camps de réfugiés

Des femmes réfugiées rohingyas quittent la plage pour rejoindre leurs tentes au port de ferry de Balohan à Sabang, dans la province indonésienne d'Aceh. (AFP)
Des femmes réfugiées rohingyas quittent la plage pour rejoindre leurs tentes au port de ferry de Balohan à Sabang, dans la province indonésienne d'Aceh. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 09 juillet 2024

Au Bangladesh, les trafiquants s'en prennent aux femmes rohingyas dans les camps de réfugiés

  • Amnesty International a déclaré que les conditions de vie dans le camp de Cox's Bazar sont "inhumaines".
  • De nombreuses femmes sont victimes de la traite des êtres humains dans un contexte de frustration et d'incertitude croissantes.

DHAKA : Un nombre croissant de femmes rohingyas au Bangladesh sont la cible de trafiquants d'êtres humains qui leur proposent d'échapper à la détérioration des conditions de vie dans le plus grand camp de réfugiés du monde.

Près d'un million de Rohingyas vivent dans des conditions sordides dans le camp de Cox's Bazar, au Bangladesh, qu'Amnesty International a qualifié d'"inhumain" l'année dernière. Les réfugiés ne sont pas autorisés à quitter la zone clôturée et sont piégés à l'intérieur avec peu de nourriture, d'eau et d'électricité. 

Ces dernières années, des milliers de personnes ont tenté de fuir le camp surpeuplé du Bangladesh dans l'espoir de trouver une vie meilleure ailleurs, souvent avec l'aide de réseaux de trafiquants d'êtres humains.

"Le trafic d'êtres humains est indubitablement un problème ici. Du côté du gouvernement, nous essayons de le combattre", a déclaré mardi à Arab News Mohammed Mizanur Rahman, commissaire chargé de l'aide aux réfugiés et du rapatriement au Bangladesh.

"Les femmes et les enfants font souvent l'objet d'un trafic, qui découle d'une frustration absolue et d'une situation de dénuement.

Quelque 569 Rohingyas - sur près de 4 500 - sont morts ou ont disparu en 2023 alors qu'ils tentaient de se réinstaller dans un autre pays en effectuant des traversées maritimes meurtrières, souvent sur des embarcations branlantes, soit le chiffre le plus élevé en neuf ans, selon les données de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés.

Beaucoup sont emmenés en Malaisie et en Indonésie, Jakarta accusant les trafiquants d'êtres humains d'être à l'origine du nombre croissant de Rohingyas entrant dans le pays par bateau à la fin de l'année dernière.

M. Rahman a déclaré que de nombreuses femmes entreprennent ces périlleuses traversées maritimes "dans le but de se marier avec un Rohingya" qui pourrait s'être installé dans un pays d'Asie du Sud-Est.

Il a déclaré : "La plupart des Rohingyas vivant en Malaisie sont des hommes :  Ils se marient avec des jeunes filles rohingyas vivant dans les camps par le biais de (contacts par) téléphones portables. Plus tard, l'homme envoie de l'argent pour faire venir sa femme en Malaisie".

Dans de tels cas, les Rohingyas concernés "entrent en contact avec les trafiquants d'êtres humains" afin de contourner l'absence de documents légaux leur permettant de voyager.

M. Rahman a ajouté : "Dans ce processus, ils réussissent parfois, mais ils finissent parfois par se retrouver dans des situations abusives. Parfois, ils meurent noyés en mer".

Les Rohingyas, majoritairement musulmans, que les Nations unies qualifient de "minorité la plus persécutée au monde", sont victimes de persécutions depuis des décennies au Myanmar.

Plus de 730 000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh voisin en 2017 après une répression brutale de l'armée du Myanmar qui, selon l'ONU, s'apparente à un génocide.

Depuis, les Rohingyas du Bangladesh sont soumis à des restrictions en matière de circulation et de travail, ce qui les contraint à l'inactivité dans un contexte d'incertitude croissante quant à leur avenir, de diminution de l'aide internationale et de lenteur des tentatives de rapatriement dans la dignité.

Asif Munir, expert en migration basé à Dhaka, a déclaré à Arab News : "Il n'y a pas de solution permanente en vue en ce qui concerne la vie dans les camps, ce qui a créé de la frustration parmi la population des camps.

"La population rohingya est vulnérable et densément peuplée. Les réseaux de trafiquants peuvent se déplacer plus librement et exploiter les femmes qui se trouvent déjà dans une situation vulnérable à l'intérieur des camps.

Même la présence d'agents des forces de l'ordre ne suffit pas à répondre aux besoins de la population rohingya, a déclaré M. Munir, car les autorités doivent également faire face à des incidents de sécurité impliquant des groupes armés à l'intérieur et autour du camp de réfugiés.

Pour de nombreuses femmes rohingyas, la vie à Cox's Bazar est parsemée d'embûches. Nombre d'entre elles ont été exploitées par des hommes bangladais locaux qui leur ont promis le mariage, ou ont été attirées par le commerce du sexe.

Munir ajoute : "D'une certaine manière, elles pensent que si elles parviennent à se rendre en Malaisie, elles auront une vie meilleure, même si ce n'est pas très légal.

"Les trafiquants et les passeurs sont prêts à fournir ce service en échange d'argent. Et pour les femmes qui se sentent acculées au pied du mur, c'est une option".

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Zelensky refuse de recevoir Guterres à Kiev après sa visite en Russie

Zelensky refuse de recevoir Guterres à Kiev après sa visite en Russie
Short Url
  • Antonio Guterres s'est déplacé en Russie jeudi pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine en marge du sommet de Brics auquel ont notamment participé les dirigeants de l'Inde et de la Chine
  • Le secrétaire général de l'ONU s'est entretenu avec M. Poutine, lui réitérant "sa position selon laquelle l'invasion russe de l'Ukraine" était une "violation" du droit international, selon un communiqué du bureau de son porte-parole

KIEV: Le président Volodymyr Zelensky a refusé de recevoir à Kiev le secrétaire général des Nations unies en raison de la visite d'Antonio Guterres à Kazan, en Russie, pour le sommet des Brics, a annoncé vendredi à l'AFP un haut responsable de la présidence ukrainienne.

"Après Kazan, il (Guterres, nldr) voulait venir en Ukraine mais le président n'a pas confirmé sa visite", en raison de "l'humiliation" infligée au droit international à Kazan, a déclaré à l'AFP ce responsable s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Antonio Guterres s'est déplacé en Russie jeudi pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine en marge du sommet de Brics auquel ont notamment participé les dirigeants de l'Inde et de la Chine.

Le secrétaire général de l'ONU s'est entretenu avec M. Poutine, lui réitérant "sa position selon laquelle l'invasion russe de l'Ukraine" était une "violation" du droit international, selon un communiqué du bureau de son porte-parole.

Le Kremlin n'a à pour l'instant pas encore fourni d'informations sur le contenu de leurs discussions en tête-à-tête.

Avant leur rencontre, M. Guterres avait à nouveau appelé devant les participants au sommet à "une paix juste" en Ukraine, reprenant les mots du président Zelensky à propos de son "plan de victoire".

Egalement avant ces entretiens bilatéraux, Kiev avait critiqué le "mauvais choix" de M. Gutteres de se rendre à Kazan, ne faisant ainsi qu'"endommager la réputation de l'ONU".


Borrell évoque une «course contre la montre» au Liban pour éviter un «embrasement»

Pour le dirigeant espagnol, un cessez-le-feu est essentiel avant toute solution politique, basée sur l'organisation "le plus rapidement possible" d'une élection présidentielle. (AFP)
Pour le dirigeant espagnol, un cessez-le-feu est essentiel avant toute solution politique, basée sur l'organisation "le plus rapidement possible" d'une élection présidentielle. (AFP)
Short Url
  • Un cessez-le-feu et une solution politique rapide au Liban sont impératifs pour éviter un "embrasement généralisé", a averti vendredi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell
  • Pour le dirigeant espagnol, un cessez-le-feu est essentiel avant toute solution politique, basée sur l'organisation "le plus rapidement possible" d'une élection présidentielle

BRUXELLES: Un cessez-le-feu et une solution politique rapide au Liban sont impératifs pour éviter un "embrasement généralisé", a averti vendredi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

"Nous sommes engagés dans une course contre la montre entre le lancement d'un possible processus politique au Liban et un embrasement généralisé aux conséquences incalculables", a-t-il souligné dans un communiqué.

Pour le dirigeant espagnol, un cessez-le-feu est essentiel avant toute solution politique, basée sur l'organisation "le plus rapidement possible" d'une élection présidentielle.

Les institutions politiques, que se partagent les différentes communautés libanaises, sont paralysées depuis deux ans par l'incapacité des autorités à organiser l'élection d'un nouveau président.

M. Borrell a également jugé nécessaire de "donner de la substance" à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée en 2006 pour mettre un terme aux combats entre Israël et le Hezbollah, organisation chiite libanaise soutenue par l'Iran.

Ce texte stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de la Finul, la Force intérimaire des Nations unies au Liban, doivent être déployés à la frontière sud du Liban. Il prévoit aussi le désarmement des groupes armés, dont le Hezbollah.

M. Borrell juge de ce point de vue qu'il est indispensable de renforcer l'armée libanaise afin qu'elle puisse se déployer à terme "dans tout le pays", y compris dans le sud, fief de l'organisation chiite.

M. Borrell a participé jeudi à Paris à une conférence internationale sur le Liban qui a permis de récolter un milliard de dollars pour les Libanais et leur armée, mais sans obtenir d'avancées diplomatiques.

Les combats se poursuivent dans le sud où l'armée israélienne a annoncé vendredi la mort de cinq soldats tués dans des combats dans le sud, où elle mène depuis plusieurs semaines une offensive terrestre contre le Hezbollah.

Les affrontements ont fait plus de 800.000 déplacés, selon l'ONU. En Israël, 60.000 personnes ont également dû quitter leur foyer depuis un an, du fait de frappes du Hezbollah.


Sommet de Kazan: Le ministre saoudien des Affaires étrangères s'engage en faveur de la coopération avec les Brics

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a dirigé la délégation du Royaume au sommet Brics Plus 2024 à Kazan, en Russie, jeudi, au nom du roi Salmane. (Agence de presse saoudienne)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a dirigé la délégation du Royaume au sommet Brics Plus 2024 à Kazan, en Russie, jeudi, au nom du roi Salmane. (Agence de presse saoudienne)
Short Url
  • Le prince Faisal a exprimé la gratitude du Royaume pour l'accueil chaleureux réservé à la délégation saoudienne et a reconnu les liens croissants entre l'Arabie saoudite et les pays des Brics
  • L'Arabie saoudite n'a pas officiellement rejoint le bloc, mais participe à ses activités en tant que nation invitée

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a dirigé la délégation du Royaume au sommet Brics Plus 2024 à Kazan, en Russie, jeudi, au nom du roi Salmane.

Le prince Faisal, qui a transmis les salutations du roi et du prince héritier Mohammed ben Salmane au président russe Vladimir Poutine et aux dirigeants des autres nations des Brics, a prononcé un discours reflétant le rôle croissant de l'Arabie saoudite dans la coopération multilatérale mondiale.

Il a exprimé la gratitude du Royaume pour l'accueil chaleureux réservé à la délégation saoudienne et a reconnu les liens croissants entre l'Arabie saoudite et les pays des Brics.

L'Arabie saoudite n'a pas officiellement rejoint le bloc, mais participe à ses activités en tant que nation invitée.

«Le volume du commerce bilatéral avec les pays des BRICS a dépassé 196 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro) en 2023, ce qui représente 37% du commerce extérieur total du Royaume", a déclaré le prince Faisal, soulignant les relations économiques importantes qui motivent l'engagement du Royaume auprès du bloc.»

Le sommet a été l'occasion pour l'Arabie saoudite de souligner l'importance de la coopération internationale pour relever les défis mondiaux, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

«Au moment où nous avons le plus besoin de relever les défis mondiaux, nous assistons à une escalade des tensions et à une polarisation croissante», a déclaré le prince Faisal.

Il a réitéré l'appel du Royaume en faveur d'institutions internationales plus fortes afin de garantir une représentation équitable et de répondre aux besoins de tous les pays.

S'attardant sur l'évolution de la situation au Moyen-Orient, le prince Faisal a condamné les actions militaires israéliennes en cours à Gaza, avertissant que la poursuite de l'escalade menaçait à la fois la sécurité régionale et la sécurité internationale.

Il a appelé à un cessez-le-feu immédiat dans l'enclave, à l'acheminement sans restriction de l'aide humanitaire et à la libération des otages.

Le ministre a également souligné les efforts de paix de l'Arabie saoudite, notamment le lancement récent de l'Alliance internationale pour la mise en œuvre de la solution à deux États, qui vise à garantir une solution durable fondée sur les frontières de 1967 et la création d'un État palestinien ayant Jérusalem-Est pour capitale.

Le prince Faisal a félicité les pays du Brics pour leur solidarité avec la cause palestinienne, reconnaissant leur soutien à une solution qui respecte l'autodétermination palestinienne, a ajouté la SPA.

En conclusion, le prince Faisal a réaffirmé l'engagement de l'Arabie saoudite à poursuivre l'expansion des partenariats avec les Brics et à renforcer la coopération dans toute une série de domaines.

«Le Royaume continuera à renforcer ses partenariats avec le groupe des Brics et à élargir les horizons de la coopération dans tous les domaines, dans le but de parvenir au développement et à la prospérité au niveau international», a-t-il conclu.

Plusieurs autres hauts fonctionnaires saoudiens, dont Abdelrahman al-Ahmad, l'ambassadeur du Royaume en Russie, ainsi que de hauts conseillers du ministère des Affaires étrangères, ont également participé au sommet.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com