Des dizaines de corps dans la ville de Gaza, "progrès" dans les discussions de trêve selon Biden

Des gens prient devant des corps trouvés sous les décombres ou dans la rue, avant leur enterrement dans le quartier d’Al-Sinaa à l’ouest de Gaza le 12 juillet 2024(AFP)
Des gens prient devant des corps trouvés sous les décombres ou dans la rue, avant leur enterrement dans le quartier d’Al-Sinaa à l’ouest de Gaza le 12 juillet 2024(AFP)
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Publié le Vendredi 12 juillet 2024

Des dizaines de corps dans la ville de Gaza, "progrès" dans les discussions de trêve selon Biden

  • "Il y a encore des lacunes à combler. Nous faisons des progrès. La tendance est positive", a déclaré vendredi Joe Biden.
  • M. Netanyahu a lui toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et la libération de tous les otages.

GAZA : Une soixantaine de corps ont été découverts vendredi dans deux quartiers de la ville de Gaza, visés par des opérations militaires israéliennes, selon la Défense civile du territoire palestinien, après que le président américain Joe Biden a fait état de "progrès" dans les discussions en vue d'une trêve.

Au dixième mois de guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, les combats se poursuivent, en particulier dans Gaza-ville (nord).

Des médias du Hamas ont fait état de "plus de 70 frappes aériennes", et de 32 personnes tuées dans la nuit, dont une majorité d'enfants et de femmes, sur l'ensemble du territoire assiégé.

Dans le sud-ouest de la ville de Gaza, "environ 60" corps ont été découverts vendredi dans les quartiers de Tal al-Hawa et d'al-Sinaa, d'après la Défense civile.

Le Hamas a dénoncé les "horreurs découvertes" dans le quartier de Tal al-Hawa, les qualifiant de "crimes de guerre,  génocide, nettoyage ethnique".

Des témoins ont vu des soldats se retirer de certains quartiers de Gaza-ville. Contactée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas commenté dans l'immédiat.

Après des mois d'appels internationaux pour un cessez-le-feu, les efforts diplomatiques sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, s'intensifient.

"Il y a encore des lacunes à combler. Nous faisons des progrès. La tendance est positive", a déclaré vendredi Joe Biden.

- "Apocalyptique" -

La guerre a éclaté le 7 octobre après l'attaque sans précédent menée par le Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, et lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 38.345 morts, en majorité des civils, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Après les incursions israéliennes dans plusieurs quartiers, le paysage de la ville de Gaza est "apocalyptique", a dénoncé vendredi Louise Wateridge, porte-parole de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), après une visite sur le terrain.

L'armée israélienne a de nouveau accusé vendredi l'agence onusienne de "se taire alors que le Hamas utilise ses infrastructures" dans la ville.

L'Unrwa a été chassée de son quartier général à Gaza-ville  et n'a "pas eu de présence officielle sur place depuis octobre", a affirmé Mme Wateridge à l'AFP, indiquant ne pas en savoir davantage.

L'armée avait appelé mercredi tous les résidents de la ville à évacuer, soit quelque 300.000 à 350.000 personnes, selon l'ONU.

Vendredi, elle a indiqué avoir tué deux commandants du Hamas à Choujaïya, un quartier est de Gaza-ville où une soixantaine de corps avaient été découverts la veille après une opération de deux semaines au cours duquel elle a affirmé avoir tué plus de 150 "terroristes".

Le Comité international de la Croix-rouge a indiqué avoir reçu "des centaines d'appels ces derniers jours de personnes appelant désespérément à l'aide" à Gaza-ville, où la crise humanitaire est considérable.

L'armée israélienne a aussi dit poursuivre ses opérations à Rafah (sud), où elle a "éliminé de nombreux terroristes en combats rapprochés et par des frappes aériennes". Son aviation a visé des sites de lancement de projectiles à Beit Hanoun (nord) après des tirs vers le sud d'Israël.

- "Libération immédiate des otages" -

Sur le plan diplomatique, Hossam Badran, un membre du bureau politique du Hamas, a indiqué vendredi que son mouvement avait proposé un "gouvernement non-partisan et doté de compétences nationales" pour diriger la bande de Gaza et la Cisjordanie occupée après la guerre.

Jeudi, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rencontré le directeur des services de renseignement, David Barnea, de retour de Doha, pour faire le point sur l'avancement des pourparlers en vue d'un cessez-le-feu et la libération d'otages.

Selon un communiqué officiel, une délégation menée par le chef du Shin Bet (sécurité intérieure), Ronen Bar, devait se rendre jeudi soir au Caire poursuivre des discussions.

Le Hamas avait annoncé dimanche accepter de négocier sur la libération des otages en l'absence d'un cessez-le-feu permanent avec Israël, qu'il exigeait jusque là.

M. Netanyahu a lui toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et la libération de tous les otages.

"Je suis attaché au plan de libération de nos otages, mais le Hamas continue d'adhérer à des exigences qui contredisent le plan et mettent en danger la sécurité d'Israël", a-t-il  déclaré vendredi.

Il a réaffirmé que son pays voulait conserver le contrôle d'une zone de la bande de Gaza frontalière de l'Egypte, conquise début mai, dont le Hamas exige de son côté l'évacuation par l'armée israélienne.

De son côté, Amnesty International a appelé "le Hamas et les autres groupes armés" à "libérer immédiatement et sans conditions tous les otages civils".

Sur un autre front, à la frontière israélo-libanaise, théâtre d'affrontements récurrents entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste Hezbollah, allié du Hamas, un projectile est tombé sur un terrain vague en Israël, d'après l'armée.


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".