La France a "besoin d'un ajustement budgétaire", estime le commissaire européen à l'Economie

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Publié le Lundi 15 juillet 2024

La France a "besoin d'un ajustement budgétaire", estime le commissaire européen à l'Economie

BRUXELLES : "Il est clair qu'il y a un besoin d'ajustement budgétaire en France et dans les autres pays ayant une dette élevée", a estimé lundi le commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni, avant une réunion des ministres des Finances de l'UE à Bruxelles.

Les ministres doivent discuter durant deux jours des procédures pour déficits publics excessifs contre sept pays de l'UE, dont la France qui se trouve plongée dans une crise politique depuis les élections législatives début juillet qui n'ont pas fait ressortir de majorité claire.

"Bien sûr, nous sommes conscients des difficultés institutionnelles" du pays, a souligné M. Gentiloni, tout en jugeant "possible" et "nécessaire" de réduire les déficits publics.

La Commission européenne a proposé le 19 juin d'ouvrir des procédures pour déficits publics excessifs contre la France, l'Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et Malte. La Roumanie était déjà sous le coup de cette procédure disciplinaire depuis 2019.

Ces pays ont dépassé l'an dernier la limite de déficits publics fixée à 3% du Produit intérieur brut (PIB) par le Pacte de stabilité qui limite aussi la dette à 60% du PIB. Ils devront prendre des mesures correctrices pour respecter à l'avenir les règles budgétaires de l'Union européenne, sous peine de sanctions financières.

Les Etats membres devaient formellement ouvrir ces procédures mardi, lors de la réunion des ministres, mais cette décision a été repoussée d'une dizaine de jours pour des raisons techniques.

La décision de lancer les procédures - qui ne fait aucun doute - sera discutée lundi et mardi, mais devrait finalement être adoptée lors d'une réunion des ambassadeurs des Vingt-Sept le 24 juillet, avant une validation formelle le 26 juillet, selon des sources européennes.

- Règles réactivées cette année -

Les règles budgétaires de l'UE ont été mises en sommeil après 2020 à cause de la crise économique liée au Covid puis à cause de la guerre en Ukraine. Elles ont été réformées et réactivées cette année.

"J'attends de chaque État membre qu'il respecte nos règles budgétaires. Il est dans notre intérêt commun de maintenir la viabilité de notre dette publique. Et je pense que tout futur gouvernement français devra également suivre ces règles", a déclaré le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, avant le début de la réunion.

"Il est indispensable de rétablir nos finances publiques", a également reconnu le ministre français Bruno Le Maire, dans un briefing téléphonique avec des journalistes, soulignant avoir engagé cette année 25 milliards d'euros d'économies supplémentaires. "Le prochain gouvernement devra confirmer ces économies" pour respecter la promesse de la France de revenir sous les 3% de déficits en 2027, a-t-il affirmé.

Le Pacte de stabilité prévoit en principe des sanctions financières à hauteur de 0,1% du PIB par an pour les pays qui ne mettront pas en oeuvre les corrections imposées, soit près de 2,5 milliards d'euros dans le cas de la France.

En réalité, ces punitions, politiquement explosives, n'ont jamais été appliquées.

La France, dont la dette atteint 110% du PIB, a été la plupart du temps en procédure de déficit excessif depuis la création de l'euro au tournant des années 2000. Elle en était toutefois sortie en 2018.

Les règles européennes imposent aux pays en déficit excessif une réduction minimum du déficit de 0,5 point par an, ce qui suppose un effort de rigueur massif.

D'ici le 20 septembre, les Vingt-Sept devront envoyer à Bruxelles leurs plans budgétaires pluriannuels qui seront scrutés par la Commission et le Conseil, l'instance des Etats membres. Bruxelles donnera en novembre ses recommandations pour le rétablissement des comptes publics.


Marine Le Pen appelle à avoir recours au référendum sur les sujets prioritaires

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  • Le Pen a appelé dimanche Emmanuel Macron à avoir recours au référendum pour donner la parole au peuple sur les sujets prioritaires et désamorcer les blocages à l'Assemblée.
  • Le RN "soutiendra sans réserve toute démarche visant à donner au peuple le pouvoir de décider directement"

HENIN-BEAUMONT: La cheffe de file des députés Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a appelé dimanche Emmanuel Macron à avoir recours au référendum pour donner la parole au peuple sur les sujets prioritaires et désamorcer les blocages à l'Assemblée.

"Emmanuel Macron lui-même, dans le chaos qu'il a créé, dispose de leviers permettant de faire vivre notre démocratie, à commencer par le référendum, qu'on a complètement oublié", a déclaré Marine Le Pen lors de son discours de rentrée dans son fief d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).

"Nous avons trop souffert depuis 2017 de la multiplication des grands débats, des conventions citoyennes, bref de tous ces gadgets utilisés pour mimer la démocratie directe sans jamais la mettre en oeuvre", a-t-elle moqué.

Le RN "soutiendra sans réserve toute démarche visant à donner au peuple le pouvoir de décider directement", car "cela permettra de désamorcer autant que possible les blocages qui ne manqueront pas de survenir à l'Assemblée nationale et aussi de redonner aux Français après plusieurs décennies de parcimonie référendaire et après le scandale démocratique (...) du référendum bafoué en 2005, l'occasion de se saisir des questions prioritaires", a-t-elle ajouté.

Elle cite le pouvoir d'achat, l'immigration, la sécurité, la santé, parmi les dossiers brûlants.

"Nous n'accorderons pas de blanc-seing" au gouvernement de Michel Barnier, a insisté Mme Le Pen. "Si au fil des semaines les Français devaient à nouveau être oubliés ou maltraités, nous n'hésiterons pas à censurer le gouvernement".


Grenoble: un employé municipal grièvement blessé par balle

Selon le journal régional Le Dauphiné Libéré, l'altercation s'est produite sur les lieux de l'accident entre un véhicule Peugeot et une Audi qui l'avait percuté. (AFP)
Selon le journal régional Le Dauphiné Libéré, l'altercation s'est produite sur les lieux de l'accident entre un véhicule Peugeot et une Audi qui l'avait percuté. (AFP)
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  • "Suite à un accident de la circulation à proximité de la mairie de Grenoble ce matin vers 7h30, le responsable de l'accident a tiré deux coups de feu sur un employé municipal qui aurait cherché à l'empêcher de s'enfuir"
  • "La victime a reçu deux balles dans le thorax. Son pronostic vital est engagé"

LYON: Un employé municipal a été grièvement blessé par balle à Grenoble, dimanche matin, après avoir voulu empêché l'auteur d'un accident de la circulation de s'enfuir, a indiqué le procureur Eric Vaillant.

"Suite à un accident de la circulation à proximité de la mairie de Grenoble ce matin vers 7h30, le responsable de l'accident a tiré deux coups de feu sur un employé municipal qui aurait cherché à l'empêcher de s'enfuir", a indiqué le parquet à la presse, confirmant une information du journal le Dauphiné Libéré.

"La victime a reçu deux balles dans le thorax. Son pronostic vital est engagé", a précisé M. Vaillant.

Selon le journal régional Le Dauphiné Libéré, l'altercation s'est produite sur les lieux de l'accident entre un véhicule Peugeot et une Audi qui l'avait percuté.

Un fonctionnaire communal est intervenu et le conducteur de l'Audi aurait tiré plusieurs coups de feu dans sa direction, selon le journal.

"Le parquet a saisi de l'enquête les policiers du SLPJ de Grenoble, qui recherchent activement le tireur", a indiqué le procureur de Grenoble.


Marine Le Pen dément avoir participé activement à la nomination de Michel Barnier

Mme Le Pen a estimé qu'il "ne serait pas très raisonnable d'effectuer une censure après le discours de politique générale (de Michel Barnier), dont je pense d'ailleurs qu'il correspondra très certainement sur un nombre de sujets non négligeables aux espérances que nous portons" (AFP)
Mme Le Pen a estimé qu'il "ne serait pas très raisonnable d'effectuer une censure après le discours de politique générale (de Michel Barnier), dont je pense d'ailleurs qu'il correspondra très certainement sur un nombre de sujets non négligeables aux espérances que nous portons" (AFP)
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  • Jeudi, "je n'ai pas eu d'échange avec Emmanuel Macron", a assuré Mme Le Pen
  • "Je ne suis pas DRH d'Emmanuel Macron et par ailleurs je pense que seul un Premier ministre du Rassemblement national peut mettre en œuvre le projet du Rassemblement national"

HENIN-BEAUMONT: La cheffe de file des députés RN Marine Le Pen a démenti dimanche depuis Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) avoir participé activement à la nomination de Michel Barnier à Matignon, assurant ne pas être la "DRH" du président de la République.

"Je ne suis pas DRH d'Emmanuel Macron et par ailleurs je pense que seul un Premier ministre du Rassemblement national peut mettre en œuvre le projet du Rassemblement national", a déclaré Marine Le Pen devant la presse, alors qu'elle faisait sa rentrée dans son fief, déambulant dans la braderie d'Hénin-Beaumont en enchaînant selfies et poignées de mains.

Marine Le Pen a été interrogée sur un article du JDD affirmant que le président de la République l'avait appelée jeudi pour s'assurer que le RN ne censurerait pas le nouveau Premier ministre avant son discours de politique générale, après des propos très critiques tenus par le député RN Jean-Philippe Tanguy.

Jeudi, "je n'ai pas eu d'échange avec Emmanuel Macron", a assuré Mme Le Pen.

"Nous avons été reçus par Emmanuel Macron, nous avons dit (...) quels étaient pour nous les critères, les conditions qui entraîneraient une non-censure immédiate de la part du Rassemblement national, du Premier ministre qui serait choisi", a-t-elle déclaré.

Mme Le Pen a estimé qu'il "ne serait pas très raisonnable d'effectuer une censure après le discours de politique générale (de Michel Barnier), dont je pense d'ailleurs qu'il correspondra très certainement sur un nombre de sujets non négligeables aux espérances que nous portons". Mais le nouveau gouvernement sera "jugé sur les actes", a-t-elle tempéré.

Tout en qualifiant Michel Barnier d'"homme respectueux", elle a dit ne pas oublier "qu'il a fait l'intégralité de sa carrière dans une famille politique qui n'a fait que décevoir les Français par rapport aux promesses qui ont pu être faites par cette famille politique tout au long des décennies".