Raid sur une "zone humanitaire" à Gaza: deux experts identifient une bombe américaine

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Publié le Mardi 16 juillet 2024

Raid sur une "zone humanitaire" à Gaza: deux experts identifient une bombe américaine

Israël a utilisé une bombe guidée américaine à lourde charge pour sa frappe de samedi contre deux chefs militaires du Hamas ayant fait selon le mouvement islamiste palestinien des dizaines de morts dans un camp de déplacés au sud de Gaza, estiment deux experts en armement.

Le mouvement islamiste palestinien a annoncé qu'il tenait Washington pour responsable "moralement et légalement" de ce raid.

Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, 92 Palestiniens ont été tués dans ce bombardement israélien sur le camp d'al-Mawasi, près de Khan Younès (sud de la bande de Gaza), secteur déclaré "zone humanitaire" par Israël, et où les civils déplacés avaient été invités à se regrouper.

Israël dit avoir visé Mohammed Deif, le chef des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, et Rafa Salama, commandant de cette organisation à Khan Younès, présentés comme "deux cerveaux du massacre du 7 octobre", référence à l'attaque du mouvement islamiste déclenché la guerre.

Salama a été tué. Selon le Hamas, Mohammed Deif a réchappé au raid mais plusieurs dirigeants israéliens jugent fort vraisemblable qu'il ait été tué, sans en avoir encore de preuve formelle.

Des images vidéo de l'AFP prises au moment de l'attaque montrent un gigantesque champignon gris s'élevant au-dessus de bâtiments en arrière-plan d'un camp de tentes. Au point d'impact, un grand cratère était visible au sol.

Voici ce que l'on sait de l'armement utilisé lors de ces frappes.

 

- Bombe guidée

Se fondant sur un éclat de munition visible dans une vidéo circulant sur internet et vraisemblablement tournée sur les lieux de la frappe, deux experts ont affirmé à l'AFP qu'il s'agissait de l'aileron d'une bombe de précision américaine, guidée, et connue sous le nom JDAM (acronyme anglais pour munition interarmée d'attaque directe, selon la classification Otan). L'AFP n'avait pas encore été en mesure, mardi matin, d'authentifier ces vidéos de façon indépendante.

"A 100%, c'est un système JDAM", a notamment assuré Trevor Ball, ancien spécialiste en explosifs dans l'armée américaine, à propos de ces bombes fabriquées aux Etats-Unis. Selon cet expert indépendant, compte tenu du type de bombes compatibles avec le système de guidage ainsi que du fragment d'aileron visible, la charge utilisée était probablement de 1.000 à 2.000 livres (450 à 900 kilos).

Interrogée à propos des armes utilisées, l'armée israélienne a refusé de s'exprimer.

Mahmoud Abou Akar, interrogé par l'AFP sur place après le raid, avait parlé d'"un tir de drone" suivi de "trois missiles".

Les Etats-Unis avaient suspendu en mai la livraison d'une cargaison de bombes à destination d'Israël. Selon un haut responsable américain, Washington était particulièrement attentif aux bombes les plus lourdes, de 900 kilos, en raison de "l'impact qu'elles pourraient avoir dans des environnements urbains denses comme nous l'avons vu dans d'autres parties de Gaza".

 

- Impact sur les civils

Dans le cas du camp de déplacés d'al-Mawasi, la moitié des victimes étaient des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui évoque plus de 300 blessés.

Pour Wes Bryant, ancien sergent-chef de l'US Air Force et spécialiste des frappes aériennes, éviter les dommages collatéraux aurait été possible, alors qu'Israël assure avoir visé une "zone ouverte entourée d'arbres".

"Mon analyse, c'est que les civils tués dans ce raid étaient dans le camp, pas dans les environs", a affirmé à l'AFP ce consultant indépendant.

"Donc soit l'armée israélienne n'a pas réussi à évaluer la présence de civils, soit... elle a jugé que le risque pour les civils était proportionnel à l'avantage militaire que représente l'élimination de responsables du Hamas", dit-il.

 

- Les Etats-Unis "responsables"

"Nous tenons le gouvernement américain pour pleinement responsable, légalement et moralement, d'avoir fourni à l'occupation israélienne ces différents types d'armes", a écrit lundi le Hamas dans un communiqué.

Selon le mouvement islamiste, plus de "320 martyrs et blessés sont arrivés à l'hôpital en 48 heures, avec leurs corps brûlés en raison de l'usage (...) d'armes interdites", qui sont "majoritairement de fabrication américaine".

Dénonçant des "massacres" commis par Israël "contre des civils non armés" dans le territoire palestinien assiégé, un dirigeant du mouvement islamiste palestinien a annoncé dimanche que le Hamas suspendait sa participation aux négociations indirectes sur un cessez-le-feu.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par le Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, et lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 38.664 morts, en majorité des civils, d'après des données du ministère de la Santé de Gaza.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.