Nouvelles frappes sur la bande de Gaza, les espoirs de paix s'amenuisent

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Publié le Mardi 16 juillet 2024

Nouvelles frappes sur la bande de Gaza, les espoirs de paix s'amenuisent

  • Alors que le marathon diplomatique venait d'être relancé dans l'espoir de conclure un cessez-le-feu, le Hamas a annoncé dimanche qu'il suspendait sa participation aux négociations indirectes
  • Dans la nuit de lundi à mardi, des témoins ont signalé des frappes et des tirs d'artillerie de l'armée israélienne du nord au sud du territoire palestinien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Les espoirs de paix s'amenuisent mardi dans la bande de Gaza, dévastée par plus de neuf mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, à l'heure où "la catastrophe humanitaire" s'aggrave, alertent des ONG.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a fait part lundi à deux hauts responsables israéliens de la "vive inquiétude" des Etats-Unis après les frappes meurtrières israéliennes des derniers jours, selon son porte-parole.

Alors que le marathon diplomatique venait d'être relancé dans l'espoir de conclure un cessez-le-feu, le Hamas a annoncé dimanche qu'il suspendait sa participation aux négociations indirectes, portant un coup dur aux efforts des médiateurs.

Dans la bande de Gaza, à l'aube mardi matin, quatre corps et trois blessés ont été retirés des décombres d'une maison visée par une frappe aérienne israélienne à Khan Younès (sud), selon le Croissant rouge palestinien, qui a fait état également d'un mort et de plusieurs blessés dans une maison de Nousseirat (centre) ciblée par un avion israélien.

Dans la nuit de lundi à mardi, des témoins ont signalé des frappes et des tirs d'artillerie de l'armée israélienne du nord au sud du territoire palestinien.

Dans la ville de Gaza (nord), les services ambulanciers ont rapporté avoir trouvé un mort et deux blessés dans un appartement ciblé.

La Défense civile du territoire palestinien dirigé par le Hamas a rapporté qu'une frappe israélienne sur une maison à Zawaida (centre) a fait deux morts et plusieurs blessés.

La veille, une frappe israélienne contre une école abritant des déplacés dans le quartier Al-Rimal de la ville de Gaza (nord), a fait un mort et quatre blessés, selon la Défense civile. Il s'agit de la sixième école bombardée en neuf jours dans la bande de Gaza.

Dimanche, 22 personnes ont été tuées à Nousseirat, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas, dans le bombardement d'une école de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, abritant "des milliers de déplacés" selon la Défense civile. L'armée israélienne a affirmé avoir "frappé des terroristes".

« Détérioration » de l'accès de l'aide humanitaire

"Ces événements récents aggravent la catastrophe humanitaire", s'est alarmé Médecins Sans Frontières, qui dénonce avec d'autres ONG "l'obstruction systématique à l'aide par Israël et ses attaques contre les opérations d'aide".

Dans un état des lieux publié lundi, 13 ONG alertent sur la "détérioration" de l'accès de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, avec l'intensification des opérations israéliennes.

La prise du point de passage de Rafah (sud) par les Israéliens début mai, désormais détruit à la frontière avec l'Egypte, a provoqué un "arrêt complet" de l'acheminement, selon les ONG, parmi lesquelles Oxfam, Care, Save the children ou encore Médecins du monde. Selon elles, moins de la moitié (53) des 115 missions humanitaires planifiées ont été facilitées par Israël (46%).

Dans le nord de la bande de Gaza, isolé du sud par les forces israéliennes, quelque 20% des foyers sont classés en situation "catastrophique" et 50% en situation "urgente" pour risque de famine, explique MSF, précisant que l'acheminement de l'aide y est "très limité".

De son côté, Israël nie toute situation de famine à Gaza et accuse les Nations unies d'être responsables des blocages de livraisons d'aide.

« Effroyable massacre »

Samedi, selon le Hamas, des frappes israéliennes ont tué 92 Palestiniens dans le camp d'Al-Mawasi, près de Khan Younès, un secteur déclaré il y a plusieurs mois "zone humanitaire" par Israël, où les civils déplacés avaient été invités à se regrouper.

Israël a indiqué avoir visé Mohammed Deif, le chef militaire du Hamas, et Rafa Salama, commandant à Khan Younès du mouvement islamiste, présentés comme "deux cerveaux du massacre du 7 octobre" en Israël, qui a déclenché la guerre.

Mohammed Deif est sain et sauf, selon un responsable du Hamas. L'armée israélienne a annoncé que Rafa Salama avait été tué dans cette frappe, mais n'a pas donné d'informations concernant Mohammed Deif.

Après cette frappe, un responsable de l'Unrwa a raconté avoir assisté, à l'hôpital Nasser de Khan Younès, à "certaines des scènes les plus horribles" depuis le début de la guerre.

"J'ai vu des bambins doublement amputés, des enfants paralysés et dans l'impossibilité de recevoir un traitement", a décrit Scott Anderson, coordinateur humanitaire adjoint de l'Unrwa à Gaza.

Le Hamas a dénoncé un "effroyable massacre".

L'armée a affirmé de son côté que "la frappe avait été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas" et que "la plupart des victimes étaient des terroristes".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par le Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, et lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 38.664 morts, en majorité des civils, dont au moins 80 ces dernières 24 heures, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah, allié du mouvement islamiste palestinien, échange quotidiennement des tirs transfrontaliers avec Israël, qui font craindre une guerre à plus grande échelle.

Dans la nuit, le Hezbollah a annoncé avoir envoyé des dizaines de roquettes de type katioucha et falaq sur la localité frontalière de Kyriat Shmona "en riposte aux agressions de l'ennemi israélien contre les villages dont le massacre effroyable à Bint Jbeil".

Un combattant du Hezbollah et sa soeur ont été tués dans une frappe israélienne sur cette ville du sud du Liban, ont indiqué l'agence nationale d'information (ANI) et le mouvement islamiste libanais, l'armée israélienne disant y avoir visé un site de stockage d'armes.

Coup dur pour les négociations 

Après des mois de négociations restées vaines, le retrait du Hamas porte un coup dur aux efforts des médiateurs, Qatar, Etats-Unis et Egypte, pour avancer vers une trêve associée à un échange de prisonniers palestiniens contre des otages retenus à Gaza.

Le mouvement islamiste s'est toutefois dit prêt "à reprendre les négociations" quand Israël "fera preuve de sérieux".

Samedi, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé Benjamin Netanyahu de chercher à bloquer un cessez-le-feu par des "massacres odieux".

M. Netanyahu a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et la libération de tous les otages.

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.