Liban: cinq morts dont trois enfants dans des raids israéliens

De la fumée s'élève après une frappe israélienne près du village de Kfar Kila dans le sud du Liban, le 16 juillet 2024, dans un contexte de tensions persistantes à la frontière israélo-libanaise. (Photo de Rabih DAHER / AFP)
De la fumée s'élève après une frappe israélienne près du village de Kfar Kila dans le sud du Liban, le 16 juillet 2024, dans un contexte de tensions persistantes à la frontière israélo-libanaise. (Photo de Rabih DAHER / AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 17 juillet 2024

Liban: cinq morts dont trois enfants dans des raids israéliens

  • L'agence de presse officielle libanaise (ANI) a annoncé la mort mardi de cinq personnes dont trois enfants dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban
  • Une source de sécurité libanaise a affirmé que les deux morts étaient des "civils" qui travaillaient dans la zone et étaient allés se baigner

BEYROUTH : L'agence de presse officielle libanaise (ANI) a annoncé la mort mardi de cinq personnes dont trois enfants dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban.

"Trois enfants syriens" ont été tués "lors d'un raid de l'ennemi contre des terres agricoles dans le village d'Oum Tout", a précisé l'agence.

Une autre "frappe de l'ennemi" menée par un drone a visé une moto qui roulait sur la route de Kfar Tebnit, tuant les deux Syriens à bord, selon la même source.

Une source de sécurité libanaise a affirmé que les deux morts étaient des "civils" qui travaillaient dans la zone et étaient allés se baigner.

"Des témoins ont rapporté que la moto transportait deux personnes et que lorsque plusieurs personnes ont tenté de s'approcher de la moto (...) elle a été frappée une deuxième fois", a indiqué l'agence.

Après cette dernière attaque, le Hezbollah libanais pro-iranien a annoncé avoir tiré "des dizaines de roquettes Katioucha" sur le nord d'Israël en réponse "aux agressions de l'ennemi israélien contre les villages du sud (...) en particulier l'horrible massacre dans le village d'Oum Tout qui a tué trois enfants" et "la mort de deux civils", dans deux communiqués distincts.

- "Horrible" -

En Israël, l'armée a indiqué dans un communiqué qu'"environ 40 projectiles ont été tirés du Liban vers le territoire israélien, dont certains ont été interceptés. Aucun blessé n'a été signalé".

Elle a fait état d'une frappe aérienne qui a "ciblé dans la région de Blat (sud du Liban) un site de lancement de projectiles vers la région de Kiryat Shmona", ainsi qu'"une cellule terroriste du Hezbollah" dans la région de Yarine, près d'Oum Tout.

L'armée israélienne a indiqué plus tard avoir détecté 10 autres projectiles mardi soir, tandis que l'armée de l'air a lancé des frappes contre des parties du Sud-Liban où se trouvaient, selon elle, des sites du Hezbollah.

Les sirènes avertissant de tirs ont retenti dans la nuit de mardi à mercredi dans le nord d'Israël, selon l'armée, mais aucune victime n'a été signalée.

L'Unicef a qualifié "le meurtre de trois autres enfants par une frappe aérienne (mardi) alors qu'ils jouaient devant leur maison au Sud-Liban" d'"horrible", dans un message publié sur le réseau social X.

"Les enfants doivent être protégés par le droit international humanitaire", a rappelé l'agence de l'ONU pour l'enfance.

Depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël, le Hezbollah, un allié du mouvement islamiste palestinien, échange quotidiennement des tirs transfrontaliers avec l'armée israélienne.

Les violences ont fait 511 morts au Liban, en majorité des combattants mais incluant au moins 104 civils, selon un décompte de l'AFP.

Côté israélien, 17 soldats et 13 civils ont été tués, selon les autorités.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Short Url
  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

Short Url
  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.