Les journalistes de l'AFP Christina Assi et Dylan Collins, blessés au Liban, portent la flamme olympique

Christina Assi, 29 ans, a été victime d'un tir d'obus le 13 octobre 2023, alors qu’elle couvrait, avec six autres collègues, des affrontements transfrontaliers entre l'armée israélienne et des groupes armés dans le sud du Liban. (AFP)
Christina Assi, 29 ans, a été victime d'un tir d'obus le 13 octobre 2023, alors qu’elle couvrait, avec six autres collègues, des affrontements transfrontaliers entre l'armée israélienne et des groupes armés dans le sud du Liban. (AFP)
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Publié le Dimanche 21 juillet 2024

Les journalistes de l'AFP Christina Assi et Dylan Collins, blessés au Liban, portent la flamme olympique

  • Christina Assi, 29 ans, a été victime d'un tir d'obus le 13 octobre 2023, alors qu’elle couvrait, avec six autres collègues, des affrontements transfrontaliers entre l'armée israélienne et des groupes armés dans le sud du Liban
  • Dylan Collins, 36 ans, a également été blessé ce jour-là. Il avait déjà été blessé peu auparavant dans le conflit en Ukraine

VINCENNES: "C'était incroyable!": la photographe de l'AFP Christina Assi, grièvement blessée en reportage en octobre 2023 au Liban, a porté dimanche la flamme olympique à Vincennes (Val-de-Marne), accompagné du journaliste vidéo Dylan Collins, en hommage "à tous les journalistes, à nos collègues et amis tués cette année", a-t-elle expliqué.

"C'est incroyable et cela réchauffe le coeur de voir tous ces gens applaudir après que nous ayons survécu à une attaque ciblée en tant que journalistes", a confié la jeune photojournaliste libanaise en fauteuil roulant, après avoir parcouru, elle et son collègue américain Dylan Collins, les 200 mètres avec la flamme qu'ils avaient à faire dans les rues de Vincennes.

"J'espère que ce que nous avons fait aujourd'hui rend hommage à tous les journalistes, à nos collègues et amis qui ont été tués cette année", a-t-elle ajouté.

"J'aurais aimé qu'Issam (Abdallah, journaliste de Reuters tué dans l'attaque, NDLR), et tous les collègues que nous avons perdus soient présents aujourd'hui pour voir cela. Et j'aurais aimé qu'il n'ait pas fallu une telle attaque pour participer et représenter les journalistes", a-t-elle dit, les larmes aux yeux.

Une cinquantaine de journalistes de l'AFP étaient présents dimanche pour les encourager, les acclamant à leur passage.

Christina Assi, 29 ans, a été victime d'un tir d'obus le 13 octobre 2023, alors qu’elle couvrait, avec six autres collègues, des affrontements transfrontaliers entre l'armée israélienne et des groupes armés dans le sud du Liban.

L'obus, tiré par un char israélien selon une enquête approfondie de l'AFP, a tué le journaliste de Reuters et a blessé les six autres journalistes présents, dont Christina, qui a depuis subi une amputation de la jambe droite.

Dylan Collins, 36 ans, a également été blessé ce jour-là. Il avait déjà été blessé peu auparavant dans le conflit en Ukraine.

La prochaine étape pour Christina: "Me concentrer sur ma rééducation, pour me tenir debout à nouveau: c'est comme cela que j'obtiendrai justice".

"C'était extrêmement émouvant de voir Christina et Dylan porter la flamme. Leur courage face à une adversité inimaginable est une expression éloquente de l'esprit olympique. Tout le monde à l'AFP est très fier" d'eux, a déclaré le directeur de l'information de l'AFP Phil Chetwynd.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.