Après la SNCF, des sabotages de réseaux de fibres optiques en plein JO

Le Président français Emmanuel Macron (C) applaudit à côté du ministre sortant de l'Intérieur et de l'Outre-mer Gerald Darmanin (R) alors qu'ils rencontrent des officiers de police et de gendarmerie français pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, à Paris, le 27 juillet 2024. (Photo Yves Herman / POOL / AFP)
Le Président français Emmanuel Macron (C) applaudit à côté du ministre sortant de l'Intérieur et de l'Outre-mer Gerald Darmanin (R) alors qu'ils rencontrent des officiers de police et de gendarmerie français pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, à Paris, le 27 juillet 2024. (Photo Yves Herman / POOL / AFP)
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Publié le Lundi 29 juillet 2024

Après la SNCF, des sabotages de réseaux de fibres optiques en plein JO

  • Ces actes de malveillance ont touché les installations de Free et SFR notamment dans six départements.
  • Dimanche, un militant de la mouvance de l'ultragauche a été interpellé sur un site de la SNCF à Oissel (Seine-Maritime), selon une source policière.

PARIS : Trois jours après des lignes TGV de la SNCF, ce sont les réseaux de fibre optique de plusieurs opérateurs français qui ont été visés dans la nuit de dimanche à lundi par des actes de "sabotage nocturne", en plein Jeux olympiques de Paris.

Ces actes de malveillance ont touché les installations de Free et SFR notamment dans six départements: les Bouches-du-Rhône, l'Aude, l'Oise, l'Hérault, la Meuse et la Drôme, a appris l'AFP de source policière, confirmant une information du Parisien.

La direction de Free a par ailleurs signalé à l'AFP des incidents dans la Marne et le Vaucluse.

Paris, cœur des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août), n'a pas été touché, a ajouté la source policière.

Ces actes de malveillance ont affecté aussi bien des clients fixes que des clients mobiles de SFR, ainsi que les opérateurs étrangers empruntant ses réseaux (Vodafone, British telecom...), selon une autre source policière.

L'opérateur a tenu à en minimiser les perturbations, qui n'ont visé que son réseau longue distance.

"Côté client final chez SFR, il y a peu d'impact car le réseau longue distance, ce sont des grosses boucles et c'est rerouté quand il est coupé", a expliqué le groupe à l'AFP. "Ce matin (...) il n'y a que 10.000 clients fixes (impactés), ce qui est ridicule à l'échelle du réseau".

"C'est du vandalisme. Ce sont des grosses sections de câbles qui ont été coupées. Il faut y aller à la hache ou à la disqueuse", a-t-on ajouté.

Ces actes n'ont fait l'objet d’aucune revendication à ce stade, selon une source proche du dossier.

Ils interviennent trois jours après les "sabotages" qui ont visé plusieurs lignes de trains à grande vitesse.

- Interpellation -

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des câbles de fibre optique passant près des voies et garantissant la transmission d'informations de sécurité pour les conducteurs (feux rouges, aiguillages...) ont été coupés et incendiés à divers endroits du réseau TGV.

Une opération "bien préparée", organisée par une "même structure", selon une source proche de l'enquête.

Le sabotage est survenu à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des JO, alors que de nombreux voyageurs avaient prévu de rallier la capitale ou de partir en vacances, provoquant une pagaille monstre dans les gares vendredi au petit matin.

Le trafic est revenu à la normale lundi matin.

L'enquête sur ces actes, ouverte par le parquet de Paris, se poursuit pour identifier les auteurs.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé lundi sur France 2 que les services avaient "identifié un certain nombre de profils qui auraient pu commettre" ces sabotages, "extrêmement bien ciblés".

"C'est le mode traditionnel d'action de l'ultragauche", a-t-il commenté, tout en appelant à "être prudent". "La question est de savoir s'ils ont été manipulés ou est-ce que c'est pour leur propre compte", a-t-il ajouté.

Plusieurs médias ont reçu samedi un message de soutien aux sabotages, signé d'une mystérieuse "délégation inattendue". Il justifie les actions et critique les JO en recourant à une dialectique utilisée par les militants de l'ultragauche anarchiste.

Pour autant, aucun détail sur les actions menées n'y est fourni. Selon une source proche du dossier, il ne s'agit "pas d'une revendication à proprement parler" mais plutôt d'un message se félicitant des sabotages.

Dimanche, un militant de la mouvance de l'ultragauche a été interpellé sur un site de la SNCF à Oissel (Seine-Maritime), selon une source policière.

Dans la voiture de cet homme placé en garde à vue à Rouen, les enquêteurs ont découverts, selon la même source, "des clés d'accès à des locaux techniques de la SNCF", des "pinces coupantes, un "jeu de clés universelles".

Cette interpellation est "sans rapport" avec l'enquête menée sur les sabotages de vendredi des lignes TGV, a toutefois indiqué une source proche du dossier.


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.

 


Salon du Bourget : les députés et le président de la Seine-Saint-Denis boycotteront l'inauguration

L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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  • le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi.
  • « Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français a déclaré Stéphane Peu

BOBIGNY, FRANCE : Jeudi et vendredi, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi, en raison de la présence d'entreprises israéliennes.

Organisé par le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), le plus ancien et le plus grand rendez-vous aérospatial au monde se tient du 16 au 22 juin au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

La présence d'Israël, qui compte neuf exposants, a été vivement critiquée, et a même fait l'objet de recours en justice.

Mardi, le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté la requête d'associations qui lui demandaient d'exclure les entreprises israéliennes du Bourget au nom du risque de perpétuation de crimes internationaux. La cour d'appel de Paris a par la suite confirmé cette décision. 

« Des entreprises israéliennes d'armement y seront présentes. « Comment peut-on, d'un côté, se dire attaché aux droits humains et, de l'autre, dérouler le tapis rouge à un État mis en cause par la Cour pénale internationale pour actes génocidaires ? », a écrit jeudi sur X le président socialiste de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

« Je ne participerai pas à l'accueil protocolaire traditionnel du président de la République et du Premier ministre », a-t-il poursuivi.

La position est identique chez l'ensemble des députés de Seine-Saint-Denis, tous de gauche.

« Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français, alors que le gouvernement israélien poursuit ses violations du droit international en commettant un véritable génocide à Gaza », a déclaré Stéphane Peu (PCF) dans un communiqué de presse. 

Joint par l'AFP, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et député LFI, a indiqué que c'était également la position des députés insoumis. « Nous allons même manifester contre », a-t-il ajouté.

Samedi, une manifestation est prévue au départ de la Bourse du travail de Bobigny à 13 heures, à l'appel d'une intersyndicale et d'une coalition d'associations.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un week-end de mobilisation et d'un « village anti-guerre » organisé du 20 au 22 juin à Bobigny.

Israël est en guerre depuis près de 20 mois contre le Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien.

Les accusations de génocide et de crimes de guerre contre Israël se multiplient, provenant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.