Mikati: Le Liban a le droit de défendre son territoire face à l'escalade israélienne systématique

Le Premier ministre libanais Najib Mikati s'exprime lors d'une entrevue avec Reuters au Grand Sérail de Beyrouth, Liban, le 14 octobre 2021. (REUTERS)
Le Premier ministre libanais Najib Mikati s'exprime lors d'une entrevue avec Reuters au Grand Sérail de Beyrouth, Liban, le 14 octobre 2021. (REUTERS)
Short Url
Publié le Samedi 03 août 2024

Mikati: Le Liban a le droit de défendre son territoire face à l'escalade israélienne systématique

  • L'artillerie du Hezbollah rompt le silence et prend pour cible des sites militaires israéliens
  • Une frappe aérienne israélienne tue une mère et ses trois enfants

BEYROUTH: Le Liban est déterminé à défendre son territoire et sa souveraineté, a déclaré vendredi le Premier ministre intérimaire Najib Mikati.

“Nous n'hésiterons pas à le faire, quels que soient les sacrifices à consentir”, a-t-il déclaré.

Mikati a qualifié l'évolution de la situation régionale d'"inquiétante", signalant un niveau de danger qui s’aggrave.

Il a ajouté que “rien n'indique que l'arrogance israélienne va cesser”.

Mikati a rencontré des officiers supérieurs du commandement de l'armée libanaise et a averti que “les développements régionaux sont inquiétants”.

Il a souligné que l'armée “reste la garantie solide de l'unité du Liban, de son territoire, de son peuple et de ses institutions, ce qui fait de l'union de tous autour de l'institution militaire une obligation nationale”.

Mikati a déclaré qu'en réponse à l'escalade israélienne continue et sévère, “nous affirmons notre droit à défendre notre terre, notre souveraineté et notre dignité en utilisant tous les moyens disponibles”.

Il a déclaré avoir informé “les pays amis et frères que nous sommes des partisans de la paix et non de la guerre”.

“Nous recherchons une stabilité permanente par l'engagement d'Israël à mettre en œuvre la résolution 1701 des Nations unies dans toutes ses dispositions. Aucune agression israélienne ne nous en dissuadera”.

Mikati a souligné l'importance du déploiement de l'armée en coopération avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban pour empêcher les violations de “nos frontières internationalement reconnues. C'est essentiel pour assurer la stabilité et la sécurité de la population du sud”.

Il a ajouté: “Notre droit d'utiliser les ressources de nos eaux est absolu et ne peut faire l'objet de négociations”.

Mikati a également rencontré les ambassadeurs des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (États-Unis, France, Royaume-Uni, Chine et Russie) et les représentants des États membres non permanents présents au Liban (Algérie, Japon, Suisse et Corée du Sud).

La réunion s'est déroulée dans le contexte de l'escalade des affrontements entre Israël et le Hezbollah, qui ont atteint leur apogée mardi avec l'assassinat de Fuad Shukr, haut dirigeant du Hezbollah, au cœur de la banlieue sud de Beyrouth.

Le bureau de presse de Mikati a déclaré que les ambassadeurs réunis avaient affirmé “l'engagement du Liban à mettre en œuvre les résolutions de l'ONU, en particulier la résolution 1701, en tant que priorité absolue dans la région”.

Le Liban a également déposé une plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies contre Israël pour son agression contre la banlieue sud de Beyrouth.

Il a déclaré que l'escalade dangereuse d'Israël avait affecté une zone résidentielle densément peuplée, en violation du droit international et de la charte des Nations unies.

Dans la ville de Shamaa, au sud du pays, une procession funéraire a été organisée pour une mère syrienne et ses trois enfants - Fatima Al-Raja Al-Hajj et ses fils Suleiman, Mohammed et Ahmed Al-Hajj - qui ont été tués lors d'une frappe aérienne israélienne sur leur maison dans la nuit de jeudi à vendredi.

Le bilan des civils syriens tués au cours des affrontements dans le sud depuis le 8 octobre s'élève à 18.

La frappe aérienne a coïncidé avec l'organisation par le Hezbollah de la procession funéraire de Shukr dans la banlieue sud de Beyrouth.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a promis jeudi soir, lors des funérailles de Shukr, de répondre à son assassinat.

Il a déclaré qu'Israël “doit s'attendre à la vengeance des honorables” et que “nous sommes entrés dans une nouvelle phase sur tous les fronts de soutien (au Hamas dans la bande de Gaza)”.

Il a ajouté qu'Israël “a franchi des lignes rouges et n'a aucune idée du type d'agression qu'il a commise”.

Vendredi, l'armée israélienne a lancé des frappes aériennes et des tirs d'artillerie contre des villes frontalières, notamment Rab El-Thalathine, Dhayra et Blida, ainsi que la périphérie de Naqoura et Tayr Harfa.

Le Hezbollah a annoncé une série de cibles qui respectaient les règles d'engagement.

Il a visé avec des obus d'artillerie le déploiement de soldats israéliens dans le site de Dhayra, le site d'Al-Sammaqa dans les collines libanaises occupées de Kfarchouba et le site de Bayad Blida.

Le parti a lancé des dizaines de roquettes Katioucha sur la colonie de Matzuva à la suite de l'attaque israélienne contre Shamaa.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Short Url
  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".

 


Liban: l'armée annonce six arrestations après une attaque visant des Casques bleus

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
Short Url
  • L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban
  • "Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité

BEYROUTH: Six personnes ont été arrêtées au Liban, soupçonnées d'être impliquées dans une attaque d'une patrouille de Casques bleus jeudi dans le sud du pays, qui n'a pas fait de blessés, a annoncé l'armée libanaise samedi.

L'incident s'était produit jeudi soir, selon un communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) quand "des Casques bleus en patrouille ont été approchés par six hommes sur trois mobylettes près de Bint Jbeil". "Un homme a tiré environ trois coups de feu sur l'arrière du véhicule. Personne n'a été blessé".

L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban, où, déployée depuis 1978, elle est désormais chargée de veiller au respect du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

"Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité.

Bastion du Hezbollah, le sud du Liban subit ces dernières semaines des bombardements réguliers de la part d'Israël, qui assure viser des cibles du mouvement chiite et l'accuse d'y reconstituer ses infrastructures, en violation de l'accord de cessez-le-feu.

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre.

Mercredi, le quartier général de la Finul a accueilli à Naqoura, près de la frontière avec Israël, de premières discussions directes, depuis des décennies, entre des responsables israélien et libanais, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le président libanais, Joseph Aoun, a annoncé de prochaines discussions à partir du 19 décembre, qualifiant de "positive" la réunion tenue dans le cadre du comité de surveillance du cessez-le-feu, disant que l'objectif était d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban.


Les efforts pour panser les «profondes divisions» de la Syrie sont ardus mais «pas insurmontables», déclare Guterres

Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
Short Url
  • Antonio Guterres salue "la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", "la résilience et le courage" des Syriens
  • La transition offre l'opportunité de "forger une nation où chaque Syrien peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité"

NEW YORK : Les efforts pour guérir les "profondes divisions" de la Syrie seront longs et ardus mais les défis à venir ne sont "pas insurmontables", a déclaré dimanche le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'occasion du premier anniversaire de la chute du régime Assad.

Une offensive surprise menée par une coalition de forces rebelles dirigées par Hayat Tahrir al-Sham et des milices alliées a rapidement balayé les zones tenues par le régime à la fin du mois de novembre 2024. En l'espace de quelques jours, elles se sont emparées de villes clés et ont finalement capturé la capitale Damas.

Le 8 décembre de l'année dernière, alors que les défenses du régime s'effondraient presque du jour au lendemain, le président de l'époque, Bachar Assad, a fui la République arabe syrienne, mettant fin à plus de 50 ans de règne brutal de sa famille.

"Aujourd'hui, un an s'est écoulé depuis la chute du gouvernement Assad et la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", a déclaré M. Guterres, saluant la "résilience et le courage" des Syriens "qui n'ont jamais cessé de nourrir l'espoir en dépit d'épreuves inimaginables".

Il a ajouté que cet anniversaire était à la fois un moment de réflexion sur les sacrifices consentis en vue d'un "changement historique" et un rappel du chemin difficile qui reste à parcourir pour le pays.

"Ce qui nous attend est bien plus qu'une transition politique ; c'est la chance de reconstruire des communautés brisées et de guérir de profondes divisions", a-t-il déclaré, ajoutant que la transition offre l'occasion de "forger une nation où chaque Syrien - indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique - peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité".

M. Guterres a souligné que les Nations Unies continueraient à soutenir les Syriens dans la mise en place de nouvelles institutions politiques et civiques.

"Les défis sont importants, mais pas insurmontables", a-t-il déclaré. "L'année écoulée a montré qu'un changement significatif est possible lorsque les Syriens sont responsabilisés et soutenus dans la conduite de leur propre transition.

Il a ajouté que les communautés à travers le pays construisent de nouvelles structures de gouvernance et que "les femmes syriennes continuent de mener la charge pour leurs droits, la justice et l'égalité".

Bien que les besoins humanitaires restent "immenses", il a souligné les progrès réalisés dans la restauration des services, l'élargissement de l'accès à l'aide et la création de conditions propices au retour des réfugiés et des personnes déplacées.

Des efforts en matière de justice transitionnelle sont en cours, a-t-il ajouté, ainsi qu'un engagement civique plus large. M. Guterres a exhorté les gouvernements à soutenir fermement une "transition dirigée par les Syriens et prise en charge par les Syriens", précisant que le soutien doit inclure le respect de la souveraineté, la suppression des obstacles à la reconstruction et un financement solide pour le redressement humanitaire et économique.

"En ce jour anniversaire, nous sommes unis dans un même but : construire les fondations de la paix et de la prospérité et renouveler notre engagement en faveur d'une Syrie libre, souveraine, unie et ouverte à tous", a ajouté M. Guterres.