Le mégaprojet Qiddiya devrait stimuler le secteur du divertissement en Arabie saoudite

Quiddiya est l'un des multiples projets de divertissement à grande échelle du Royaume, surnommé la "capitale du divertissement, des sports et des arts", dont l'importance en tant que pierre angulaire du secteur ne fait aucun doute. (Fournie)
Quiddiya est l'un des multiples projets de divertissement à grande échelle du Royaume, surnommé la "capitale du divertissement, des sports et des arts", dont l'importance en tant que pierre angulaire du secteur ne fait aucun doute. (Fournie)
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Publié le Lundi 05 août 2024

Le mégaprojet Qiddiya devrait stimuler le secteur du divertissement en Arabie saoudite

  • Les parcs à thème ont un énorme « potentiel perturbateur » pour l'industrie mondiale
  • La qualité de vie est également l'un des principaux programmes de mise en œuvre de la Vision 2023.

RIYAD: Le paysage culturel de l’Arabie saoudite s’enrichit à mesure que le secteur du divertissement connaît une expansion considérable.

La Vision 2030 de l’Arabie saoudite – une initiative des plus ambitieuses qui œuvre à diversifier l’économie et à accroître l’engagement mondial – est la force motrice de cette transformation culturelle plus large.

Le mégaprojet Qiddiya est un excellent exemple des initiatives du Royaume visant à stimuler le secteur du divertissement.

Lancée en 2018 sous la direction du roi Salmane ben Abdelaziz, Qiddiya est une capitale émergente du divertissement, du sport et de la culture qui vise à construire des destinations, des programmes et des initiatives basés sur le pouvoir du jeu qui amélioreront la qualité de vie des visiteurs et des résidents.

Le rôle de Qiddiya dans le développement du secteur du divertissement du Royaume

Qiddiya n’est qu’un des nombreux projets de divertissement à grande échelle du Royaume. Surnommée la «capitale du divertissement, des sports et des arts», elle revêt une grande importance en tant que pièce fondamentale du secteur.

La société canadienne AtkinsRéalis est le principal cabinet de conseil en conception du projet, et Bradley Caruk, directeur de la création, de la mise en scène et de la conception des spectacles au niveau mondial, a exposé à Arab News sa vision de Qiddiya.

« Ayant travaillé dans l’industrie mondiale du divertissement au cours des 25 dernières années, j’ai appris que nous sommes tous pareils. Tout le monde veut s’amuser. Avec de grands parcs innovants comme Six Flags Qiddiya City, nous avons l’inattendu – une expérience de parc à thème entièrement immersive et axée sur l’histoire », a-t-il déclaré.

Caruk a ajouté que l’attraction comporterait « les manèges les plus hauts, les plus longs et les plus rapides du monde », en déclarant que: « Nous allons même jusqu’à soutenir le scénario en incluant des compositions musicales originales ».

L’expert du secteur Jamie Ryder, partenaire du groupe Entertainment & Media Industry Group du cabinet d’avocats Reed Smith, a déclaré à Arab News que Qiddiya avait un énorme « potentiel perturbateur ».

Jamine Ryder
Jamine Ryder 

Il a déclaré: « Le potentiel perturbateur de Qiddiya est immédiatement évident si l’on considère l’ampleur du projet.  Une fois achevé, Qiddiya accueillera plus de 600 000 résidents et vise à attirer 48 millions de visiteurs par an. »

Ryder poursuit: « Outre les attractions spécifiques et innovantes – et, dans le cas du parc à thème Dragon Ball, les premières au monde – que Qiddiya accueillera, l’accent mis sur le jeu dans l’ensemble du développement et la capacité d’accueillir des événements sportifs et de divertissement majeurs dans des lieux exceptionnels signifient que le potentiel bouleversant de Qiddiya est significatif ».

Partenariats établis par Qiddiya avec des entités locales ou internationales

Parmi les collaborations et les partenariats annoncés jusqu’à présent, il est très facile de voir rapidement l’alignement avec divers éléments de la Vision 2030. Par ailleurs, la société saoudienne est une population jeune, connectée et dynamique.

Ryder a souligné que le parc à thème Dragon Ball, basé sur la populaire série animée japonaise, s’adresse directement aux jeunes du Royaume et d’ailleurs.

« L’animé est incroyablement populaire en Afrique du Sud, l’Arabie saoudite étant considérée comme le pays qui compte le plus grand nombre de spectateurs d’animé dans le monde », a-t-il déclaré, avant d’ajouter: « Les Émirats arabes unis occupant la deuxième place dans le classement mondial des téléspectateurs d’animés, cette attraction promet d’attirer les touristes de toute la région. »

Ryder a également cité le parc à thème Six Flags, le premier en dehors des Amériques, qui attire à la fois les jeunes Saoudiens et les visiteurs.

Il a ajouté que l’un des trésors de la couronne de Qiddiya sera la piste du Speed Park, qui a suscité une grande attention dans le monde de la course automobile lorsque son design a été dévoilé. Cette attraction intervient alors que la popularité de la Formula 1 ne cesse de croître dans la région.

« Ajoutez à ce mélange le stade à usage multiple exceptionnel Prince Mohammed Bin Salman, et le quartier dédié aux jeux et aux esports, et il est évident de voir comment Qiddiya offrira des attractions et des expériences de niveau mondial aux habitants et aux touristes », a-t-il déclaré.

Le rôle des entreprises dans le soutien de la vision saoudienne de développement d’une expérience de divertissement de niveau mondial

Plusieurs entreprises du secteur reconnaissent la volonté de l’Arabie saoudite de développer des attractions de premier plan et des destinations de divertissement de niveau mondial, à l’instar des grands parcs qui existent depuis plus de 50 ans.

Du point de vue d’AtkinsRéalis, Caruk a souligné que les équipes multidisciplinaires de l’entreprise comprennent les attentes des visiteurs et s’efforcent de les dépasser.

« Nous travaillons en équipe, mais nous sommes des centaines à prendre un concept et à le transformer en réalité, tous avec l’objectif commun de rendre les expériences mémorables et opportunes », a-t-il déclaré.

Lorsque nous entendons la phrase « c’était génial, pouvons-nous y retourner ? », nous savons que nous avons fait quelque chose de bien. Il n’y a rien de tel que de voir les visiteurs quitter le parc à thème que nous avons conçu avec un sentiment d’émerveillement et l’envie de revenir. Nous nous attendons à entendre beaucoup de ces réactions dans les années à venir », a ajouté Caruk.

Bradley Caruk
Bradley Caruk

Il a tenu à souligner la fierté de son entreprise à travailler sur ce projet: « Notre engagement envers la Vision 2030 de l’Arabie saoudite est inébranlable, et nous apprécions notre partenariat avec Qiddiya, dans le cadre duquel nous contribuons à créer un plaisir inégalé. »

L’alignement de Qiddiya sur la Vision 2030 saoudienne

Il ne fait aucun doute que Qiddiya joue un rôle majeur dans la vision 2030 de l’Arabie saoudite, qui vise à devenir une destination de premier plan pour le divertissement, le travail, le sport et la vie quotidienne.

Alors que la diversification économique est au cœur de la Vision 2030, la promotion de la culture et du divertissement dans le Royaume a été incluse comme l’un des objectifs clés de la Vision 2030 lorsqu’elle a été annoncée pour la première fois en 2016.

Une société dynamique, une économie prospère et une nation ambitieuse sont les trois piliers de la Vision.

Du point de vue de Reed Smith, Ryder a déclaré: « En tant que tel, le rôle de Qiddiya ne se limite pas à la diversification économique mais, comme beaucoup de projets en Arabie saoudite, il s’agit d’améliorer la qualité de vie des citoyens saoudiens et des touristes, la qualité de vie étant également l’un des principaux programmes de réalisation de la Vision 2023. »

Il a ajouté: « Le VRP Qualité de vie a été lancé en 2018 dans le but de transformer l’Arabie saoudite en un lieu de sport et de divertissement de renommée mondiale, ainsi qu’en un haut lieu du tourisme mondial, et il ne fait guère de doute que Qiddiya est un élément clé de ce programme. »

Du point de vue d’AtkinsRéalis, Caruk croit que Qiddiya City sera une « destination de premier choix » pour le jeu, ajoutant: « Il y en a pour tous les goûts, ce qui est rare dans cette région. La complexité et la diversité des expériences dans l’ensemble du projet sont vraiment remarquables et constitueront également un précédent pour les futurs projets dans le monde entier. »

Il poursuit: « Aujourd’hui, le divertissement est une industrie de plusieurs milliards de dollars et Qiddiya jouera un rôle majeur dans la réalisation des rêves des gens. Chez AtkinsRéalis, nous nous sentons privilégiés de pouvoir participer à ce projet révolutionnaire. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".