Bangladesh: démission du président de la Cour suprême, Yunus appelle à l'unité

Muhammad Yunus, lauréat du prix Nobel et conseiller principal du nouveau gouvernement intérimaire du Bangladesh, visite la maison d'Abu Sayeed, tué par la police lors des manifestations contre les quotas, à Rangpur, le 10 août 2024. (AFP)
Muhammad Yunus, lauréat du prix Nobel et conseiller principal du nouveau gouvernement intérimaire du Bangladesh, visite la maison d'Abu Sayeed, tué par la police lors des manifestations contre les quotas, à Rangpur, le 10 août 2024. (AFP)
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Publié le Samedi 10 août 2024

Bangladesh: démission du président de la Cour suprême, Yunus appelle à l'unité

  • Le président de la Cour suprême du Bangladesh, proche de l'ancien pouvoir poussé vers la sortie par un soulèvement populaire a démissionné sous la pression des manifestants
  • Nommé à la tête de la Cour suprême l'année dernière, il est considéré comme un fidèle de l'ex-Première ministre déchue Sheikh Hasina

DACCA: Le président de la Cour suprême du Bangladesh, proche de l'ancien pouvoir poussé vers la sortie par un soulèvement populaire a démissionné sous la pression des manifestants, selon les médias locaux, au moment où le chef du gouvernement intérimaire, Muhammad Yunus, a lancé un appel à l'unité.

Obaidul Hassan a déclaré samedi avoir accepté de démissionner "en principe", après avoir reçu un ultimatum de la part de manifestants dont certains rassemblés devant le bâtiment de la plus haute autorité judiciaire du pays, a rapporté la chaîne de télévision Jamuna TV.

Nommé à la tête de la Cour suprême l'année dernière, il est considéré comme un fidèle de l'ex-Première ministre déchue Sheikh Hasina, qui a fui le pays cette semaine à la suite des manifestations de masse.

Il a notamment supervisé un tribunal des crimes de guerre très critiqué qui a ordonné l'exécution d'opposants de Mme Hasina. Son frère a été son secrétaire pendant de nombreuses années.

"Personne ne devrait faire quoi que ce soit qui puisse opposer la Cour suprême au soulèvement de masse des étudiants et du peuple", a déclaré à la presse Asif Nazrul, un étudiant leader de la contestation qui fait partie du nouvellement constitué gouvernement de M. Yunus.

Le dirigeant intérimaire du Bangladesh a lancé un appel à l'unité religieuse samedi en embrassant et réconfortant la mère en pleurs d'un étudiant abattu par la police, dont la mort a été le point d'orgue des manifestations de masse qui ont mis fin aux 15 années de règne de Sheikh Hasina.

"Notre responsabilité est de construire un nouveau Bangladesh", a déclaré l'économiste et prix Nobel de la paix aux journalistes. "Ne faisons pas de différence en fonction de la religion", a-t-il insisté.

Plusieurs attaques contre la minorité hindoue du pays depuis la fuite de Sheikh Hasina ont suscité l'inquiétude de l'Inde voisine et des craintes au Bangladesh.

- "Protéger la Constitution" -

Des commerces et des maisons appartenant à des hindous - une communauté parfois considérée dans ce pays à majorité musulmane comme ayant été proche de la dirigeante déchue - ont été attaqués lundi, selon des témoins. La maison d'un musicien hindou célèbre, Rahul Ananda, a été incendiée.

Le nouveau chef du gouvernement s'exprimait lors d'une visite dans la ville de Rangpur, dans le nord du pays, au cours de laquelle il a rendu hommage à Abu Sayeed, le premier étudiant tué lors de la répression des manifestations. Agé de 25 ans, il avait été abattu à bout portant par la police le 16 juillet.

Le nouveau gouvernement intérimaire a promis vendredi de relever le difficile défi de ramener le pays à la démocratie après le soulèvement étudiant et les manifestations de masse.

Au moins 432 personnes ont été tuées durant le mouvement de contestation, dont 122 lundi, la journée la plus meurtrière, selon un décompte de l'AFP reposant sur des sources policières, gouvernementales et médicales.

Une grève a été déclenchée mardi par les syndicats de police du pays, indiquant que les agents ne reprendraient pas le travail tant que la sécurité ne serait pas assurée au Bangladesh. Les forces de l'ordre ont indiqué samedi que la moitié des commissariats avaient rouvert.

Des évasions ont eu lieu cette semaine dans des prisons situées au nord de la capitale Dacca, provoquant la fuite de plusieurs centaines de détenus.

Un jour après son retour d'Europe et après avoir promis de "faire respecter, soutenir et protéger la constitution" lors de son entrée en fonction, M. Yunus, 84 ans, a rendu hommage vendredi aux héros de l'indépendance bangladaise, son premier acte en tant que chef du gouvernement intérimaire.

L'économiste, qui a pris le titre de "conseiller en chef" dans le gouvernement intérimaire, composé de civils à l'exception d'un général de brigade à la retraite, a affirmé qu'il souhaitait organiser des élections "d'ici quelques mois".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.