Athlétisme: Sifan Hassan, "fleur sans soleil" devenue star du demi-fond et du marathon

Sifan Hassan des Pays-Bas célèbre sa victoire après avoir remporté le marathon de Chicago 2023 dans la catégorie des femmes professionnelles à Grant Park le 8 octobre 2023 à Chicago, Illinois. (AFP/File)
Sifan Hassan des Pays-Bas célèbre sa victoire après avoir remporté le marathon de Chicago 2023 dans la catégorie des femmes professionnelles à Grant Park le 8 octobre 2023 à Chicago, Illinois. (AFP/File)
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Publié le Dimanche 11 août 2024

Athlétisme: Sifan Hassan, "fleur sans soleil" devenue star du demi-fond et du marathon

  • "Nous avons immédiatement vu qu'elle était talentueuse. Même quelqu'un qui n'y connaît rien pouvait voir qu'elle serait une bonne coureuse", se souvient auprès de l'AFP Ad Peeters, entraîneur principal de l'Eindhoven Atletiek.
  • Et dimanche à Paris, après sa victoire lors du marathon, elle est devenue la première athlète, hommes et femmes confondus, à s'offrir trois médailles sur cet enchaînement fou 5.000 m-10.000 m-marathon depuis le Tchèque Emil Zatopek en 1952.

EINDHOVAN : Sous un soleil rayonnant, un mardi soir, sur une piste d'athlétisme à Eindhoven, aux Pays-Bas, de jeunes espoirs s'entraînent dur pour réaliser leur rêve: imiter Sifan Hassan, triple médaillée historique à Paris et membre du club.

C'est ici que tout a commencé pour elle, alors jeune demandeuse d’asile éthiopienne, entrée dans l'histoire olympique à Tokyo avec une folle collection de trois médailles sur 1.500 m, 5.000 m et 10.000 m --deux en or et une en bronze-- avant de réitérer l'exploit à Paris cette fois sur 5.000, 10.000m (bronze) et marathon (or).

"Nous avons immédiatement vu qu'elle était talentueuse. Même quelqu'un qui n'y connaît rien pouvait voir qu'elle serait une bonne coureuse", se souvient auprès de l'AFP Ad Peeters, entraîneur principal de l'Eindhoven Atletiek.

C'est toutefois un peu par hasard qu'elle a atterri au club, explique M. Peeters, lui-même demi-fondeur.

Elle accompagnait un ami licencié au club à une course de 1.000 m à proximité et a décidé d'y participer. "Mais 1.000 mètres, c'est deux tours et demi de piste. Ils ne s'en étaient pas rendu compte et pensaient avoir atteint l'arrivée" 200 m trop tôt, rit-il. "C'est comme ça que nous l'avons connue."

- "Dans tous les sens" -

La route vers le succès n'a pas été un long fleuve tranquille. Née à Adama, au sud-est de la capitale Addis-Abeba, Hassan a été élevée dans une ferme par sa mère et sa grand-mère. A 15 ans, l'adolescente part aux Pays-Bas, un départ dont elle n'a jamais divulgué les raisons.

Elle est d’abord hébergée dans un centre pour demandeurs d'asile mineurs à Zuidlaren, dans le nord du pays. Au quotidien néerlandais De Volkskrant, elle a déclaré qu'elle pleurait tous les jours.

"J'étais comme une fleur sans soleil", a-t-elle comparé.

Hassan rejoint finalement Eindhoven pour suivre une formation d'infirmière. Elle y rencontre d'autres Éthiopiens, dont certains sont membres du club d'athlétisme local.

Ad Peeters la décrit alors comme une "fille timide" dans l'ombre de certains coureurs éthiopiens plus confirmés.

Hassan elle-même se souvient d'un entraînement si dur que ses "jambes saignaient".

"Ce n'était pas toujours facile de commencer l'entraînement à l'heure, se remémore M. Peeters en riant. Elle n'avait pas encore la discipline nécessaire pour l'entraînement. Mais je ne veux pas non plus sous-estimer ce que c'est que d'être ici pour une jeune fille de 17 ans, seule et à l'avenir incertain."

Le club travaille ensuite sur la technique de l'athlète novice, clairement dotée d'un talent inné mais "ses jambes et ses bras bougeaient dans tous les sens", raconte l'entraîneur.

- Boussole -

Il estime que le rôle du club dans son succès s'est joué autant en dehors que sur la piste, en étant une sorte de boussole pour l'adolescente.

"Nous avons veillé à ce qu'elle ne fasse pas de mauvaises choses, ni à l'entraînement, ni dans sa vie personnelle. Nous l'avons gardée en sécurité, récupérée en voiture pour aller à l'entraînement, emmenée aux compétitions", énumère Ad Peeters.

Hassan progresse rapidement. Elle obtient un passeport néerlandais et une place au centre d'entraînement national de Papendal.

Le reste appartient à l'Histoire: aux Jeux de Tokyo en 2021, elle devient la première athlète médaillée à la fois sur 1.500 m (bronze), 5.000 m et 10.000 m (or).

Et dimanche à Paris, après sa victoire lors du marathon, elle est devenue la première athlète, hommes et femmes confondus, à s'offrir trois médailles sur cet enchaînement fou 5.000 m-10.000 m-marathon depuis le Tchèque Emil Zatopek en 1952.

Aujourd'hui, Hassan, aussi sextuple médaillée mondiale du 1.500 m au 10.000 m vit et s'entraîne aux Etats-Unis, mais elle est toujours licenciée au club d'Eindhoven, qui l'a aidée financièrement au début de sa carrière et où elle revenait souvent s'entraîner. Ad Peeters y récupère le courrier de ses fans.

 

 


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com