Des avions de combat américains et britanniques frappent l'île de Kamaran, tenue par les Houthis, en mer Rouge

Les forces américaines et britanniques ont lancé une attaque sur l'île de Kamaran, tenue par les Houthis, en mer Rouge, lundi. (File/US Department of Defense)
Les forces américaines et britanniques ont lancé une attaque sur l'île de Kamaran, tenue par les Houthis, en mer Rouge, lundi. (File/US Department of Defense)
Short Url
Publié le Lundi 12 août 2024

Des avions de combat américains et britanniques frappent l'île de Kamaran, tenue par les Houthis, en mer Rouge

  • SABA, l'agence de presse officielle dirigée par les Houthis, a indiqué que des avions avaient effectué une frappe aérienne sur l'île yéménite, au large de la ville de Hodeidah, dans l'ouest du pays.
  • Selon un haut responsable de l'OIM, le Yémen connaît une catastrophe "écrasante" en raison des inondations dévastatrices.

AL-MUKALLA : Les forces américaines et britanniques ont lancé une frappe sur l'île de Kamaran, tenue par les Houthis, dans la mer Rouge, lundi, la dernière en date contre des cibles des Houthis en réponse aux attaques de la milice sur les navires.

SABA, l'agence de presse officielle dirigée par les Houthis, a indiqué que des avions avaient effectué une frappe aérienne sur l'île yéménite, au large de la ville de Hodeidah, dans l'ouest du pays. Aucune information n'a été communiquée sur d'éventuels blessés ou dégâts matériels. En juin, les médias houthis ont déclaré que les jets des deux pays avaient effectué quatre raids sur Kamaran.

Les États-Unis ont réagi aux attaques des navires par les Houthis en formant une coalition de forces maritimes internationales, en désignant l'organisation comme terroriste et en lançant des frappes sur des cibles à Sanaa, Saada, Hodeidah et dans d'autres territoires yéménites tenus par la milice. Les attaques auraient visé des lanceurs de missiles et de drones, des drones chargés d'explosifs et des installations de stockage de munitions.

Le gros des attaques américaines et britanniques a visé Hodeidah, la seule ville côtière du Yémen contrôlée par les Houthis, où ils construiraient des bateaux-drones et où ils stockeraient et lanceraient des drones et des missiles.

Les Houthis affirment que leurs frappes sur les navires dans les canaux maritimes internationaux près du Yémen visent uniquement les navires israéliens ou ceux qui se dirigent vers Israël et qu'elles visent à faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à sa guerre dans la bande de Gaza. 

Les attaques des Houthis contre les navires ont considérablement diminué depuis le 20 juillet, date à laquelle des avions israéliens ont pris pour cible des sites houthis à Hodeidah en représailles à une attaque de drone mortelle contre Tel-Aviv. 

Malgré les menaces incessantes de prendre Israël et ses navires pour cible, les agences maritimes britanniques n'ont détecté aucune nouvelle attaque dans les couloirs de navigation au large du Yémen au cours des deux derniers jours, alors qu'au début du mois dernier, elles étaient pratiquement averties chaque jour de nouvelles attaques.

Évoquant des périodes antérieures de calme prolongé, Elisabeth Kendall, spécialiste du Moyen-Orient et directrice du Girton College de l'université de Cambridge (Royaume-Uni), affirme que la réduction actuelle des attaques ne signifie pas nécessairement que les Houthis se préparent à y mettre un terme.

"La réalité est qu'il y a eu des périodes au cours des derniers mois où les attaques des Houthis ont diminué. Ces périodes ont été de courte durée et n'ont pas été le signe d'un changement de politique. Il pourrait s'agir d'une accalmie avant la tempête", a-t-elle déclaré.

Elle a ajouté que les Houthis pourraient être en train de peser les coûts et les avantages de leurs attaques après les frappes israéliennes paralysantes sur Hodeidah.

"Mais il est peu probable qu'ils cessent leurs attaques contre les navires de la mer Rouge alors que la guerre continue de faire rage à Gaza, car cela saperait leurs récits de propagande et remettrait en question leur revendication d'être les défenseurs de la Palestine", a-t-elle déclaré.

Les Nations Unies ont entre-temps demandé une aide urgente aux donateurs étrangers afin de venir en aide aux milliers de Yéménites dévastés par les pluies et les inondations.

Matt Huber, Organisation internationale pour les migrations Matt Huber, chef de mission par intérim au Yémen, a déclaré lundi que le pays subissait une catastrophe "écrasante" en raison des pluies dévastatrices et que les agences humanitaires internationales seraient incapables de répondre aux besoins massifs sans l'aide des donateurs.

"Sans un soutien significatif et durable des donateurs et des partenaires internationaux, la capacité à répondre aux besoins des personnes affectées restera sévèrement limitée", a-t-il déclaré.

De fortes pluies ont commencé à tomber fin juillet, provoquant des crues soudaines qui ont tué au moins 61 personnes, en ont blessé des dizaines d'autres et ont déplacé des milliers de familles sur les hauts plateaux du centre du pays et les côtes occidentales. Les autorités locales des districts les plus touchés ont déclaré leurs zones sinistrées.

Lundi, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a mis en garde contre un risque élevé de graves inondations sur les hauts plateaux du centre et du sud du Yémen, tels que Ibb, Dhamar, Sanaa et Hajjah, au cours des dix prochains jours. Elle a également prévenu que la province de Hodeidah serait touchée par des précipitations soudaines le 16 août (20 à 50 mm) et le 19 août (plus de 50 mm). 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Short Url
  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Short Url
  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Short Url
  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.