Mikati : Le Liban s'engage à respecter la mission de la Finul et la désescalade

Des véhicules blindés de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) patrouillent à l'entrée de la ville de Naqoura, au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 17 juin 2024. (AFP)
Des véhicules blindés de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) patrouillent à l'entrée de la ville de Naqoura, au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 17 juin 2024. (AFP)
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Publié le Mardi 13 août 2024

Mikati : Le Liban s'engage à respecter la mission de la Finul et la désescalade

  • Les propos de M. Mikati interviennent à la suite d'un différend entre l'armée et une patrouille de la Finul au cours d'une opération conjointe dans la zone d'opération de ladite force
  • Les rapports indiquent que les troupes libanaises ont refusé de suivre la patrouille après que l'unité française a insisté pour entrer dans une zone considérée comme une propriété privée

BEYROUTH : Le Liban s'engage à respecter la mission de la Finul dans le sud, a réitéré, lundi, le Premier ministre sortant, Najib Mikati.

Il a déclaré que la coopération entre l'armée libanaise et les forces de la Finul était cruciale et a rejeté les allégations de divergences, ajoutant que « tout problème qui survient au cours de la mise en œuvre des tâches est rapidement résolu ».

Les propos de M. Mikati interviennent à la suite d'un différend entre l'armée et une patrouille de la Finul au cours d'une opération conjointe dans la zone d'opération de ladite force.

Selon les rapports de sécurité, « une patrouille transportant des membres de l'unité française a insisté pour entrer dans une zone hors de la juridiction de la Finul dans la ville de Kfarhamam » – un village du district frontalier de Hasbaya dans le gouvernorat de Nabatiyé.

Les habitants ont été déplacés lors de l'escalade des hostilités entre le Hezbollah et l'armée israélienne au cours des derniers mois.

Les rapports indiquent que les troupes libanaises ont refusé de suivre la patrouille après que l'unité française a insisté pour entrer dans une zone considérée comme une propriété privée.

L'armée libanaise a par la suite menacé de suspendre les patrouilles conjointes et des efforts ont été déployés pour restaurer les liens.

Ces événements ont incité le commandement de l'armée libanaise à confirmer, dans un communiqué, que « les unités militaires continuent à effectuer des tâches conjointes avec la Finul, en maintenant une coopération et une coordination étroites dans le cadre de la résolution 1701 des Nations unies, à la lumière des circonstances exceptionnelles et des développements dans le pays, en particulier les assauts israéliens en cours ».

L'incident de Kfarhamam s'est produit peu avant la prolongation du mandat de la Finul, prévue pour la fin du mois, et dans un contexte d'hostilités croissantes entre le Hezbollah et l'armée israélienne.

M. Mikati a déclaré, lundi, que le Liban avait entamé des négociations avec les pays concernés au sujet de la prolongation de la présence des forces de la Finul.

La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a noté « de légers changements dans le texte concernant la prolongation de la présence des forces de la Finul ».

Une source de sécurité a déclaré que le Liban « exigeait une coordination globale et permanente entre la Finul et l'armée libanaise et la condamnation de toute attaque israélienne contre l'armée libanaise ».

La semaine dernière, le gouvernement libanais a distribué aux chefs des missions diplomatiques un document exposant les principes à suivre pour parvenir à une stabilité à long terme dans le sud du Liban, en relation avec la résolution 1701.

M. Mikati a déclaré, lundi, que le document « établit des bases claires pour une solution, dont la plus importante est de réduire l'escalade afin d'éviter un cycle destructeur de violence ».

Il appelle également la communauté internationale à jouer un rôle décisif et immédiat en vue d'apaiser les tensions et de limiter l'agression israélienne en cours contre le Liban.

M. Mikati a souligné que« le message principal que le Liban véhicule dans toutes ses communications diplomatiques est la mise en œuvre de la résolution 1701, qui sert de pierre angulaire à la stabilité et la sécurité au Liban-Sud ».

Le général Abdel Rahmane Chehaitli, officier de l'armée libanaise à la retraite, déclare, dans un entretien accordé à Arab News lundi : « Les centres d'opérations du commandement de l'armée déterminent les itinéraires des patrouilles conjointes et, par conséquent, un itinéraire de l'armée sur lequel nous ne nous sommes pas entendus ne peut être modifié au cours de la patrouille. »

« Il y a des points d'arrêt que personne ne peut modifier et il n’est pas question de pénétrer dans une propriété privée », poursuit-il.

Une source proche de la Finul a déclaré : « Le fait de pénétrer dans une propriété privée pose toujours problème, qu'il s'agisse d'un verger, d'une maison ou d'un établissement. »

« La Finul soumet à l'avance son calendrier aux centres d'opérations du commandement de l'armée et l'armée ne participe qu'à 8 % des patrouilles conjointes en raison de son manque de personnel et de capacités militaires. »

Le Hezbollah a peut-être exploité ce vide juridique dans les tâches de la Finul et s'en est servi pour refuser l'accès de la Finul à des propriétés privées sous prétexte que l'armée libanaise n'est pas habilitée à le faire.

Les partisans du Hezbollah ont déjà accusé la Finul de « surveiller certains sites, centres ou mouvements militaires du Hezbollah ».

Les soupçons se sont intensifiés au cours des derniers mois de confrontation à la frontière sud.

Ce n'est pas le premier incident de ce genre : les patrouilles de la Finul ont déjà dû faire face à des habitants de villes parce qu’elles voulaient accéder à leurs rues intérieures. L'incident le plus sanglant a eu lieu à la fin de 2022 dans la ville d'Al-Aqabiya, en dehors de la zone d'opération de la Finul, entraînant la mort d'un soldat irlandais et blessant trois autres personnes.

Lundi, les bombardements d'artillerie se sont poursuivis à la périphérie de Naqoura, sur la place d’Aïta el-Chaab et à Burj al-Muluk.

L'aviation israélienne a mené des frappes aériennes au-dessus de la ville de Chihine, dans l'ouest du pays.

En outre, la forêt entourant Kounin a été la cible de bombes incendiaires au phosphore.

Pendant ce temps, en Israël, les sirènes ont retenti à l'aube dans la colonie de Nahariya et ses environs, atteignant la région de Krayot.

Les médias israéliens ont rapporté que les défenses aériennes ont intercepté 20 missiles tirés par le Hezbollah sur Nahariya et les villes environnantes, provoquant des incendies dans plusieurs régions de Galilée occidentale.

Au cours des dernières 48 heures, le Hezbollah a mené plus de 10 attaques contre des sites militaires et des rassemblements de soldats israéliens.

Les raids israéliens ont causé la mort d'un membre du Hezbollah et blessé cinq civils dans les régions de Taybeh, Kfar Kila et Wazzani.

Lors d'un événement organisé par le parti, le député Hassan Fadlallah, membre du bloc parlementaire du Hezbollah, a déclaré que le Hezbollah avait mené des opérations sur le front sud parce que « nous n'avions pas d'autre choix ».

Et M. Fadlallah d’ajouter : « Aucune personne dotée d'une liberté de conscience ne peut se contenter d’observer les événements qui se déroulent à Gaza sans se mobiliser. »

Concernant la réponse du Hezbollah à l'assassinat du chef militaire Fouad Chokr, M. Fadlallah a déclaré : « Nous sommes actuellement dans une phase d'anticipation concernant la stratégie et les tactiques auxquelles la résistance recourra pour riposter. »

« Cependant, nous ne devons pas permettre à l'ennemi de dicter nos actions, puisque nous sommes avant tout un front de soutien et le conflit principal continue de se dérouler à Gaza. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.