Reprise des négociations pour une trêve à Gaza, réprobation générale après une attaque de colons

Des militants tentent d'atteindre une terre confisquée par des colons israéliens dans la région d'al-Makhrur, près de Beit Jala, en Cisjordanie occupée par Israël, le 15 août 2024. (AFP)
Des militants tentent d'atteindre une terre confisquée par des colons israéliens dans la région d'al-Makhrur, près de Beit Jala, en Cisjordanie occupée par Israël, le 15 août 2024. (AFP)
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Publié le Vendredi 16 août 2024

Reprise des négociations pour une trêve à Gaza, réprobation générale après une attaque de colons

  • Les négociations continuent vendredi à Doha en vue de parvenir à une trêve dans la bande de Gaza, au moment où une attaque sanglante perpétrée par des colons juifs en Cisjordanie a soulevé la réprobation générale
  • Selon l'armée israélienne, des dizaines de civils israéliens ont fait irruption vers 20H00 (17H00 GMT) dans Jit, situé entre Naplouse et Qalqilya, ont incendié des bâtiments et des véhicules et lancé des pierres et des cocktails molotov

DOHA: Les négociations continuent vendredi à Doha en vue de parvenir à une trêve dans la bande de Gaza, au moment où une attaque sanglante perpétrée par des colons juifs en Cisjordanie a soulevé la réprobation générale, y compris celle des dirigeants israéliens.

L'attaque par un groupe de colons juifs du village palestinien de Jit, qui a fait un mort et un blessé grave jeudi, a été condamnée par les Etats-Unis et par de nombreux dirigeants israéliens, le président Isaac Herzog allant jusqu'à dénoncer un "pogrom".

"Je condamne fermement le pogrom de ce soir en Samarie", écrit M. Herzog dans un message sur X, en utilisant le nom de la province biblique correspondant au nord de la Cisjordanie. La Maison Blanche a pour sa part fustigé des attaques "inacceptables".

Selon l'armée israélienne, des dizaines de civils israéliens ont fait irruption vers 20H00 (17H00 GMT) dans Jit, situé entre Naplouse et Qalqilya, ont incendié des bâtiments et des véhicules et lancé des pierres et des cocktails molotov. Des soldats et des garde-frontières "ont évacué les civils israéliens de la ville" et remis l'un d'eux à la police, a indiqué à l'AFP un porte-parole militaire.

Selon le ministère palestinien de la Santé, un homme a péri "sous les balles de colons" et un autre a été blessé d'une balle dans la poitrine.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "prend au sérieux les émeutes qui ont eu lieu ce soir dans le village de Jit", a indiqué un communiqué de son bureau, assurant que "les responsables de tout acte criminel seront arrêtés et poursuivis en justice".

Chef du Likoud, le grand parti de la droite israélienne, M. Netanyahu gouverne depuis décembre 2022 avec l'appui de partis d'extrême droite, prônant l'extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et même l'annexion pure et simple de ce territoire palestinien qu'Israël occupe depuis 1967.

"Les émeutiers de ce soir à Jit n'ont rien à voir avec la colonisation et les colons", a affirmé sur X le ministre des Finances Bezalel Smotrich (extrême droite), grand architecte de l'extension de la colonisation juive en Cisjordanie observée depuis fin 2022, et tout spécialement depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza.

- "Criminels" -

"Ce sont des criminels qui doivent être traités par les autorités chargées du maintien de l'ordre public et avec toute la sévérité de la loi", a-t-il ajouté.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant a lui aussi "fermement condamné" l'attaque.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, les violences ont flambé en Cisjordanie.

Au moins 633 Palestiniens y ont été tués par l'armée israélienne ou des colons, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles palestiniennes, et au moins 18 Israéliens parmi lesquels des soldats dans des attaques palestiniennes ou lors d'opérations de l'armée en zone autonome palestinienne, selon les données officielles israéliennes.

La colonisation israélienne en Cisjordanie est régulièrement dénoncée comme une violation du droit international par l'ONU, qui y voit un des obstacles majeurs à l'établissement d'une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.

A Doha, le ministère qatari des Affaires étrangères a confirmé que les négociations en vue d'une trêve dans la bande de Gaza allaient se poursuivre vendredi.

Les médiateurs qataris, égyptiens et américains "restent fermement engagés à poursuivre leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza qui faciliterait la libération des otages et permettrait l'entrée dans Gaza de la plus grande quantité possible d'aide humanitaire", a indiqué le ministère dans un communiqué.

- "Rien de nouveau" pour le Hamas -

Le directeur de la CIA William Burns et les chefs des services de renseignement extérieur (Mossad) et intérieur (Shin Beth) israéliens sont présents à ces pourparlers. Le Hamas n'y participe pas, mais jeudi soir, un de ses responsables, Oussama Hamdane, a déclaré à l'AFP que le mouvement avait informé les médiateurs à Doha de sa position.

Si les discussions visent "à fixer un calendrier pour mettre en oeuvre ce qui a été présenté et accepté par le Hamas, alors nous y participerons", a-t-il expliqué. "Si les médiateurs parviennent à forcer (Israël) à accepter cela, nous participerons (aux discussions). Mais, jusqu'à présent, il n'y a rien de nouveau".

"Tout accord doit aboutir à un cessez-le-feu global, à un retrait (israélien) complet de Gaza, (et) au retour des personnes déplacées", a réaffirmé jeudi soir à Doha, un haut responsable du Hamas, Hossam Badran.

Les pourparlers de Doha se basent sur un plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden, qui prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de la bande de Gaza et de la libération d'otages israéliens en échange de celle de prisonniers palestiniens.

Benjamin Netanyahu a plusieurs fois répété qu'il continuerait la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés à partir de la bande de Gaza dans le sud d'Israël ont lancé une attaque qui a entraîné la mort de 1.198 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 111 sont toujours retenues dans ce territoire palestinien, dont 39 déclarées mortes par l'armée.

En riposte, l'armée israélienne a déclenché des bombardements aériens intenses puis une offensive terrestre dans la bande de Gaza qui ont fait au moins 40.005 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Les Etats-Unis estiment qu'un cessez-le-feu à Gaza permettrait d'éviter une attaque de l'Iran, qui a juré de venger l'assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh le 31 juillet à Téhéran.

Le risque d'une escalade militaire dans toute la région a redoublé après l'assassinat d'Haniyeh et celui, le 30 juillet, de Fouad Chokr, chef militaire du mouvement libanais Hezbollah, tué dans une frappe revendiquée par Israël près de Beyrouth.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.