Gaza: Blinken en Israël, Netanyahu et le Hamas s'accusent de faire échouer un accord

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken débarque de son avion à Tel Aviv, en Israël, le dimanche 18 août 2024. (AP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken débarque de son avion à Tel Aviv, en Israël, le dimanche 18 août 2024. (AP)
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Publié le Lundi 19 août 2024

Gaza: Blinken en Israël, Netanyahu et le Hamas s'accusent de faire échouer un accord

  • Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken rencontre lundi les principaux dirigeants israéliens pour tenter de débloquer le processus en vue d'un cessez-le-feu à Gaza
  • Arrivé dimanche en Israël, le chef de la diplomatie américaine doit notamment s'entretenir avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken rencontre lundi les principaux dirigeants israéliens pour tenter de débloquer le processus en vue d'un cessez-le-feu à Gaza, qu'Israël et le Hamas s'accusent mutuellement de faire échouer.

Arrivé dimanche en Israël, le chef de la diplomatie américaine doit notamment s'entretenir avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le président Isaac Herzog.

M. Blinken, dont c'est la neuvième visite au Moyen-Orient depuis l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, se rendra ensuite mardi au Caire, où les médiateurs doivent reprendre leurs discussions cette semaine.

Il espère convaincre "toutes les parties" de conduire un accord "sur la ligne d'arrivée", a expliqué un représentant américain l'accompagnant, après son arrivée à Tel-Aviv.

Washington espère mettre fin à plus de dix mois d'un conflit dévastateur, qui ternit le bilan du président sortant Joe Biden et que l'Iran et ses alliés menacent de transformer en embrasement régional.

Dimanche, M. Netanyahu a appelé à "diriger la pression sur le Hamas" et "non vers le gouvernement israélien", dénonçant un "refus obstiné" du mouvement palestinien de conclure un accord, après deux jours de négociations à Doha entre la partie israélienne et les médiateurs américain, qatari et égyptien.

"Nous faisons porter à Benjamin Netanyahu l'entière responsabilité d'avoir fait échouer les efforts des médiateurs et fait obstruction à un accord", au mépris de la "vie des otages" détenus depuis le 7 octobre, a rétorqué le Hamas dans un communiqué.

Joe Biden a toutefois jugé dimanche soir qu'une trêve à Gaza était "toujours possible" et a assuré que les Etats-Unis "n'abandonnaient pas" leurs efforts.

Les Etats-Unis, qui viennent d'approuver une vente d'armes de 20 milliards de dollars à leur allié israélien, ont soumis vendredi lors des pourparlers à Doha une nouvelle proposition de compromis.

- "Refus d'un retrait total" de Gaza -

Le Hamas a rejeté cette proposition, jugeant qu'elle "répond aux conditions posées par Netanyahu, en particulier son refus d'un cessez-le-feu permanent et d'un retrait total de la bande de Gaza".

Le mouvement, qui n'a pas participé aux négociations au Qatar, dénonce notamment "l'insistance" israélienne à maintenir des troupes à la frontière de Gaza avec l'Egypte et de "nouvelles conditions sur le dossier" des prisonniers palestiniens susceptibles d'être échangés contre des otages retenus à Gaza.

Le mouvement palestinien demande l'application du plan annoncé fin mai par M. Biden, et appelle les médiateurs à "obliger l'occupation (Israël, ndlr) à mettre en œuvre ce qui a été convenu".

Ce plan prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages enlevés le 7 octobre, et dans sa deuxième phase, notamment un retrait total israélien de Gaza.

M. Netanyahu a dit maintes fois vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

- "Les chars se rapprochent" -

Pour Washington, un cessez-le-feu aiderait à éviter une attaque de l'Iran et de ses alliés contre Israël, après leurs menaces de riposter à l'assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet, et à celui du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué la veille dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

L'attaque du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1.198 personnes côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 111 sont toujours retenues à Gaza dont 39 déclarées mortes par l'armée.

L'offensive israélienne dans la bande de Gaza assiégée a fait au moins 40.099 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui ne détaille pas le nombre des civils et des combattants tués.

Elle a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien dévasté et menacé de famine selon l'ONU. La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants y ont été déplacés.

Parallèlement aux efforts diplomatiques, l'armée israélienne maintient la pression militaire sur le Hamas à Gaza et y poursuit ses bombardements et son offensive terrestre.

Dimanche, la Défense civile à Gaza a fait état de 11 morts dans des frappes à Jabalia (nord) et Deir al-Balah (centre).

"Ces femmes et ces enfants font-ils partie de la résistance?", s'emporte Ahmed Abou Kheir, témoin d'un bombardement qui a tué une mère et ses six enfants dans leur appartement à Deir al-Balah.

L'AFPTV a vu des Palestiniens fuir par tous les moyens un camp de fortune dans la région de Khan Younès, après que des chars israéliens ont pris position à proximité.

"Les chars se rapprochent de nous, ça nous fait très peur, on ne sait vraiment pas où aller", a déclaré Lina Saleha, une femme de 44 ans.

En Cisjordanie occupée, où la guerre à Gaza a intensifié les violences, un vigile israélien a été tué dimanche par un "terroriste", selon l'armée, dans une colonie juive voisine d'un village palestinien où un raid de colons avait fait un mort.

"Plus de 10.000 Palestiniens ont été arrêtés depuis le début de la guerre" dans ce territoire palestinien occupé, selon l'ONG palestinienne Club des prisonniers.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.