Ukraine: deux collaborateurs de Reuters blessés et un disparu après une frappe sur un hôtel

Un membre de la police ukrainienne vérifie les débris d'un missile sur le site d'une frappe à Kharkiv, le 25 août 2024, dans le cadre de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de SERGEY BOBOK / AFP)
Un membre de la police ukrainienne vérifie les débris d'un missile sur le site d'une frappe à Kharkiv, le 25 août 2024, dans le cadre de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de SERGEY BOBOK / AFP)
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Publié le Lundi 26 août 2024

Ukraine: deux collaborateurs de Reuters blessés et un disparu après une frappe sur un hôtel

  • Vadym Filachkine, gouverneur de la région ukrainienne de Donetsk (est), où se déroule l'essentiel des combats, a affirmé que l'hôtel à Kramatorsk "a été pris pour cible" par l'armée russe.
  • En avril 2022, la gare de Kramatorsk avait notamment été la cible d'un bombardement qui avait fait plus de 60 morts. En juin 2023, une frappe sur un restaurant de la ville avait fait 13 morts.

KRAMATORSK : Deux collaborateurs de Reuters ont été blessés et un autre est porté disparu après une frappe ayant touché un hôtel de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, dans la nuit de samedi à dimanche, ont annoncé les autorités et l'agence de presse.

Cette attaque a eu lieu lors d'un weekend particulièrement meurtrier en Ukraine et en Russie, avec la mort d'au moins 20 civils dans plusieurs bombardements ces dernières 24 heures.

Vadym Filachkine, gouverneur de la région ukrainienne de Donetsk (est), où se déroule l'essentiel des combats, a affirmé que l'hôtel à Kramatorsk "a été pris pour cible" par l'armée russe.

"L'un de nos collègues est porté disparu, tandis que deux autres ont été emmenés à l'hôpital pour y être soignés", a indiqué l'agence Reuters dans un communiqué, précisant que trois autres membres de leur équipe sont indemnes.

"Nous recherchons d'urgence de plus amples informations, travaillons avec les autorités de Kramatorsk et apportons notre soutien à nos collègues et à leurs familles", a ajouté l'agence de presse.

Selon le gouverneur Filachkine, les trois victimes sont des "citoyens d'Ukraine, des Etats-Unis et du Royaume-Uni". L'attaque, qui a endommagé l'hôtel Sapphire et un bâtiment voisin, a eu lieu "au milieu de la nuit", a-t-il poursuivi sur Telegram. "La police et les secouristes travaillent sur les lieux. Les décombres sont en train d'être déblayés et les opérations de sauvetage sont en cours", a-t-il ajouté.

Les journalistes de l'AFP à Kramatorsk ont vu les secouristes inspecter les décombres de l'hôtel à la lumière de lampes de poche.

Dans la matinée, les services de secours étaient toujours en train de déblayer les gravats du bâtiment, a constaté l'AFP.

- Ville souvent visée -

Dernière grande ville du Donbass sous contrôle ukrainien, Kramatorsk est située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la ligne de front.

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine en février 2022, cette ville qui comptait environ 150.000 habitants avant la guerre a fait l'objet d'attaques répétées des forces russes.

En avril 2022, la gare de Kramatorsk avait notamment été la cible d'un bombardement qui avait fait plus de 60 morts. En juin 2023, une frappe sur un restaurant de la ville avait fait 13 morts.

Ailleurs en Ukraine, 14 personnes ont été tuées dans des bombardements russes ces dernières vingt-quatre heures: sept dans la région de Donetsk (est) et quatre dans celle de Soumy (nord), selon les autorités locales.

Dans la région de Kherson (sud), trois personnes ont été tuées, selon la police ukrainienne. "L'armée russe a tiré sur des zones résidentielles de la région de Kherson en utilisant des lance-roquettes multiples, de l'artillerie, des avions et des drones", a-t-elle indiqué sur Telegram.

Au moins 34 personnes ont également été blessées dans ces frappes.

Côté russe, six personnes ont été tuées dans des bombardements ukrainiens dans la région de Belgorod au cours de la nuit, a annoncé dimanche Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de cette région voisine de celle de Koursk, attaquée depuis plus de deux semaines par Kiev.

Selon lui, 13 personnes ont également été blessées, dont six sont "dans un état grave", dont une adolescente de 16 ans qui est en soins intensifs.

Le gouverneur de la région de Koursk, Alexeï Smirnov, a rapporté de son côté que quatre missiles ukrainiens avaient été abattus samedi tard dans la soirée.

Selon l'ONG Reporters sans frontières, au moins 11 journalistes ont été tués en Ukraine et 35 blessés depuis le début de l'invasion russe lancée en février 2022.

Le coordinateur vidéo de l'AFP en Ukraine, Arman Soldin, avait été tué le 9 mai 2023 à l'âge de 32 ans, dans une attaque de roquettes lors d'un reportage à Tchassiv Iar, près du front dans la région de Donetsk.


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.