Macron se rend en Serbie, vente de Rafale et "arrimage à l'UE" au menu

Cette photographie aérienne montre une vue générale de l'un des bâtiments emblématiques de Belgrade, The Western City Gate, également connu sous le nom de Genex Tower, arborant un drapeau français géant deux jours avant la visite du président français Emmanuel Macron en Serbie, à Belgrade, le 27 août 2024. (AFP)
Cette photographie aérienne montre une vue générale de l'un des bâtiments emblématiques de Belgrade, The Western City Gate, également connu sous le nom de Genex Tower, arborant un drapeau français géant deux jours avant la visite du président français Emmanuel Macron en Serbie, à Belgrade, le 27 août 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 29 août 2024

Macron se rend en Serbie, vente de Rafale et "arrimage à l'UE" au menu

  • Le président français Emmanuel Macron se rend jeudi en Serbie pour une visite de deux jours au cours de laquelle Paris et Belgrade comptent conclure la vente de douze avions de combat français Rafale
  • Dans un entretien accordé mercredi à l'AFP, le président serbe Aleksandar Vucic s'est montré optimiste sur la signature de cet "énorme contrat". "La Serbie pourrait devenir un membre du Club Rafale"

BELGRADE: Le président français Emmanuel Macron se rend jeudi en Serbie pour une visite de deux jours au cours de laquelle Paris et Belgrade comptent conclure la vente de douze avions de combat français Rafale à ce pays des Balkans qui conserve des liens amicaux avec la Russie.

Dans un entretien accordé mercredi à l'AFP, le président serbe Aleksandar Vucic s'est montré optimiste sur la signature de cet "énorme contrat". "La Serbie pourrait devenir un membre du Club Rafale", s'est-il réjoui.

Il avait par le passé laissé entendre que son pays était prêt à débourser trois milliards d'euros.

L'Elysée a confirmé à des journalistes avoir bon "espoir" que les négociations avec le groupe Dassault aboutissent à l'occasion de la visite du président français.

La question est sensible: Belgrade, qui espère adhérer un jour à l'Union européenne, maintient des relations avec Moscou malgré l'invasion de l'Ukraine, et n'a pas imposé de sanctions à la Russie depuis le début de la guerre en 2022.

Auprès de l'AFP, le président Vucic a plaidé que la quasi-totalité des "avions intercepteurs" serbes et "l'ensemble" des "avions de combat venaient de Russie". "Nous devons évoluer, changer nos habitudes et tout le reste afin de préparer notre armée", a-t-il déclaré.

La France met aussi cet argument en avant, évoquant une logique "d'arrimage de la Serbie à l'Union européenne", à laquelle elle est candidate. Belgrade peut faire le "choix stratégique" de "coopérer avec un pays européen" pour renouveler sa flotte, plaide-t-on à Paris.

"S'éloigner ainsi de la Russie" pour le renouvellement de ses avions "cela a un poids politique aujourd'hui", confirme Milan Igrutinovic, chercheur du Institute for European Studies à Belgrade.

- "Consolider l'Etat de droit" -

Pour Vuk Vuksanovic, du Centre for Security Policy, autre cercle de réflexion de la capitale serbe, "Vucic cherche une solution pour remplacer ses Migs vieillissants".

"S'il n'en trouve pas, la Croatie voisine, avec ses propres Rafale, aura une supériorité aérienne dans les Balkans occidentaux. Et l'ego de Vucic ne peut pas accepter cela", explique-t-il. "De plus, il pense qu'en achetant ces Rafale, qui sont un produit extrêmement coûteux de l'industrie française de l'armement, il achètera la protection politique et les faveurs du président Macron."

Les deux pays n'ont pas évoqué de contreparties à la transaction.

La France soutient officiellement le processus d'adhésion de la Serbie à l'UE, défendu de longue date par Aleksandar Vucic malgré les préoccupations qui s'expriment au sein de la population.

Huit mois après les élections législatives entachées de fraudes selon l'OCDE et le Parlement européen, remportées par le parti présidentiel, l'Elysée estime que ce processus d'adhésion doit pousser Belgrade à "consolider l'État de droit" et "le cadre démocratique qui doit être le sien".

Emmanuel Macron doit aussi prôner sur place la "normalisation des relations avec le Kosovo", "partie intégrante" de ce "rapprochement" avec les Vingt-Sept.

Depuis l'indépendance du Kosovo en 2008, que la Serbie n'a jamais reconnue contrairement à de nombreux pays occidentaux, les tentatives d'apaisement et de dialogue ont toutes échoué.

Le président français est attendu en fin d'après-midi à Belgrade, où il s'entretiendra immédiatement avec son homologue.

Une conférence de presse conjointe sera précédée de la signature d'accords. Outre les Rafale, des "discussions préliminaires et exploratoires" sont engagées avec l'électricien français EDF sur le nucléaire civil, et des coopérations nouvelles sont envisagées l'énergie hydroélectroque, le traitement des eaux usées ou encore la santé.

Le lendemain, les deux hommes se rendront à Novi Sad, deuxième ville du pays, pour une étape culturelle, avec la visite de la galerie Matica Srpska, et un échange sur l'intelligence artificielle.


Macron défend «le droit d'Israël à se protéger» mais doit reporter sa conférence sur l'Etat palestinien

Le président français Emmanuel Macron a défendu vendredi "le droit d'Israël à se protéger", saluant même les "effets" des frappes israéliennes contre les capacités nucléaires de l'Iran, qui l'ont toutefois contraint de reporter une conférence cruciale à l'ONU sur l'Etat palestinien. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a défendu vendredi "le droit d'Israël à se protéger", saluant même les "effets" des frappes israéliennes contre les capacités nucléaires de l'Iran, qui l'ont toutefois contraint de reporter une conférence cruciale à l'ONU sur l'Etat palestinien. (AFP)
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  • Emmanuel Macron, qui s'est entretenu toute la journée avec le président américain, le Premier ministre israélien, les principaux dirigeants du Golfe, de l'Egypte et de Jordanie ainsi qu'européens, a exhorté à la "désescalade"
  • Il a toutefois affirmé que la France participerait "aux opérations de protection et de défense" d'Israël en cas de "représailles" iraniennes, si elle est "en situation de le faire"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a défendu vendredi "le droit d'Israël à se protéger", saluant même les "effets" des frappes israéliennes contre les capacités nucléaires de l'Iran, qui l'ont toutefois contraint de reporter une conférence cruciale à l'ONU sur l'Etat palestinien.

"L'Iran a poursuivi son programme ces derniers mois, a continué d'enrichir, et est proche d'un stade critique" qui permet "de produire des engins nucléaires", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse convoquée à l'Elysée après les bombardements d'Israël contre des installations nucléaires et militaires iraniennes.

Cette "marche vers l'arme nucléaire par l'Iran menace la région, l'Europe et plus généralement la stabilité collective": "nous ne pouvons pas vivre dans un monde où l'Iran posséderait la bombe atomique, car c'est une menace existentielle", a-t-il martelé. Il a même attribué à Téhéran "une lourde responsabilité dans la déstabilisation de toute la région".

Dès lors, le chef de l'Etat, qui s'est montré très virulent ces derniers mois contre la guerre que continue de mener le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu à Gaza, ainsi que le blocus humanitaire de l'enclave palestinienne assiégé, s'est abstenu de condamner ses frappes en Iran.

"Nous ne partageons pas cette approche et la nécessité d'une opération militaire. Néanmoins, quand on regarde les résultats de ces frappes, elles ont permis de réduire des capacités d'enrichissement" d'uranium, "elles ont permis de réduire des capacités balistiques, et elles ont donc des effets qui vont dans le sens recherché", a-t-il fait valoir.

Emmanuel Macron, qui s'est entretenu toute la journée avec le président américain, le Premier ministre israélien, les principaux dirigeants du Golfe, de l'Egypte et de Jordanie ainsi qu'européens, a exhorté à la "désescalade".

Il a toutefois affirmé que la France participerait "aux opérations de protection et de défense" d'Israël en cas de "représailles" iraniennes, si elle est "en situation de le faire".

Lors de sa conférence de presse, le président français a par ailleurs annoncé le report de la conférence internationale prévue la semaine prochaine au siège de l'ONU, à New York, pour relancer la solution à deux Etats, israélien et palestinien, qu'il devait coprésider avec l'Arabie saoudite.

Emmanuel Macron, qui devait y intervenir mercredi, avait envisagé dès avril d'y reconnaître un Etat palestinien, même s'il avait depuis émis plusieurs conditions qui sonnaient parfois comme une volonté de temporiser sur ce pas diplomatique retentissant de la part de la France.

Il a assuré vendredi que le report est dû à des "raisons logistiques et sécuritaires" qui empêchent plusieurs dirigeants arabes ou le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de se rendre à New York, en raison de l'escalade entre l'Iran et Israël qui a provoqué la fermeture de l'espace aérien dans plusieurs pays du Moyen-Orient. La conférence aura toutefois lieu "au plus vite", a-t-il garanti, promettant de fixer une nouvelle date "dès les prochains jours".

 


Benjamin Hautecouverture: malgré un affaiblissement objectif, l’Iran reste potentiellement résilient

Un homme prend une photo d'un bâtiment endommagé lors d'une frappe israélienne sur Téhéran, le 13 juin 2025. (AFP)
Un homme prend une photo d'un bâtiment endommagé lors d'une frappe israélienne sur Téhéran, le 13 juin 2025. (AFP)
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  • Les sites touchés incluent le centre de commandement des Gardiens de la révolution à Téhéran, les bases militaires de Shian et de Parchin, ainsi que le site nucléaire de Natanz, symbole du programme d’enrichissement d’uranium de la République islamique
  • Selon l’armée israélienne, même les installations souterraines de Natanz ont été endommagées, notamment les halls à plusieurs niveaux où sont logées les centrifugeuses

PARIS: L’opération « Rising Lion », déclenchée dans la nuit de jeudi à vendredi  par Israël contre des cibles majeures en Iran, marque une nouvelle étape dans l’escalade militaire entre les deux puissances rivales du Moyen-Orient. 

Elle confirme également ce que de nombreux observateurs relevaient, à savoir que malgré sa rhétorique belliqueuse et son rôle central dans l’architecture régionale du « front de la résistance », le régime iranien montre aujourd’hui des signes objectifs de faiblesse, tant sur le plan militaire que diplomatique. 

Face à cette crise, la France adopte une ligne de fermeté équilibrée, refusant la fuite en avant tout en réaffirmant son attachement à la sécurité d’Israël et à la stabilité régionale.

 


Frappes israéliennes en Iran: Macron fera un «point presse» en fin de journée

Le président français Emmanuel Macron "fera un point de presse sur la situation internationale en fin de journée" vendredi, après les frappes menées par Israël en Iran, a annoncé la présidence. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron "fera un point de presse sur la situation internationale en fin de journée" vendredi, après les frappes menées par Israël en Iran, a annoncé la présidence. (AFP)
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  • Initialement, il devait s'exprimer à 17H00 (15H00 GMT) en clôture d'un forum sur la question palestinienne, mais cette intervention a été annulée
  • A ce forum, le président "sera représenté par le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères" Jean-Noël Barrot, a fait savoir l'Elysée, siège de la présidence de la République française

PARIS: Le président français Emmanuel Macron "fera un point de presse sur la situation internationale en fin de journée" vendredi, après les frappes menées par Israël en Iran, a annoncé la présidence.

Le chef de l'Etat s'exprimera à l'Elysée. L'horaire n'a en revanche pas été précisé à ce stade.

Emmanuel Macron avait par ailleurs réuni vendredi en fin de matinée un conseil de défense et de sécurité nationale.

Initialement, il devait s'exprimer à 17H00 (15H00 GMT) en clôture d'un forum sur la question palestinienne, mais cette intervention a été annulée.

A ce forum, le président "sera représenté par le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères" Jean-Noël Barrot, a fait savoir l'Elysée, siège de la présidence de la République française.

Plus tôt vendredi matin, M. Barrot avait appelé "toutes les parties à la retenue et à éviter toute escalade susceptible de compromettre la stabilité régionale", après les frappes d'Israël sur des sites militaires et nucléaires en Iran.

Israël a mené vendredi une série de frappes aériennes contre l'Iran, disant viser une centaine de cibles dont des sites nucléaires. Téhéran a riposté en lançant des drones vers le territoire israélien, estimant que l'attaque israélienne constituait à ses yeux une "déclaration de guerre".

Cette attaque a eu lieu alors qu'Israël et les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que dément Téhéran.