Les transporteurs du Moyen-Orient enregistrent une croissance de 14,7 % de la demande de fret aérien en juillet: IATA

La capacité de fret aérien des transporteurs du Moyen-Orient a augmenté de 4,4 pour cent en juillet par rapport au même mois de 2023. (Shutterstock)
La capacité de fret aérien des transporteurs du Moyen-Orient a augmenté de 4,4 pour cent en juillet par rapport au même mois de 2023. (Shutterstock)
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Publié le Jeudi 29 août 2024

Les transporteurs du Moyen-Orient enregistrent une croissance de 14,7 % de la demande de fret aérien en juillet: IATA

  • Les compagnies aériennes de la région ont traité 13,5 pour cent du fret mondial au cours de cette période
  • La capacité de fret aérien des transporteurs du Moyen-Orient a augmenté de 4,4 pour cent en juillet par rapport au même mois de l'année dernière

RIYAD: Les tensions maritimes et le boom du commerce électronique ont contribué à alimenter une augmentation de 14,7 pour cent en glissement annuel de la demande de fret aérien pour les transporteurs du Moyen-Orient en juillet, selon un nouveau rapport.

Selon l’Association du transport aérien international (IATA), les compagnies aériennes de la région ont traité 13,5 pour cent du fret mondial au cours de cette période, sans changement par rapport au mois précédent.

Au niveau mondial, la demande totale - mesurée en tonnes-kilomètres de fret - a grimpé de 13,6 pour cent en juillet par rapport au même mois de 2023.

Le renforcement du secteur de l'aviation est vital pour des pays comme l'Arabie saoudite, qui diversifient leur économie en s'affranchissant de la dépendance à l'égard du pétrole.

La stratégie nationale d'aviation du Royaume vise à traiter 4,5 millions de tonnes de fret par an d'ici 2030 et à établir plus de 250 destinations directes depuis les aéroports du Royaume vers des sites mondiaux.

Willie Walsh, directeur général de l'IATA, a déclaré: "La demande de fret aérien a atteint un niveau record depuis le début de l'année en juillet, avec une forte croissance dans toutes les régions. Le secteur du fret aérien continue de bénéficier de la croissance du commerce mondial, de l'essor du commerce électronique et des contraintes de capacité qui pèsent sur le transport maritime.

Et d'ajouter: "Avec la haute saison encore à venir, l'année s'annonce très forte pour le fret aérien. Les compagnies aériennes se sont montrées capables de surmonter les incertitudes politiques et économiques pour répondre avec souplesse aux nouvelles tendances de la demande”.

Le rapport indique également que la capacité de fret aérien des transporteurs du Moyen-Orient a augmenté de 4,4 pour cent en juillet par rapport au même mois de l'année dernière.

La voie commerciale Moyen-Orient-Europe s'est bien comportée, avec une croissance de 32,2 pour cent en glissement annuel, tandis que la demande sur la route Moyen-Orient-Asie a augmenté de 15,9 pour cent.

Perspectives mondiales

Les chiffres mondiaux de juillet marquent le huitième mois consécutif de croissance à deux chiffres d'une année sur l'autre, avec des niveaux globaux atteignant des sommets jamais vus depuis les pics record de 2021.

La capacité du fret aérien a également augmenté de 8,3 pour cent en juillet.

"L'augmentation de l'ACTK (tonnes-kilomètres de fret disponibles) est en grande partie liée à la croissance de la capacité internationale des vols ventraux, qui a augmenté de 12,8 pour cent grâce à la vigueur des marchés de passagers et à l'équilibre de la croissance de 6,9 pour cent de la capacité des avions-cargos internationaux", indique le rapport.

Dans l'aviation, la capacité de chargement fait référence à l'espace de stockage dans le dessous, ou ventre, d'un avion de passagers. Le rapport note que cette augmentation est la plus faible depuis 40 mois, alors que la croissance de la capacité cargo est la plus élevée depuis le bond exceptionnel enregistré en janvier.

"Alors que la capacité de chargement des avions de transport de passagers s'est entièrement rétablie aux valeurs de 2019, la question se pose de savoir si cette croissance impressionnante du marché international du transport de passagers va se normaliser et quel sera l'impact sur l'utilisation des avions-cargos spécialisés", a noté l'IATA.

Région Asie-Pacifique

Selon le rapport, les compagnies aériennes de la région Asie-Pacifique ont enregistré une croissance de la demande de fret de 17,6 pour cent par rapport à l'année précédente en juillet, tandis que la capacité de ces transporteurs a augmenté de 11,3 pour cent au cours de la même période.

Les compagnies aériennes de la région APAC ont traité 33,3 pour cent du fret aérien mondial en juillet.

Les transporteurs européens ont connu une croissance de la demande de 13,7 pour cent en juillet par rapport à l'année précédente, avec une augmentation de la capacité de 7,6 pour cent. Les compagnies d'Amérique latine ont enregistré une hausse de 11,1 pour cent de la demande, traitant 2,8 pour cent du fret aérien mondial.

Les compagnies aériennes africaines ont enregistré une croissance de la demande de fret aérien de 6,2 pour cent d'une année sur l'autre en juillet - la plus faible de toutes les régions et le chiffre le plus bas enregistré en 2024.

La capacité des transporteurs aériens en Afrique a également augmenté de 10,5 pour cent en juillet, par rapport au même mois de l'année précédente.

Les transporteurs nord-américains ont enregistré une croissance de la demande de fret aérien de 8,7 pour cent en juillet par rapport à l'année précédente, tandis que la capacité de ces compagnies aériennes a également augmenté de 7 pour cent au cours de la même période.

"La croissance en Amérique du Nord a été entravée en partie par les annulations de vols et les fermetures d'aéroports aux États-Unis et dans les Caraïbes en raison de l'ouragan Beryl", a ajouté l'IATA.

Perspectives d'avenir

Le rapport note que la forte réduction des taux relatifs de fret aérien par rapport au transport de conteneurs continue de garantir que les services aériens restent nettement plus compétitifs qu'ils ne l'étaient avant la pandémie.

"À long terme, cependant, la question demeure de savoir si certains chargeurs pourraient commencer à envisager des modes de transport plus lents et moins coûteux pour assurer la viabilité financière de leur chaîne d'approvisionnement", a conclu l'IATA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.