L’essor de l'anime et du manga en Arabie Saoudite: une révolution culturelle

L’Autorité Générale du Divertissement s’est activement impliquée dans l’organisation d’événements et d’expositions liés à l'anime, notamment le prestigieux Saudi Anime Expo. (SPA)
L’Autorité Générale du Divertissement s’est activement impliquée dans l’organisation d’événements et d’expositions liés à l'anime, notamment le prestigieux Saudi Anime Expo. (SPA)
L’Autorité Générale du Divertissement s’est activement impliquée dans l’organisation d’événements et d’expositions liés à l'anime, notamment le prestigieux Saudi Anime Expo. (SPA)
L’Autorité Générale du Divertissement s’est activement impliquée dans l’organisation d’événements et d’expositions liés à l'anime, notamment le prestigieux Saudi Anime Expo. (SPA)
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Publié le Vendredi 30 août 2024

L’essor de l'anime et du manga en Arabie Saoudite: une révolution culturelle

  • L’industrie peut générer des emplois, affirme Nouf Al-Hussein, rédactrice en chef de Manga Arabia 
  • La création de personnages arabes contribuera à forger une identité nationale, ajoute-t-elle

RIYAD: L’engouement croissant de l'Arabie Saoudite pour le manga et l’anime, un phénomène datant des années 1970, participe à une révolution dans la production culturelle.

Ces arts japonais ont séduit tous les âges, gagnant en popularité récemment. Leur mélange de divertissement, culture et éducation les rend particulièrement attrayants pour la société saoudienne.

Le manga, genre de bande dessinée japonaise, se démarque des comics occidentaux sur plusieurs points, en particulier par sa lecture qui s'effectue de droite à gauche.

Pour soutenir cette culture grandissante, l’Autorité Générale du Divertissement s'implique activement dans l’organisation d'événements et d’expositions. Notamment, le Saudi Anime Expo, le plus grand du Moyen-Orient, attire des visiteurs du monde entier.

En outre, "Anime Town" à Riyad s’est établie comme la plus vaste cité d’anime mondiale, avec quatre zones distinctes, et a accueilli le Festival de Musique Sakura, tenu pour la première fois hors du Japon.

Djeddah a également récemment organisé l’événement "Anime Village", attirant de nombreux visiteurs avec diverses activités: concours de cosplay, spectacles, restaurants thématiques et projections de films récents.

Nouf Al-Hussein, rédactrice en chef de Manga Arabia, affiche son optimisme pour l’avenir de l’industrie locale. Elle estime que l'engouement croissant pour les initiatives créatives dans l’éducation et la culture renforcera le marché du travail et les opportunités de croissance du secteur.

"La société saoudienne réalise de plus en plus l’importance de cultiver des talents variés, notamment ceux liés à l'industrie du manga et de l’anime," affirme Al-Hussein.
Elle souligne que la réussite dans ce domaine exige de solides compétences en dessin, écriture et créativité.

Al-Hussein ajoute que cette tendance favorisera l’émergence de personnages locaux incarnant les valeurs arabes authentiques, l’esprit saoudien et une identité nationale distincte.

Elle insiste sur le potentiel de ce contenu à séduire un public mondial, contribuant ainsi au rayonnement de la culture saoudienne.

Majed Al-Amer, critique et analyste d'anime, note que l'industrie de l’anime dans le Royaume a connu une croissance remarquable, dépassant de nombreux pays malgré la pandémie de COVID-19. 

L'Arabie Saoudite est désormais reconnue comme producteur sur des plateformes mondiales telles que Netflix, Shahid, StarzPlay et Crunchyroll. Ces plateformes opèrent en Arabie Saoudite et proposent des traductions en arabe, démontrant ainsi le potentiel significatif de l’industrie.

Il affirme que les droits des mangas sont acquis et distribués localement, avec des traductions arabes disponibles dans divers points de vente, notamment les bibliothèques et les cinémas.

Al-Amer identifie l’acceptation sociale comme le principal défi pour les créateurs d’anime et de manga dans le Royaume. Il souligne l’importance pour la société d’embrasser les opportunités d’emploi dans cette industrie.

Il prédit que l’industrie de l’anime deviendra un élément clé de l’économie du Royaume dans les sept prochaines années, stimulant la production de contenu local et créant une nouvelle forme de tourisme de divertissement.

Al-Amer affirme que le contenu produit par les talents locaux refléterait authentiquement la culture saoudienne sans influences extérieures. Cela contribuerait à diffuser la culture saoudienne à l’échelle mondiale.

Il exprime sa reconnaissance pour le soutien et la promotion de l'industrie de l'anime et du manga par le gouvernement

L’engagement de l’Arabie Saoudite envers cette culture est évident dans ses initiatives récentes, notamment le programme "Manga Education" lancé par les ministères de la culture et de l’éducation, visant à développer les capacités des étudiants dans ce domaine.  Ce programme s’aligne sur la stratégie globale visant à incorporer la culture et les arts dans l’éducation publique.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com
 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.