L'Algérie depuis la chute d'Abdelaziz Bouteflika

Des partisans acclament le premier secrétaire national du Front des forces socialistes d'Algérie (FFS) et candidat à la présidence Youcef Aouchiche lors de sa campagne électorale à Alger, le 3 septembre 2024. (AFP)
Des partisans acclament le premier secrétaire national du Front des forces socialistes d'Algérie (FFS) et candidat à la présidence Youcef Aouchiche lors de sa campagne électorale à Alger, le 3 septembre 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 05 septembre 2024

L'Algérie depuis la chute d'Abdelaziz Bouteflika

  • Avant l'élection présidentielle du 7 septembre en Algérie, rappel des principales dates du pays depuis la chute du président Abdelaziz Bouteflika en 2019
  • Le 11 juillet, le président Tebboune annonce vouloir briguer un second mandat

PARIS: Avant l'élection présidentielle du 7 septembre en Algérie, rappel des principales dates du pays depuis la chute du président Abdelaziz Bouteflika en 2019, sous la pression du mouvement pro-démocratie Hirak.

- Bouteflika démissionne -

Le 2 avril 2019, Abdelaziz Bouteflika démissionnne après vingt ans de règne, sous la pression de la population et de la puissante armée algérienne.

Très affaibli depuis un AVC en 2013, M. Bouteflika (NDLR: il décédera le 17 septembre 2021) avait annoncé en février son intention de briguer un cinquième mandat, déclenchant un mouvement de protestation populaire pacifique d'une ampleur inédite, appelé "Hirak" selon le terme arabe.

- Huit mois d'intérim -

Le 9 avril, le président du Conseil de la Nation (chambre haute du Parlement) Abdelkader Bensalah, un cacique du régime, est nommé chef de l'Etat par intérim en vertu de la Constitution, malgré la poursuite des manifestations hebdomadaires contre le "système" politique en place depuis l'indépendance en 1962.

Le véritable homme fort du pays pendant cet intérim est le puissant général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée depuis 15 ans (qui décèdera en décembre).

En novembre, l'ONG Human Rights Watch dénonce une "répression généralisée" de la contestation citoyenne.

Des enquêtes, notamment pour corruption, à l'encontre de responsables politiques et d'hommes d'affaires réputés proches de M. Bouteflika conduisent néanmoins à de lourdes condamnations, comme celles de deux ex-Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia.

- Abdelmadjid Tebboune élu président -

Le 12 décembre 2019, Abdelmadjid Tebboune, ancien fidèle de M. Bouteflika, remporte l'élection présidentielle, largement boudée par la population.

Progressivement, l'interdiction des rassemblements pendant la pandémie de Covid-19 et l'incarcération des figures de proue du Hirak étouffent la contestation à partir de mars 2020.

Le 1er novembre 2020, le "oui" l'emporte au référendum sur une révision constitutionnelle censée fonder une "nouvelle République". Mais l'abstention record constitue un désaveu cinglant pour son initiateur, le président Tebboune.

- Abstention record aux législatives -

Les manifestations du Hirak reprennent à partir de février 2021 mais le 9 mai, le ministère de l'Intérieur oblige le mouvement à les "déclarer" au préalable auprès des autorités, ce qui revient à les interdire.

Le 12 juin, le parti au pouvoir, le Front de libération nationale (FLN, ancien parti unique), remporte les législatives anticipées, mais le taux de participation (23%) est le plus bas de l'histoire du pays.

Pendant l'été, plus de 90 personnes périssent dans des feux de forêt qui dévastent le nord-est du pays.

- Rupture avec le Maroc, tensions avec Paris -

En août 2021, l'Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc, après des mois de tensions exacerbées entre ces deux pays voisins aux relations traditionnellement difficiles, en raison principalement du Sahara occidental.

Le conflit autour de cette ancienne colonie espagnole, considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis 1975 le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l'Algérie.

Ce territoire contesté est au coeur d'une nouvelle brouille récente entre l'Algérie et la France, l'ancienne puissance coloniale. Le 30 juillet 2024, Alger a annoncé le "retrait immédiat" de son ambassadeur à Paris, pour protester contre l'annonce par la France d'un soutien renforcé au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental, datant de 2007.

- Tebboune candidat à un second mandat -

En février 2024, l'ONG Amnesty International déplore, au cinquième anniversaire du Hirak, une "répression continue" des "droits à la liberté d'expression, de réunion pacifique" et d'association, réclamant la libération de dizaines de détenus politiques.

Le 21 mars, la présidence annonce que l'élection présidentielle aura lieu le 7 septembre et non en décembre comme initialement prévu.

Le 11 juillet, le président Tebboune annonce vouloir briguer un second mandat. Le 31, la Cour constitutionnelle déclare avoir validé trois candidatures: la sienne, celle du chef du Front des forces socialistes (FFS), parti d'opposition historique ancré en Kabylie (est), et celle du président du principal parti islamiste, le Mouvement de la société pour la paix (MSP).


Les forces israéliennes tuent 13 personnes lors d'une opération dans le sud de la Syrie

Un homme assis sur des décombres dans un site endommagé à la suite d'un raid israélien vendredi à Beit Jinn, en Syrie. (Reuters)
Un homme assis sur des décombres dans un site endommagé à la suite d'un raid israélien vendredi à Beit Jinn, en Syrie. (Reuters)
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  • Des troupes israéliennes ont arrêté des membres présumés de ce que l’armée a appelé l’organisation Jemaah islamique lors d’une opération nocturne dans le village syrien de Beit Jinn
  • Au moins 10 personnes auraient été tuées lors du raid, selon la télévision d’État syrienne.

DUBAÏ : Au moins 13 personnes ont été tuées et 24 blessées par les forces israéliennes lors d’un raid nocturne sur le village de Beit Jinn, dans le sud de la Syrie, selon l’agence syrienne SANA.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné l’opération comme un « crime de guerre » et accusé Israël de vouloir « enflammer la région ».

« Nous dormions quand nous avons été réveillés à trois heures du matin par des tirs », a raconté le blessé Iyad Taher à l’AFP depuis l’hôpital Al-Mouwassat à Damas.

« Nous sommes sortis pour voir ce qui se passait et nous avons vu l’armée israélienne dans le village, des soldats et des chars. Puis ils se sont retirés, l’aviation est arrivée et les obus ont commencé à tomber. J’ai été touché au cou par des éclats. »

Un responsable local a indiqué à l’AFP que les forces israéliennes avaient fait irruption dans le village pour capturer trois hommes, déclenchant des affrontements.

« Après les affrontements, les forces d’occupation israéliennes ont bombardé la zone à l’artillerie et aux drones », a déclaré le responsable du village, Abdul Rahman Al-Hamrawi.

À l’hôpital, Ahmad Kamal a raconté à l’AFP que lui et d’autres « avaient ouvert le feu sur la patrouille israélienne pour se défendre et les empêcher de nous emmener. Mon frère a été tué et j’ai été blessé. »

Les troupes israéliennes affirment avoir arrêté des membres présumés de la Jamaa Islamiya, groupe basé au Liban et allié au Hamas palestinien, lors de l’opération nocturne.

Selon l’armée israélienne, les soldats ont essuyé des tirs et ont riposté avec un soutien aérien, faisant six blessés dans leurs rangs.

L’armée affirme que toutes les cibles recherchées ont été arrêtées et que plusieurs combattants ont été tués, ajoutant que des troupes restent déployées dans la zone.

Israël a mené de nombreuses frappes en Syrie en 2025, visant des secteurs autour de Damas et dans le sud du pays, affirmant vouloir contrer des menaces et protéger la communauté druze proche de la frontière.

Israël dit agir contre des groupes qu’il considère comme hostiles, tandis que les autorités syriennes affirment que les frappes ont tué des soldats.

Depuis la chute du président syrien Bachar Al-Assad en décembre 2024 et l’arrivée d’un nouveau leadership à Damas, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie.

Israël a également envoyé des troupes dans la zone tampon patrouillée par l’ONU, qui sépare les forces israéliennes et syriennes sur le plateau du Golan depuis 1974.

Israël occupe le Golan syrien depuis 1967 et l’a annexé en 1981, une décision non reconnue par la communauté internationale.

Dans une résolution adoptée le 6 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a réaffirmé son ferme soutien à la « souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité nationale » de la Syrie.

Au cours de l’été, des contacts de haut niveau ont eu lieu entre responsables israéliens et syriens, avec l’aide de Paris et Washington.

L'envoyée spéciale adjointe de l’ONU pour la Syrie, Najat Rochdi, a condamné l’attaque israélienne, la qualifiant de « violation grave et inacceptable de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le métro de Riyad bat le record Guinness du plus long réseau sans conducteur

Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Le métro de Riyad comprend six lignes intégrées et 85 stations, et intègre des technologies de pointe
  • Le système de transports publics de Riyad, incluant le métro et les bus, soutient le trafic, l’économie, le développement urbain et la vie sociale de la ville

LONDRES : Le Guinness World Records a officiellement certifié le métro de Riyad comme le plus long réseau de métro sans conducteur au monde, avec 176 kilomètres, mettant en lumière les avancées rapides de l’Arabie saoudite dans le domaine des transports modernes.

Le métro de Riyad constitue un élément essentiel de l’initiative de transport public dans la capitale saoudienne. Il comporte six lignes intégrées, 85 stations, et fait appel à des technologies de pointe.

Le système fonctionne selon un modèle automatisé sans conducteur, géré par des salles de contrôle avancées garantissant des niveaux élevés de précision, de sécurité et de qualité, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

L'ouvrage de référence annuel indique que le métro de Riyad a été « conçu pour améliorer la mobilité urbaine, réduire les embouteillages et promouvoir la durabilité grâce à des solutions de transport respectueuses de l'environnement ».

Le réseau de transports publics de Riyad, incluant métro et bus, soutient le trafic de la ville, son économie, son développement urbain et sa vie sociale.

Cette réalisation met en avant les efforts de la Commission royale pour la ville de Riyad visant à adopter des concepts de transport urbain innovants et durables, démontrant son engagement en faveur d’infrastructures modernes qui améliorent la qualité de vie et soutiennent la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, ajoute la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie: des soldats israéliens tuent deux Palestiniens apparement en train de se rendre

Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
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  • Deux Palestiniens ont été tués lors d’une opération israélienne à Jénine, une scène filmée sous plusieurs angles: l’Autorité palestinienne parle d’« exécution sommaire », tandis qu’Israël affirme que les forces ont agi face à une menace

Jénine, Territoires palestiniens: L'armée et la police israéliennes ont annoncé jeudi examiner les circonstances dans lesquelles deux Palestiniens ont été abattus lors d'une opération conjointe de leurs forces alors qu'ils étaient apparemment en train de se rendre à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

La scène a été filmée sous plusieurs angles, notamment par un journaliste de l'AFP, dans cette ville bastion de groupes armés palestiniens.

L'Autorité palestinienne a identifié les Palestiniens tués comme Montasser Billah Mahmoud Abdullah, 26 ans, et Youssef Ali Assassa, 37 ans, dénoncé les faits comme une "exécution sommaire" et accusé les forces israéliennes de "crime de guerre documenté et complet".

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite, a dit apporter son "soutien total aux gardes-frontières et aux soldats de l'armée qui ont ouvert le feu sur des terroristes recherchés sortis d'un bâtiment à Jénine".

Des vidéos ayant largement circulé sur les médias sociaux montrent deux hommes sortir d'un bâtiment cerné par des soldats israéliens, les bras en l'air. On les voit ensuite se coucher à terre devant les soldats avant d'être redirigés vers l'intérieur du bâtiment. Des coups de feu retentissent. Les deux hommes gisent au sol.

Les images tournées par le JRI de l'AFP montrent les deux hommes sortir du bâtiment puis y rentrer avant les coups de feu. Un immeuble placé entre le journaliste et la scène obstrue une partie de l'image. On voit ensuite des soldats évacuer un cadavre.

- "Les terroristes doivent mourir !" -

Une fois la nuit tombée, un photographe de l'AFP a vu des Palestiniens nettoyer les lieux. Des flaques de sang maculaient encore le sol.

Dans un communiqué commun, l'armée et la police (dont dépend l'unité des gardes-frontières) indiquent que leurs forces ont procédé dans la soirée "à l'arrestation de deux individus recherchés pour des actes terroristes, notamment des jets d'explosifs et des tirs sur les forces de sécurité".

"Après leur sortie [du bâtiment où ils étaient cernés], des tirs ont été dirigés vers les suspects", ajoute l'armée, précisant que "l'incident est en cours d'examen".

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a dénoncé dans un communiqué une "exécution de sang-froid".

"Les soldats ont agi exactement comme on l'attend", a estimé de son côté M. Ben Gvir. "Les terroristes doivent mourir!" a-t-il écrit sur son compte X.

Citant une source au sein des gardes-frontières, le journal de gauche Haaretz a indiqué qu'une enquête préliminaire mentionnait d'ores et déjà qu'un des deux hommes tués avait tenté de se relever après avoir été au sol et fait un "mouvement suspect", qui a décidé les policiers et les soldats à tirer.

- "Déshumanisation" -

"L'exécution documentée aujourd'hui est le résultat d'un processus accéléré de déshumanisation des Palestiniens et de l'abandon total de leurs droits par le régime israélien", a estimé B'Tselem, organisation israélienne de défense des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés.

"Il est du devoir de la communauté internationale de mettre fin à l'impunité d'Israël et de traduire en justice les responsables de la planification et de l'exécution de sa politique criminelle contre le peuple palestinien", ajoute l'ONG.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas sur le sud d'Israël.

Elles n'ont pas cessé avec la trêve fragile en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre. Mercredi, l'armée israélienne a annoncé le lancement d'une nouvelle opération contre les groupes armés palestinien dans le nord de la Cisjordanie.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.