Sri Lanka: le nouveau président promet de «  faire de son mieux » pour relever le pays

Le premier président de gauche de l'histoire du Sri Lanka, Anura Kumara Dissanayaka, a pris ses fonctions lundi en promettant de "faire de son mieux" pour relever le pays, deux ans après la crise économique qui a imposé à sa population une cure d'austérité brutale. (AFP)
Le premier président de gauche de l'histoire du Sri Lanka, Anura Kumara Dissanayaka, a pris ses fonctions lundi en promettant de "faire de son mieux" pour relever le pays, deux ans après la crise économique qui a imposé à sa population une cure d'austérité brutale. (AFP)
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Publié le Lundi 23 septembre 2024

Sri Lanka: le nouveau président promet de «  faire de son mieux » pour relever le pays

  • En simple chemise blanche, souriant, ce marxiste de formation, aujourd'hui largement repenti, a prêté serment dans la capitale Colombo
  • "Je suis tout à fait conscient de l'importance du mandat que j'ai reçu", a dit le nouveau président, 55 ans, lors d'une brève allocution

COLOMBO: Le premier président de gauche de l'histoire du Sri Lanka, Anura Kumara Dissanayaka, a pris ses fonctions lundi en promettant de "faire de son mieux" pour relever le pays, deux ans après la crise économique qui a imposé à sa population une cure d'austérité brutale.

En simple chemise blanche, souriant, ce marxiste de formation, aujourd'hui largement repenti, a prêté serment dans la capitale Colombo devant le président de la Cour suprême Jayantha Jayasuriya, lors d'une cérémonie télévisée.

"Je suis tout à fait conscient de l'importance du mandat que j'ai reçu", a dit le nouveau président, 55 ans, lors d'une brève allocution.

"Je ne suis pas prestidigitateur, je ne suis pas magicien", a-t-il poursuivi. "Je solliciterai les conseils des autres et je ferai de mon mieux (...) ma responsabilité est de prendre part à l'effort collectif pour sortir de cette crise".

Quelques dizaines de partisans du nouveau président se sont réunis pendant sa prestation de serment devant le bâtiment d'architecture colonial de la présidence, agitant portraits à son effigie et drapeaux sri-lankais.

Selon les résultats publiés dimanche par la commission électorale, ADK, comme le surnomme ses partisans, a recueilli 42,3% des suffrages.

Il a nettement devancé le chef de l'opposition au Parlement, Sajith Premadasa (32,7%), et le président sortant Ranil Wickremesinghe (17,2%).

 

- Renégociation avec le FMI -

 

Chef du Front de libération du peuple (JVP), à l'origine de deux insurrections meurtrières dans les années 1970 et 1980, Anura Kumara Dissanayaka a depuis renoncé à la lutte armée et s'est largement converti à l'économie de marché.

Il s'est attiré un large soutien populaire en dénonçant, tout au long de sa campagne, les élites "corrompues" à ses yeux responsables de la faillite financière de 2022.

Avant même la proclamation de sa victoire, il a confirmé sa promesse de renégocier l'accord signé en 2023 par le Sri Lanka avec le Fonds monétaire international (FMI) en échange d'une aide de 2,9 milliards de dollars (2,6 mds EUR).

"C'est un texte contraignant mais il contient une clause de renégociation", a fait valoir auprès de l'AFP un dirigeant de son parti, Bimal Ratnayake.

Le nouveau président a promis de baisser les taxes sur les produits de première nécessité, qui pèsent sur la population et nourrissent sa lassitude et sa colère.

Il prend les rênes d'un pays dont l'économie a repris des couleurs, mais reste encore très fragile.

"Pour Dissanayaka qui a promis une nouvelle ère, d'assurer la stabilité et de favoriser le changement, les attentes seront grandes", a averti Farwa Aamer, du centre de réflexion Asia Society.

Le Sri Lanka a connu en 2022 la pire crise économique de son histoire. Elle a précipité la chute du président Gotabaya Rajapaksa, chassé de son palais par des manifestants en colère contre l'inflation et les pénuries.

 

- "Avec les autres nations" -

 

Elu par le Parlement dans la foulée, Ranil Wickremesinghe a mené en échange de l'aide du FMI une politique de hausses d'impôts et de coupes des subventions publiques.

Il briguait un deuxième mandat pour poursuivre le redressement à marche forcée de l'île, qui a pesé lourdement sur une bonne partie des 22 millions d'habitants.

"L'Histoire jugera mes efforts mais je peux dire avec confiance que j'ai fait de mon mieux pour stabiliser le pays pendant un de ses moments les plus sombres", a-t-il estimé dimanche soir en concédant sa défaite.

Devant le parterre de diplomates invités à son investiture, M. Dissanayaka a assuré à ceux qui le soupçonnaient de privilégier la Chine à l'Inde, les deux grands rivaux de la région, qu'il coopérerait avec tous pour le développement du Sri Lanka.

"Nous avons l'intention de travailler pour le bénéfice de notre pays avec les autres nations, quels que soient les désaccords entre puissances de la planète", a-t-il déclaré.

Juste avant la prestation de serment du nouveau chef de l'Etat, le Premier ministre Dinesh Gunawardena a présenté sa démission, ouvrant la voie à la nomination d'un nouveau gouvernement.

Des élections législatives sont prévues l'année prochaine. Le JVP de M. Dissayaka n'y détient que 3 des 225 sièges.

aj/pa/ktr

© Agence France-Presse


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.


Zelensky a déclaré espérer que le conflit Iran-Israël ne réduirait pas l'aide à l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.
  • M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré espérer que la série de frappes menées par Israël et l'Iran l'un contre l'autre n'aboutirait pas à une diminution de l'aide occidentale à l'Ukraine pour faire face à l'invasion russe.

« Nous aimerions que l'aide à l'Ukraine ne diminue pas pour cette raison. La dernière fois, cela a été un facteur qui a ralenti l'aide à l'Ukraine », a indiqué M. Zelensky lors d'une conférence de presse menée vendredi et diffusée samedi.

Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.

M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

« La coalition des volontaires est en train de ralentir (...) Cette situation a montré que l'Europe n'a pas encore décidé de rester aux côtés de l'Ukraine sans les États-Unis », a-t-il déclaré. 

« Lorsque les Européens ont rejoint avec énergie la coalition des volontaires, ils ont constaté que cette énergie n'existait pas aux États-Unis », a-t-il poursuivi, reconnaissant que « des doutes commencent à surgir » au sein des alliés européens de l'Ukraine.

Samedi, dans un message sur X, le dirigeant ukrainien a également appelé les États-Unis à « changer de ton » avec la Russie, alors que Donald Trump a rétabli les contacts avec Moscou après son retour à la Maison-Blanche.

« À l'heure actuelle, le ton du dialogue entre les États-Unis et la Russie semble trop conciliant. Soyons honnêtes : cela n'arrêtera pas Poutine. Ce qu'il faut, c'est changer de ton », a plaidé M. Zelensky, appelant au contraire à renforcer les sanctions envers Moscou.

Le dirigeant ukrainien a par ailleurs assuré que l'offensive russe dans la région de Soumy (nord) avait été stoppée, alors que la Russie y avait revendiqué la capture d'une nouvelle localité la veille. 

Selon M. Zelensky, une incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk a conduit les forces russes à scinder leur contingent en deux pour mener l'offensive sur la région de Soumy, ce qui les a empêchées d'avancer plus profondément vers la capitale régionale du même nom.

Les forces russes se trouvent actuellement à une vingtaine de kilomètres de la ville de Soumy. Samedi, elles ont également revendiqué la capture de la localité de Zeleny Kout, dans la région de Donetsk, à l'est du pays.

Le président ukrainien a également démenti que les forces de Moscou aient pénétré dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), qu'elles ont annoncé attaquer début juin.

Il a enfin annoncé que l'Ukraine « travaillait sur la possibilité de produire en série des missiles balistiques », sans donner plus de détails. 


Mali : des affrontements meurtriers ont opposé l'armée à des indépendantistes touareg dans le nord du pays.

Le ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Ismael Wague, arrive à une réunion entre les membres de l'association Tamouzok (vivre ensemble) et les autorités maliennes à Bamako, le 15 février 2025. (Photo de Gousno / AFP)
Le ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Ismael Wague, arrive à une réunion entre les membres de l'association Tamouzok (vivre ensemble) et les autorités maliennes à Bamako, le 15 février 2025. (Photo de Gousno / AFP)
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  • Dans un communiqué, l'état-major malien a reconnu qu'un convoi logistique avait essuyé une « embuscade » à l'aube vendredi dans la région de Kidal, après avoir mené une « opération offensive contre un groupe armé terroriste ».
  • Le communiqué du FLA affirme également qu'« une quinzaine de corps sont restés abandonnés sur le lieu du combat » et que « 21 véhicules militaires, dont des blindés et des pick-up armés » ont été détruits pendant ces affrontements.

DAKAR, SENEGAL : Des affrontements meurtriers ont éclaté vendredi dans le nord du Mali entre l'armée, soutenue par les mercenaires russes d'Africa Corps et les indépendantistes du Front de libération de l'Azawad (FLA), a rapporté l'AFP, se basant sur les témoignages des belligérants et de sources locales.

Dans un communiqué, l'état-major malien a reconnu qu'un convoi logistique avait essuyé une « embuscade » à l'aube vendredi dans la région de Kidal, après avoir mené une « opération offensive contre un groupe armé terroriste ».

L'armée affirme avoir tué des « combattants ennemis » et estime que la situation est « sous contrôle », sans admettre de pertes.

Dans un communiqué publié vendredi soir, le FLA (Front de libération de l'Azawad), coalition de groupes indépendantistes, a affirmé avoir mené « une opération offensive contre un important convoi de la coalition Fama (Forces armées maliennes) Africa Corps ». 

« Plusieurs dizaines de morts à l'ennemi, dont des éléments des mercenaires d'Africa Corps », c'est ce qu'aurait infligé le FLA.

Le communiqué du FLA affirme également qu'« une quinzaine de corps sont restés abandonnés sur le lieu du combat » et que « 21 véhicules militaires, dont des blindés et des pick-up armés » ont été détruits pendant ces affrontements.

Le FLA annonce également un bilan de trois morts et sept blessés dans ses rangs.

Plus tôt vendredi, Mohamed Elmaouloud, porte-parole de la coalition de groupes indépendantistes FLA, avait déclaré à l'AFP : « Nos troupes ont mené une action ciblée contre une patrouille d'Africa Corps ce vendredi. Nous avons infligé d'importants dégâts matériels et des pertes humaines dans leurs rangs ».

Une autre source au sein du FLA avait affirmé à l'AFP que « plusieurs mercenaires d'Africa Corps ont été tués ».

Au cours de la journée, les indépendantistes du FLA ont diffusé des images sur les réseaux sociaux. On y voit des corps d'hommes blancs en tenue de combat, ainsi que ce que le FLA présente comme du matériel récupéré lors des affrontements.

L'Azawad est le nom du territoire revendiqué par les indépendantistes dans le nord du Mali. Les groupes armés séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités du nord du pays à la fin de l'année 2023, après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'État central.

Cette attaque survient une semaine après l'annonce par Wagner, qui appuyait l'État malien depuis 2021, de la fin de sa mission dans le pays. Ses contingents ont été réintégrés au sein de l'Africa Corps, une organisation sous le contrôle direct du ministère russe de la Défense. 

« Les combats de ce vendredi ont été féroces. Il y a eu des pertes des deux côtés. Mais il faut encore attendre pour obtenir des chiffres définitifs », avait indiqué plus tôt vendredi à l'AFP un élu de la région.

Créé en novembre 2024 par la fusion de plusieurs groupes indépendantistes à dominante touarègue revendiquant le territoire de l'Azawad, dans le nord du Mali, le FLA est le principal groupe armé du pays.

Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Cette crise s'ajoute à une grave crise économique.