Rejetant les accusations d’Israël, Philippe Lazzarini affirme que l'Unrwa est «du bon côté de l'Histoire»

Philippe Lazzarini, le plus haut responsable de l'ONU à la tête de l'UNRWA à entrer à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre (Photo, AFP).
Philippe Lazzarini, le plus haut responsable de l'ONU à la tête de l'UNRWA à entrer à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 01 octobre 2024

Rejetant les accusations d’Israël, Philippe Lazzarini affirme que l'Unrwa est «du bon côté de l'Histoire»

  • L'agence est considérée par l'ONU et la plupart des ONG comme «la colonne vertébrale» des opérations humanitaires
  • L'Unrwa est «au milieu de cette tempête ou de cette transformation sismique qui a lieu dans la région, et qui a un impact sur les Palestiniens», a indiqué M. Lazzarini

CENEVE : L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) est "du bon côté de l'Histoire" a affirmé lundi son chef, rejetant les critiques d'Israël qui l'accuse d'employer des centaines de "terroristes" à Gaza.

Dans le territoire assiégé où l'agence est considérée par l'ONU et la plupart des ONG comme "la colonne vertébrale" des opérations humanitaires, 223 de ses employés ont été tués et deux tiers de ses installations endommagées ou détruites depuis le 7 octobre 2023, a assuré son commissaire général Philippe Lazzarini, lors d'une conférence de presse à Genève.

"Je dois dire que je me sens bien parce que j'ai le sentiment que ce que nous avons fait a été guidé par nos principes, par les valeurs et la Charte de l'ONU, par le droit international humanitaire", a-t-il affirmé, ajoutant que, quel que soit les critiques visant l'Unrwa, "j'ai le sentiment d'être du bon côté de l'Histoire".

L'Unrwa, créée par l'Assemblée générale de l'ONU en 1949, gère notamment des centres de santé et des écoles à Gaza, en Cisjordanie occupée, au Liban, en Syrie et en Jordanie.

L'Unrwa est "au milieu de cette tempête ou de cette transformation sismique qui a lieu dans la région, et qui a un impact sur les Palestiniens", a indiqué M. Lazzarini.

L'organisation est en crise depuis qu'Israël a accusé certains de ses 13.000 employés de Gaza d'avoir participé à l'attaque du mouvement palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

Neuf employés "pourraient avoir été impliqués" dans les attaques du 7 octobre, selon une enquête interne de l'ONU publiée en août.

"L'organisation terroriste Hamas a infiltré l'Unrwa-Gaza de manière systématique et étendue", a affirmé lundi la représentante permanente adjointe d'Israël auprès des Nations unies à Genève, Anat Fisher Tsin.

Et "aujourd'hui, le Hamas libanais a déclaré que son chef au Liban, Fatah Charif, avait été tué. Mais ce n'était pas seulement un agent du Hamas. Il était enseignant dans une école de l'Unrwa, directeur d'une école de l'Unrwa et chef de l'association des enseignants de l'Unrwa au Liban", a-t-elle accusé.

Selon l'Unrwa, il avait été mis en congé administratif sans solde en mars et faisait l'objet d'une enquête interne.

"La première allégation le concernant remonte à mars, et l'agence, estimant qu'il s'agissait d'une allégation fondée, a pris immédiatement la décision de (le) suspendre", a assuré M. Lazzarini.

Certains des plus gros donateurs avaient suspendu leurs contributions à l'Unrwa en début d'année après les accusations d'Israël.

Sur les 16 pays ayant suspendu leur soutien, tous ont repris sauf les Etats-Unis, a indiqué le chef de l'organisation.

L'Unrwa a besoin de 80 millions de dollars d'ici la fin de l'année, a-t-il dit, se disant convaincu qu'il trouvera l'argent d'ici là.


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.


Série de raids israéliens sur le Liban, Israël dit viser le Hezbollah

Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
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  • Israël a mené des raids aériens contre le sud et l’est du Liban, affirmant viser des infrastructures militaires du Hezbollah
  • Ces frappes surviennent à la veille d’une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, toujours fragile

BEYROUTH: L'aviation israélienne a lancé jeudi matin une série de raids contre le sud et l'est du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise, Israël affirmant viser des infrastructures du Hezbollah pro-iranien.

Ces frappes interviennent à la veille d'une réunion du groupe de surveillance du cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre 2024, qui comprend, outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, l'ONU et la France.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), des raids ont visé plusieurs régions du sud du Liban, frontalier d'Israël, ainsi que des zones montagneuses de la Békaa (est), un bastion du Hezbollah.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "plusieurs structures militaires du Hezbollah où des armes étaient stockées, et à partir desquelles les terroristes du Hezbollah ont continué d'opérer récemment".

Deux personnes avaient été tuées mardi dans deux frappes israéliennes qui avaient visé une camionnette au sud de Beyrouth et une voiture dans le sud du Liban. L'armée israélienne avait affirmé avoir visé des membres du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin il y a plus d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier poursuit ses frappes au Liban, qui ont fait environ 340 morts selon une compilation de l'AFP sur la base des chiffres du ministère de la Santé.