Avec au moins 130 morts aux Etats-Unis, l'ouragan Hélène prend un tour politique

La vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate à l'élection présidentielle, Kamala Harris, assiste à une réunion d'information sur les conséquences de l'ouragan Helene et sur les mesures prises par le gouvernement fédéral, au siège de l'Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA) à Washington, DC, le 30 septembre 2024. (AFP)
La vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate à l'élection présidentielle, Kamala Harris, assiste à une réunion d'information sur les conséquences de l'ouragan Helene et sur les mesures prises par le gouvernement fédéral, au siège de l'Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA) à Washington, DC, le 30 septembre 2024. (AFP)
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Publié le Mardi 01 octobre 2024

Avec au moins 130 morts aux Etats-Unis, l'ouragan Hélène prend un tour politique

  • L'étendue des dégâts de l'ouragan, qui s'est abattu jeudi soir sur la Floride avant de traverser d'autres Etats, reste difficile à établir
  • Plusieurs zones restent inaccessibles et dépourvues de réseau téléphonique et d'électricité

VALDOSTA: Avec un bilan provisoire de 130 morts et des ravages dans le sud-est des Etats-Unis, l'ouragan Hélène s'est invité lundi dans la campagne présidentielle, Donald Trump attaquant la gestion de la catastrophe par l'administration Biden.

L'étendue des dégâts de l'ouragan, qui s'est abattu jeudi soir sur la Floride avant de traverser d'autres Etats, reste difficile à établir. Plusieurs zones restent inaccessibles et dépourvues de réseau téléphonique et d'électricité.

Des centaines de personnes restent portées disparues à la suite des intempéries, suivie de soudaines inondations.

La Géorgie et la Caroline du Nord, deux Etats particulièrement touchés par cette catastrophe naturelle, font partie des sept Etats pivot qui pourraient faire basculer l'élection présidentielle du 5 novembre.

Pas réactif

Donald Trump s'est rendu lundi à Valdosta, une commune sinistrée de Géorgie. Le candidat républicain à la présidentielle de novembre s'est engagé à "apporter beaucoup de matériel de secours, notamment du carburant, des équipements et de l'eau" à ceux dans le besoin.

Il a annoncé annoncé qu'il avait demandé à Elon Musk, le patron de SpaceX dont il est proche, de déployer son service d'internet par satellite Starlink dans la région.

"L'Etat fédéral n'est pas réactif", a fustigé sur place l'ancien président, après avoir accusé plus tôt le gouvernement et les autorités démocrates de Caroline du Nord de "ne pas aider délibérément les gens dans les zones républicaines".

"Il ment", a rétorqué un Joe Biden virulent. "Ce qui me met en colère (c'est qu'il) sous-entend que nous ne faisons pas tout ce qui est possible. (...) C'est faux et c'est irresponsable".

Le président sortant Joe Biden a balayé les critiques des républicains sur sa gestion de la crise. "J'ai passé au moins deux heures au téléphone hier, de même que la veille", a-t-il rétorqué, assurant que les autorités fédérales seraient "là aussi longtemps que nécessaire".

Le démocrate a par ailleurs annoncé qu'il se rendrait en Caroline du Nord mercredi. Il avait indiqué auparavant qu'il ne se déplacerait pas tant que cela pouvait perturber les opérations de secours.

Coiffé de sa casquette rouge habituelle, Donald Trump s'en est aussi directement pris à sa rivale démocrate Kamala Harris, lui reprochant d'être "en déplacement, à faire campagne" avant d'affirmer lui-même que ce n'était pas le moment "de parler politique".

La vice-présidente a pourtant annulé des événements de campagne pour tenir lundi une réunion sur la catastrophe et a annoncé qu'elle se rendrait sur place prochainement.

Quartiers rayés de la carte

Dans les Etats sinistrés, les secouristes continuent de s'affairer pour tenter de retrouver des survivants et apporter des vivres aux habitants frappés par la catastrophe, parfois coupés du monde.

Dans le sud des montagnes des Appalaches, Hélène a provoqué des inondations soudaines avec des dégâts impressionnants.

Les images des environs d'Asheville, en Caroline du Nord, montrent ici des quartiers rayés de la carte, là des routes détruites par une rivière en crue. Faute d'accès par la route, les autorités y envoient secours, eau et denrées alimentaires par les airs.

Au moins 130 personnes ont perdu la vie, dont 57 en Caroline du Nord, 29 en Caroline du Sud, 25 en Géorgie et 14 en Floride, selon un bilan compilé par l'AFP à partir des déclarations d'autorités locales.

Et pour Joe Biden, il n'y a "aucun doute" que ces ravages sont dus au changement climatique qui, en réchauffant les eaux des mers, rend, selon les scientifiques, plus probable l'intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d'ouragans plus puissants.

Lundi soir, plus de 1,6 million de foyers et commerces étaient encore privés d'électricité, d'après le site poweroutage.

"C'est une tempête sans précédent", a déclaré le gouverneur démocrate de Caroline du Nord Ray Cooper, décrivant "un bilan émotionnel et matériel indescriptible".

Il a réfuté les accusations de Donald Trump selon qui les victimes républicaines seraient négligées: "Si vous avez besoin d'aide, nous l'apporterons", a-t-il assuré. "S'il y a bien un moment où il faut se rassembler et mettre la politique de côté, c'est maintenant".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.