Vols Paris-Beyrouth, ces liaisons désormais dangereuses

Actuellement, seule la compagnie nationale Middle East Airlines continue à assurer les liaisons aériennes avec l’extérieur dans des conditions périlleuses, étant donné que les abords de l’aéroport sont quotidiennement la cible de pilonnage des avions de chasse israéliens. (AFP)
Actuellement, seule la compagnie nationale Middle East Airlines continue à assurer les liaisons aériennes avec l’extérieur dans des conditions périlleuses, étant donné que les abords de l’aéroport sont quotidiennement la cible de pilonnage des avions de chasse israéliens. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 octobre 2024

Vols Paris-Beyrouth, ces liaisons désormais dangereuses

  • En guerre, le Liban l’est depuis plusieurs décennies, cela n’a pas empêché Nada d’y vivre, de travailler, et de profiter des moindres accalmies pour renouer avec ses habitudes
  • Mais cette fois-ci tout semble différent, tout le monde dans son entourage familial et amical lui a déconseillé de rentrer à Beyrouth

PARIS: Le cœur en miettes, et après avoir pesé le pour et le contre pendant des jours, Nada propriétaire d’une chaîne de boutiques s’est résignée à mettre le cap sur New York, après l’annulation de son vol pour Beyrouth.

Venue à Paris pour la semaine de la mode, Nada n’avait qu’une envie : retrouver sa vie dans la capitale libanaise, où les journées s'enchaînent entre la gestion de ses affaires, et les innombrables petits plaisirs dont Beyrouth a le secret.

Petite baignade dans la mer à l’issue d’une journée de labeur, un narguilé fumé sur place les yeux plongés dans le bleu si particulier de la Méditerranée, puis terminé par un dîner à la terrasse d’un restaurant où chez des amis.

Nada, la soixantaine bien entamée confie à Arab News en francais qu’elle ne s’imaginait pas devoir rompre avec ce rythme qu’elle chérit plus que tout.

Consciente que le ciel du Liban est obscurci depuis quelques semaines par la fumée des obus israéliens qui s’abattent sur le pays, elle croyait pouvoir comme d’habitude faire avec.

En guerre, le Liban l’est depuis plusieurs décennies, cela ne l’a pas empêché d’y vivre, de travailler, et de profiter des moindres accalmies pour renouer avec ses habitudes.

Mais cette fois-ci tout semble différent, tout le monde dans son entourage familial et amical lui a déconseillé de rentrer à Beyrouth, où ses boutiques sont désormais fermées, où les habitants sur place vivent dans l’angoisse permanente de se faire pulvériser par un obus qui s'abat sur leur immeuble.

Abattue et triste, elle a pris lundi matin la direction de New York, ville au rythme trépidant, où elle a de la famille et un appartement dont elle est propriétaire.

Le nombre des vols hebdomadaires ne dépasse plus une trentaine de vols, et les prix des billets ont flambé à cause du coût des assurances, devenu exorbitant.

Imad lui, a atterrit à Paris, le jour de la fameuse attaque aux bipeurs; dès qu’il a mis en marche son téléphone portable les innombrables messages ont commencé à crépiter.

Il avait du mal à comprendre les messages qu’il lisait et se tarde à se rendre compte de l’horreur de l’évènement.

Alors que son séjour à Paris touche à sa fin, Imad nous confie que s’il avait retardé son voyage d’un jour, il ne serait pas venu en France.

« Je déteste plus que tout au monde me trouver en dehors de mon pays quand des évènements graves y ont lieu ».

Alors après avoir passé du temps avec ses enfants, il se prépare à regagner Beyrouth dans les prochains jours.

Malgré le danger, il affirme « je ne suis pas capable de vivre ce genre d’événement à travers les chaînes d’informations, je veux être sur place et ressentir ce que ressentent mes compatriotes ».

Tout comme Imad, Nabil qui s’est trouvé coincé à Paris suite à la fermeture de l’aéroport de Beyrouth à cause de l’attaque iranienne contre Israël aux mois d’avril dernier, il n’avait qu’une hantise, rejoindre son pays.

A la réouverture de l’aéroport, les places sur les avions ont été pris d’assaut, il a dû recourir à une sorte de montage qui l’a mené au Caire avant de pouvoir embarquer pour la capitale libanaise.

« J’ai préféré attendre quelques jours au Caire, où je me sentais plus proche de chez moi, plus au contact des évènements que je ne l’étais à Paris » indique-t-il.

Depuis l’intensification des affrontements entre le Hezbollah, parti libanais proche de l’Iran, et Israël, voyager entre Paris et Beyrouth est devenu un dilemme que chaque libanais tente de régler avec ses paramètres personnels.

Fini le temps de l’insouciance où un aller retour entre ces deux capitales se faisait en toute légèreté, pour changer d’air ou voir la famille, assister à un événement ou simplement faire du shopping.

Fini le temps où pour certains ces allers-retours étaient devenus un mode de vie ils n’hésitaient pas à prendre l’avion plusieurs fois par mois pour des raisons professionnelles ou personnelles. 

La situation pourrait s’envenimer si Israël décide de s’en prendre à l’aéroport, pour isoler le pays du reste du monde, tel que cela a été le cas en 2006 ou en 1982, à ce moment-là, la pire crainte des Libanais sera réalisée.

En ces jours-là, la capitale libanaise était une destination desservie par des dizaines de compagnies aériennes et son aéroport était un hub par lequel transitaient des voyageurs du monde entier. 

Actuellement, seule la compagnie nationale Middle East Airlines continue à assurer les liaisons aériennes avec l’extérieur dans des conditions périlleuses, étant donné que les abords de l’aéroport sont quotidiennement la cible de pilonnage des avions de chasse israéliens.

Le nombre des vols hebdomadaires ne dépasse plus une trentaine de vols, et les prix des billets ont flambé à cause du coût des assurances, devenu exorbitant.

A cela s’ajoute un véritable risque encouru par chaque avion à l’approche de son atterrissage à Beyrouth, car nul ne peut prédire à l’avance la situation sécuritaire sur le terrain, qui parfois oblige les avions à se détourner vers l’aéroport de Chypre où autres en cas de bombardements nourris.

Cela expose les passagers et le personnel navigant sur les avions à un danger certain qui leur fait craindre le pire à chaque décollage et atterrissage.

La situation pourrait s’envenimer si Israël décide de s’en prendre à l’aéroport, pour isoler le pays du reste du monde, tel que cela a été le cas en 2006 ou en 1982, à ce moment-là, la pire crainte des Libanais sera réalisée.

En attendant de voir ce que cachent les jours et les semaines à venir, chaque avion qui se pose sur le tarmac à Beyrouth réalise une véritable prouesse scrutée par les réseaux sociaux et les télévisions, et suscite la joie des passagers qui assurent être heureux d’avoir atterri malgré les bombardements. 


Budget: le Sénat approuve la suppression de 4.000 postes d'enseignants, renonce à aller plus loin

Le ministre français de l'Éducation, Edouard Geffray, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 3 décembre 2025. (AFP)
Le ministre français de l'Éducation, Edouard Geffray, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 3 décembre 2025. (AFP)
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  • Le Sénat a approuvé la suppression de 4.000 postes d’enseignants en 2026 pour tenir compte de la baisse démographique prévue
  • Le budget de l’Éducation nationale augmente légèrement (+200 M€) et prévoit la création de 5.440 ETP, essentiellement des stagiaires, masquant en réalité la suppression nette de postes d’enseignants

PARIS: Le Sénat a approuvé vendredi soir la suppression de 4.000 postes d'enseignants en 2026, prévue dans le projet de budget de l'Etat, la droite renonçant à en proposer le doublement, initialement envisagé par les sénateurs.

"La coupe ministérielle est logique et mesurée" pour "tenir compte de l'évolution de la démographie", a reconnu le sénateur Les Républicains Olivier Paccaud, rapporteur du budget de l'Education nationale, examiné à la chambre haute.

Le Sénat, dominé par une alliance entre la droite et les centristes, a donc donné son aval à cette baisse des effectifs d'enseignants, en s'opposant à tous les amendements de la gauche qui proposaient la suppression - partielle ou totale - de cette mesure.

Le budget de l'Education nationale affiche une petite hausse de 200 millions d'euros sur un an dans le projet de loi de finances (PLF) 2026, à 64,5 milliards d'euros.

Il prévoit une augmentation de 5.440 emplois ETP (Equivalents temps plein), mais ce solde est dû en grande partie à la réforme de la formation initiale des enseignants, annoncée en mars, qui va conduire à un afflux de stagiaires (environ 8.000).

Ces créations de postes de stagiaires masquent en fait une suppression de 2.373 ETP d'enseignants du premier degré et de 1.645 ETP dans le second degré, soit 4.018 ETP au total.

"J'assume complètement cette dimension qui consiste à agir et à ne pas subir", a défendu le ministre de l'Education nationale Edouard Geffray, pour qui le gouvernement "ne peut pas ne pas tenir compte de la démographie".

Entre 2025 et 2029, les effectifs d’élèves diminueront de 7,4%, représentant 455.126 élèves en moins, selon le rapport budgétaire du Sénat.

Cette diminution, critiquée par les syndicats d'enseignants, a été décriée par la gauche lors des débats.

"Si vous faites le choix de supprimer des postes, vous devrez assumer demain dans vos départements respectifs, devant les élus locaux, la responsabilité de fermetures de classes douloureuses", a réagi la sénatrice socialiste Marie-Pierre Monier.

La droite sénatoriale a elle une opinion diamétralement opposée: elle avait même proposé ces derniers jours en commission des finances de doubler les postes supprimés, pour les faire passer à 8.000 en 2026, dégageant ainsi des économies supplémentaires pour l'Etat.

Mais cette proposition a divisé jusque dans ses rangs, poussant M. Paccaud à retirer sa proposition.

"N'est-il pas souhaitable d'avoir un tout petit peu moins de professeurs mieux payés pour beaucoup moins d'élèves? Il ne s'agit certainement pas de dégraisser le mammouth, mais plutôt de muscler l'éléphant de la sagesse et du savoir", s'est-il tout de même justifié.

Ces votes sont encore provisoires, car le budget de l'Etat pourra être modifié jusqu'à la deuxième partie du mois de décembre au plus tôt.


Budget de la Sécu: les députés votent sur les recettes, le gouvernement veut encore croire au compromis

 L'Assemblée se prononce vendredi sur la partie recettes du budget de la Sécurité sociale, au lendemain d'une journée marquée par d'intenses tractations entre les députés et le gouvernement qui croit toujours un compromis possible. (AFP)
L'Assemblée se prononce vendredi sur la partie recettes du budget de la Sécurité sociale, au lendemain d'une journée marquée par d'intenses tractations entre les députés et le gouvernement qui croit toujours un compromis possible. (AFP)
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  • "Je pense qu'il y a une majorité absolue de députés à l'Assemblée nationale qui souhaitent que le compromis puisse se faire", a martelé la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon sur TF1
  • L'adoption de ce volet recettes est cruciale: son rejet vaudrait rejet de tout le texte et une suite plus qu'incertaine alors que le budget de la Sécu doit être voté avant le 31 décembre

PARIS: L'Assemblée se prononce vendredi sur la partie recettes du budget de la Sécurité sociale, au lendemain d'une journée marquée par d'intenses tractations entre les députés et le gouvernement qui croit toujours un compromis possible.

"Je pense qu'il y a une majorité absolue de députés à l'Assemblée nationale qui souhaitent que le compromis puisse se faire", a martelé la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon sur TF1, peu avant l'ouverture de cette séance parlementaire à haut risque pour l'exécutif.

"Je crois que c'est possible" d'obtenir un vote favorable vendredi, a abondé sur franceinfo le ministre délégué aux Relations avec le Parlement Laurent Panifous.

L'adoption de ce volet recettes est cruciale: son rejet vaudrait rejet de tout le texte et une suite plus qu'incertaine alors que le budget de la Sécu doit être voté avant le 31 décembre.

C'est pourquoi le gouvernement a multiplié les signes d'ouverture, que ce soit sur la contribution sociale généralisée (CSG) sur le capital, les franchises médicales ou le niveau des dépenses de l'Assurance maladie, avec un Sébastien Lecornu très présent jeudi au banc.

La hausse de la CSG visant spécifiquement les revenus du capital, supprimée au Sénat après avoir été approuvée en première lecture à l'Assemblée, était particulièrement attendue par la gauche, mais désapprouvée par la droite.

Pour arracher un compromis, le gouvernement a déposé un amendement cherchant à la fois à "sécuriser des recettes" et "assurer que les classes moyennes ne soient pas impactées", avec un rendement attendu de 1,5 milliard d'euros, au lieu de 2,8 dans la version initiale.

Moment "potentiellement critique" 

Autre signe de la volonté d'ouverture du gouvernement, sa porte-parole Maud Bregeon a confirmé vendredi qu'il n'y aurait aucune augmentation - ni dans le budget ni par décret - des franchises médicales, le reste à charge payé par les patients par exemple sur les médicaments.

Le gouvernement envisage aussi de lâcher du lest sur l'objectif des dépenses de l'assurance maladie (l'Ondam) et de les augmenter "jusqu'à +2,5%", contre une hausse d'environ 2% prévue jusqu'ici.

La ministre du Budget Amélie de Montchalin s'est aussi engagée à "accompagner un compromis" sur "l'année blanche" concernant les retraites et les minima sociaux, c'est-à-dire leur non-indexation sur l'inflation.

Jeudi, le Premier ministre a fait monter la pression dans l'hémicycle, répétant que l'absence de texte conduirait à "29 ou 30 milliards" d'euros de déficit pour la Sécu l'an prochain. Le gouvernement souhaite le contenir autour de 20 milliards.

Une note du ministère de la Santé a été distribuée aux députés, faisant état d'un "risque très élevé sur le financement du système de protection sociale", faute de budget. Elle a suscité des réactions houleuses du côté de LFI ou du RN accusant le gouvernement de jouer sur les "peurs".

Pressé par ailleurs par plusieurs ténors de son camp, chez Horizons ou Les Républicains, d'activer l'article 49.3 de la Constitution, M. Lecornu l'a de nouveau exclu. "Vous avez critiqué le 49.3 pendant des années et, au moment où nous le laissons tomber, vous continuez de critiquer", a-t-il tancé.

Camp gouvernemental divisé 

Le scrutin sur l'ensemble du projet de loi n'est prévu que mardi. Son rejet hypothèquerait grandement l'adoption du budget de la Sécu au Parlement avant le 31 décembre.

Le texte est réécrit par les députés depuis mardi dans l'hémicycle en nouvelle lecture, après que le Sénat a supprimé plusieurs concessions du gouvernement au PS, dont l'emblématique suspension de la réforme des retraites.

Des concessions que désapprouvent Horizons et Les Républicains.

A ce stade, "on ne peut pas voter pour" ce budget, a asséné Édouard Philippe, chef des députés Horizons qui oscillent entre abstention et vote contre.

L'ex-Premier ministre Michel Barnier (LR) a aussi affirmé vendredi dans Les Echos qu'il ne le votera pas "en l'état".

De quoi faire peser une sérieuse menace sur l'adoption du texte. Car face au rejet attendu du RN, de son allié l'UDR et de LFI, l'absence de soutien des deux groupes à la droite du camp gouvernemental pourrait concourir à faire tomber le texte, même avec des votes "pour" du PS.

Marque de son ouverture, celui-ci a approuvé une taxe sur les mutuelles censée rapporter un milliard d'euros, qu'il avait rejetée en première lecture.

"Il y a un compromis qui s'esquisse", a assuré sur RTL vendredi Raphaël Glucksmann, le leader de Place publique.


Pandas et ping-pong: Macron achève sa visite en Chine sur une note plus légère

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  • Loin du monumental Palais du Peuple de Pékin où ils s'étaient rencontrés jeudi, le président Xi, accompagné de son épouse Peng Liyuan a joué le guide pour le couple présidentiel français
  • Les deux couples présidentiels ont ponctué ces retrouvailles par un déjeuner, avant qu'Emmanuel et Brigitte Macron ne poursuivent un programme plus personnel

CHENGDU: Visite patrimoniale, pandas et ping-pong: le président français Emmanuel Macron achève vendredi son déplacement en Chine sur une note plus intime et détendue avec son hôte Xi Jinping après les échanges ardus de la veille sur l'Ukraine et le commerce.

Loin du monumental Palais du Peuple de Pékin où ils s'étaient rencontrés jeudi, le président Xi, accompagné de son épouse Peng Liyuan, a joué le guide pour le couple présidentiel français arrivé main dans la main sur le site séculaire du barrage de Dujiangyan (sud-ouest), inscrit au patrimoine mondial, dans un décor verdoyant et montagneux de carte postale.

M. Macron, filmé plus tôt le matin en train de faire son jogging en short avec sa protection rapprochée dans la grande ville de Chengdu à environ une heure de route, s'est fait expliquer, par l'intermédiaire d'une interprète, l'ingéniosité d'un système d'irrigation qui remonte au IIIe siècle av. J.-C. et qui continue à irriguer la plaine du bassin du Sichuan.

Le président Xi a loué "la sagesse" des anciens appliquée aux éléments. "C'est un système d'ingénierie écologique et qui incarne l'harmonie entre l'homme et la nature, et cet esprit d'ingénierie rayonne dans tous les domaines, que ce soit pour la maîtrise de l'eau ou la gouvernance de l'Etat, nous pouvons toujours nous en inspirer", a-t-il dit.

"Impressionnant de voir que la nature a été ainsi maîtrisée par l'homme", s'est extasié M. Macron, en veste, col de chemise ouvert.

M. Macron s'est dit d'avance "très sensible" à cette fenêtre privée réservée par M. Xi, loin du protocole officiel, après l'avoir lui-même invité dans les Pyrénées de son enfance en mai 2024.

Autant de signes d'une "confiance" mutuelle et d'une volonté d'"agir ensemble" alors que les tensions internationales se multiplient et que les déséquilibres commerciaux se creusent au bénéfice de la Chine, a-t-il souligné jeudi.

Les deux couples présidentiels ont ponctué ces retrouvailles par un déjeuner, avant qu'Emmanuel et Brigitte Macron ne poursuivent un programme plus personnel.

Panda mania 

Comme en avril 2023 à Canton, M. Macron aura un échange avec des étudiants. Chengdu, quatrième ville de Chine avec 21 millions d'habitants, est considérée comme l'une des plus ouvertes sur les plans culturel et social.

Brigitte Macron se rendra de son côté au Centre de conservation des pandas géants de Chengdu, où deux plantigrades âgés de 17 ans, prêtés à la France en 2012, viennent tout juste de revenir.

Elle y retrouvera Yuan Meng, le premier des pandas géants nés en France en 2017, dont elle est la marraine et qui a rejoint la Chine en 2023.

La Chine a fait de ces ursidés des ambassadeurs emblématiques à travers des prêts à des zoos dans le monde.

Les petits nés à l'étranger sont envoyés quelques années plus tard à Chengdu pour participer à des programmes de reproduction et de réadaptation en milieu naturel.

De son côté, le chef de l'Etat rencontrera les frères pongistes Alexis et Félix Lebrun, présents en Chine pour la coupe du monde de tennis de table par équipes mixtes.

Timides signaux 

L'occasion d'un nouvel échange de balles pour le président français, après celui à l'Elysée avec Alexis Lebrun en novembre 2024?

Jeudi à Pékin, le président français s'est livré à un échange autrement plus délicat, pressant son homologue chinois d'œuvrer à la fin de la guerre en Ukraine en usant de son "influence" sur la Russie et de corriger les déséquilibres commerciaux avec la France et l'Europe.

S'il s'est dit prêt à "soutenir tous les efforts de paix", M. Xi a haussé le ton face aux accusations récurrentes de soutien de la Chine à l'économie de guerre russe.

La Chine n'a jamais condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie, un partenaire primordial, et lui achète massivement du pétrole, alimentant ainsi sa machine de guerre.

M. Macron semble avoir été entendu en revanche dans son appel à plus d'investissements chinois en France, avec en corollaire un partage de technologies comparable à celui opéré par les Européens lors du décollage économique de Pékin.

Une lettre d'intention a été signée en ce sens, Xi Jinping se disant prêt à "accroître les investissements réciproques" pour un "environnement commercial équitable".