Fabentech, un rôle capital pour armer l'Europe contre le bioterrorisme

Fabentech, un rôle capital pour armer l'Europe contre le bioterrorisme
Short Url
Publié le Mardi 08 octobre 2024

Fabentech, un rôle capital pour armer l'Europe contre le bioterrorisme

  • La PME de 50 employés est la première à recevoir un prêt de la Banque européenne d’investissement, de 20 millions d’euros, dans le cadre de la stratégie européenne de renforcement de la préparation contre les menaces biologiques.
  • Fabentech compte sur son nouvel appui de l'Europe pour financer ses programmes en cours, investir dans des équipements supplémentaires à Saint-Priest, optimiser son procédé de fabrication

SAINT-PRIEST : Comment se préparer aux menaces bioterroristes et aux prochains virus mortels? Le petit laboratoire lyonnais Fabentech a été sélectionné pour construire un "bouclier" avec des antidotes à large spectre, afin de protéger la France mais aussi l’Europe.

"Quand on parle de risque sanitaire, on n’est pas dans la science-fiction. La question n’est pas si, mais quand", lance Laurent Muschel, directeur général d’Hera, l’autorité de préparation et de réponse aux urgences sanitaires qui a vu le jour après la crise du Covid-19, en visite lundi chez Fabentech.

La PME de 50 employés est la première à recevoir un prêt de la Banque européenne d’investissement, de 20 millions d’euros, dans le cadre de la stratégie européenne de renforcement de la préparation contre les menaces biologiques.

Elle travaille main dans la main avec les gouvernements, les organisations de santé et l'armée française pour développer des traitements d'urgence contre des virus et toxines mortels identifiés comme des risques majeurs pour la santé publique.

"Les autorités sont en alerte sur un certain nombre d’agents pathogènes. Elles demandent à des industriels comme nous d’avoir des stocks stratégiques par anticipation, de façon à pouvoir répondre dès le début de l’émergence d’une menace", explique à l’AFP Sébastien Iva, président de Fabentech.

Grâce à ce soutien financier, "une antitoxine qui permettra de faire face à une attaque terroriste à base de ricine, un poison qu’on peut fabriquer assez facilement et qui a déjà fait l’objet de certaines tentatives" devrait arriver sur le marché en 2025, révèle M. Muschel. Hera financera ensuite le stockage de ces produits dans des lieux tenus secret.

Deux autres antidotes sont en développement moins avancé contre des toxines végétales, en matière de biodéfense.

Fabentech travaille aussi sur des ripostes pharmaceutiques à des "virus émergents avec un taux de létalité beaucoup plus important que celui du Covid", comme le virus aéroporté Nipah, qui sévit en Asie du Sud-Est, "une menace identifiée un peu partout dans le monde étant donné son taux de létalité de 60%".

Il s'attaque aussi à toute une famille de virus, les sarbecovirus, dont font partie les coronavirus, pour pouvoir répondre aux futures pandémies. L'objectif est de mettre au point un traitement contre huit virus de cette famille, ce qui reviendra, selon son patron, à "stocker un seul produit pour l'ensemble de ces menaces" infectieuses.

La biotech envisage par ailleurs de relancer ou remettre à jour un programme thérapeutique développé contre la grippe aviaire et un autre, moins avancé, sur Ebola.

- Sérum équin -

La technologie de Fabentech reste la même pour toutes ces solutions d'urgence. Elle repose sur des anticorps polyclonaux à large spectre qui proviennent d'immunoglobines produites chez le cheval pour neutraliser les virus ou toxines ciblées, même s’ils ont muté.

La société développe ainsi l’antigène qu'elle injecte à des chevaux dont le système immunitaire produira énormément d’immunoglobines.

C'est dans son unité industrielle près de Lyon, à Saint-Priest, que se déroule l’étape de purification du produit dans des cuves en inox, pour qu'il puisse être administrable à l'homme.

Sous un entrelac de tuyauteries de ventilation, sont installés des modules de production à petite échelle, à usage de la recherche pour des tests précliniques. Concernant une fabrication à plus large échelle, le laboratoire dépend de plus grandes structures.

Pourquoi le cheval plutôt qu’un autre animal? "Il n’y a jamais eu de maladie transmise du cheval à l’homme. Et comme les chevaux vont produire beaucoup de sang, cela permet de collecter beaucoup de traitements", explique M. Iva.

Fabentech compte sur son nouvel appui de l'Europe pour financer ses programmes en cours, investir dans des équipements supplémentaires à Saint-Priest, optimiser son procédé de fabrication et prévoir "quelques recrutements".

En concurrence avec les Américains Siga Technologies et Emergent BioSolutions, l'entreprise biopharmaceutique, qui anticipe un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros l'an prochain, cherche parallèlement à trouver des "capitaux supplémentaires" du côté des investisseurs privés.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Short Url
  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
Short Url
  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.