Le monde peut tripler ses capacités en énergies renouvelables d’ici 2030 à condition de soutenir les pays du Sud, selon l'AIE

La COP28 se tient du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï (Shutterstock)
La COP28 se tient du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï (Shutterstock)
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Publié le Mercredi 09 octobre 2024

Le monde peut tripler ses capacités en énergies renouvelables d’ici 2030 à condition de soutenir les pays du Sud, selon l'AIE

  • "Près de 70 pays, qui représentent collectivement 80% de la capacité mondiale d'énergies renouvelables, sont sur le point d'atteindre ou de dépasser leurs ambitions actuelles en matière d'énergies renouvelables pour 2030", rapporte l'agence.
  • L'Agence recommande surtout de renforcer la coopération internationale afin de réduire les coûts de financement des renouvelables (éolien, solaire, biogaz), qui sont "élevés dans les économies émergentes et en développement" .

PARIS : L'objectif de la COP28 de tripler les capacités en énergies renouvelables d'ici 2030 dans le monde est à portée de main à condition notamment de soutenir leur développement en Afrique et en Asie du Sud-Est, affirme mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

"Près de 70 pays, qui représentent collectivement 80% de la capacité mondiale d'énergies renouvelables, sont sur le point d'atteindre ou de dépasser leurs ambitions actuelles en matière d'énergies renouvelables pour 2030", rapporte l'agence dans son rapport annuel "Renouvelables 2024".

Cette croissance "n'est pas totalement conforme" à l'objectif fixé lors de la conférence internationale sur le climat de décembre 2023, la COP28, de tripler la capacité mondiale d'énergies renouvelables d'ici la fin de cette décennie, mais "cet objectif de triplement est tout à fait possible si les gouvernements saisissent les opportunités d'action à court terme."

Selon l'AIE, la capacité mondiale "atteindra 2,7 fois son niveau de 2022 d'ici 2030".

A lui seul, le solaire photovoltaïque devrait représenter 80% de la croissance des capacités renouvelables mondiales d'ici à 2030, tandis que l'éolien devrait connaître un doublement du taux d'expansion entre 2024 et 2030 par rapport à la période 2017-2023.

- La Chine en première position -

Sur le plan géographique, la Chine devrait représenter près de 60% de toutes les capacités renouvelables installées dans le monde d'ici 2030 et abriter près de la moitié de la capacité mondiale totale d'énergie renouvelable, contre un tiers en 2010.

En revanche, souligne l'AIE, les combustibles renouvelables comme le biocarburant ou l'hydrogène accusent un retard, soulignant la nécessité d'un soutien politique dédié pour décarboner les secteurs difficiles à électrifier.

Cet objectif de triplement des capacités en énergies renouvelables avait été fixé lors de la COP28 qui s'est tenue à Dubaï. Les participants s'étaient entendus pour appeler à une "transition" vers une "sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques".

C'est une condition sine qua non pour atteindre l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris: limiter le réchauffement de la température de la planète à +1,5°C en 2050, soit dans 25 ans, par rapport à l'ère préindustrielle.

Outre la production d'électricité décarbonée, les énergies renouvelables présentent un autre avantage non négligeable: leur production est peu onéreuse.

- L'option la moins chère -

Le déploiement rapide des énergies renouvelables est aussi dû au fait qu'elles représentent aujourd'hui "l'option la moins chère pour ajouter de nouvelles centrales électriques dans presque tous les pays du monde", a ainsi souligné Fatih Birol, le directeur général de l'AIE.

"D'ici 2030, le monde est en passe d'ajouter plus de 5.500 gigawatts de capacité d'énergie renouvelable, soit à peu près l'équivalent de la capacité actuelle de la Chine, de l'Union européenne, de l'Inde et des États-Unis réunis", a-t-il ajouté. A cette date, "nous prévoyons que les énergies renouvelables répondront à la moitié de la demande mondiale en électricité."

Mais pour parvenir à ce triplement, les États devront être plus "audacieux" dans les objectifs climatiques rehaussés (NDC, en anglais) qu'ils sont censés présenter d'ici 2025 selon l'Accord de Paris, souligne l'AIE.

L'Agence recommande surtout de renforcer la coopération internationale afin de réduire les coûts de financement des renouvelables (éolien, solaire, biogaz), qui sont "élevés dans les économies émergentes et en développement" et ont pour effet de freiner leur croissance dans des régions comme l'Afrique et l'Asie du Sud-Est, pourtant à "fort potentiel".

Les États devront aussi s'assurer de bien intégrer l'énergie solaire photovoltaïque et l'éolien dans leurs systèmes électriques. Ce qui passera par une plus grande flexibilité des systèmes électriques et notamment une augmentation des capacités de stockage par des batteries.

"La croissance des énergies renouvelables que nous avons constatée jusqu'à présent n'est qu'un début", a commenté le groupe de réflexion Ember, spécialisé dans l'énergie.

"Le marché peut répondre aux besoins des énergies renouvelables, et les gouvernements doivent désormais donner la priorité aux investissements dans le stockage, les réseaux et d’autres formes de flexibilité propre pour permettre cette transformation", a-t-il ajouté dans un commentaire transmis à l'AFP.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.