Les combats s'intensifient le long de la frontière libanaise, le Hezbollah menaçant de frapper n'importe où en Israël

Ci-dessus, des personnes regardent le chef adjoint du Hezbollah, le cheikh Naim Qassem, prononcer un discours télévisé dans un café de Beyrouth, le 15 octobre 2024. (Reuters)
Ci-dessus, des personnes regardent le chef adjoint du Hezbollah, le cheikh Naim Qassem, prononcer un discours télévisé dans un café de Beyrouth, le 15 octobre 2024. (Reuters)
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Publié le Mercredi 16 octobre 2024

Les combats s'intensifient le long de la frontière libanaise, le Hezbollah menaçant de frapper n'importe où en Israël

  • Puisque l'ennemi a pris pour cible l'ensemble du Liban, nous avons le droit, d'un point de vue défensif, de prendre pour cible n'importe quel point de l'entité israélienne", déclare Naim Qassem, du Hezbollah
  • Israël intensifie ses frappes aériennes sur de nombreuses villes du Sud-Liban et de la vallée de la Bekaa, faisant de nombreuses victimes

BEYROUTH : Les affrontements entre l'armée israélienne et le Hezbollah se sont intensifiés mardi alors qu'une unité d'infanterie israélienne avançait à la périphérie de la ville frontalière de Rab El-Thalathine.

Dans le même temps, Israël a intensifié ses frappes aériennes sur de nombreuses villes du Sud-Liban et de la vallée de la Bekaa, faisant de nombreuses victimes.

Alors que les tensions continuaient de s'intensifier, les hommes politiques libanais ont multiplié les appels au cessez-le-feu et ont exhorté le gouvernement à déployer des forces armées dans la région frontalière.

Dans un discours télévisé, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naim Qassem, a toutefois déclaré que "le parti (Hezbollah) est fort et uni". Photographié à côté d'un drapeau libanais et de la bannière du Hezbollah, il a averti que "puisque l'ennemi a pris pour cible l'ensemble du Liban, nous avons le droit, d'un point de vue défensif, de prendre pour cible n'importe quel point de l'entité israélienne".

Il a ajouté : "La solution réside dans un cessez-le-feu. Après le cessez-le-feu, les colons retourneront dans le nord. Cependant, tant que le conflit persistera, le nombre de colonies inhabitées augmentera, mettant en danger des centaines de milliers de personnes, voire plus de deux millions.

Fouad Siniora, ancien premier ministre du Liban, a appelé à "une cessation immédiate des hostilités pour mettre fin à l'effusion de sang ... ainsi qu'à une adhésion totale à la constitution".

Le parti Kataeb a appelé "le président du parlement et le premier ministre à rechercher d'urgence une position définitive et sans ambiguïté de la part du Hezbollah concernant l'acceptation immédiate d'un cessez-le-feu".

Entre-temps, les combats se poursuivent. Le Hezbollah a déclaré que ses membres "ont engagé le combat avec les forces israéliennes qui se sont infiltrées dans la zone de Rab El-Thalathine en utilisant des armes automatiques et des missiles, et que les affrontements se poursuivent".

Les combats ont également repris dans la ville frontalière d'Aita Al-Shaab. L'armée israélienne a tenté de franchir la Ligne bleue et de pénétrer sur le territoire libanais à plusieurs endroits. Le degré de réussite de ces incursions reste incertain, en dehors des images vidéo diffusées par l'armée israélienne.

Par ailleurs, plus de 20 personnes ont été tuées ou blessées lorsqu'une frappe aérienne a touché un immeuble résidentiel dans la ville de Riyaq, dans la Bekaa. Par ailleurs, Mohammed Hassan Mashourab, employé du fournisseur d'accès à Internet Ogero, sa femme Ghida Farhat et leurs enfants, Raine et Ali, ont été tués lorsqu'une frappe aérienne a touché leur maison dans la ville de Jarjou, dans la région d'Iqlim Al-Tuffah.

Israël a également pris pour cible Qilya, dans la Bekaa occidentale, par une série de frappes aériennes, tuant trois membres du personnel paramédical de l'Organisation islamique de la santé du Hezbollah. Des attaques similaires ont visé Hosh Al-Sayyid Ali à Hermel, et la zone frontalière de Jarmash, près de la frontière avec la Syrie.

Certaines parties de Baalbek, à proximité de son château romain, ont également été touchées par des frappes aériennes à l'aube, décrites par les habitants comme "les plus violentes de tous les temps". L'hôpital voisin d'Al-Murtada a été gravement endommagé et contraint de fermer ses portes.

Les forces israéliennes ont déclaré avoir "éliminé Khader Al-Abed, qui était responsable de la zone située au nord du fleuve Litani, avec l'unité aérienne du Hezbollah". Le Hezbollah n'a pas immédiatement confirmé cette information.

Des avions de reconnaissance israéliens ont pénétré dans l'espace aérien libanais au-dessus de Beyrouth et de sa banlieue et des ballons thermiques ont été déployés au-dessus de la capitale.

Les forces de l'armée ont pris pour cible un immeuble résidentiel à Ayto, une ville du district de Zgharta, dans le nord du Liban, et le nombre de civils tués s'est élevé à 23 mardi, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, dont certaines auraient été "réduites en morceaux".

Avichai Adraee, porte-parole de l'armée israélienne, a de nouveau averti les habitants du sud du Liban mardi "de ne pas retourner dans leurs villages au sud ou dans leurs oliveraies".

Dans une déclaration commune, le Programme alimentaire mondial et l'UNICEF ont indiqué que "les besoins humanitaires des personnes déplacées au Liban augmentent. Nous devons mobiliser les efforts pour fournir des fonds supplémentaires afin de permettre une réponse à plus grande échelle". Un cessez-le-feu est nécessaire de toute urgence, ont-ils ajouté.

Selon le dernier rapport quotidien publié par le gouvernement libanais, 200 frappes aériennes israéliennes ont été enregistrées au cours des dernières 48 heures, ce qui porte à 9 866 le nombre total d'attaques contre le Liban depuis le début des hostilités il y a un peu plus d'un an. Le nombre de morts s'élève à 2 309, le nombre de blessés à 10 782 et le nombre de personnes déplacées à 188 146, qui vivent dans plus de 1 000 abris, la plupart à Beyrouth et au Mont-Liban.

Les citoyens libanais ont reçu des appels des autorités israéliennes leur ordonnant d'évacuer leurs maisons et autres bâtiments dans des rues spécifiques de nombreuses régions libanaises parce que des militants du Hezbollah s'y abritent, ce qui a semé la panique parmi les habitants.

Certains de ces appels, qualifiés de "guerre psychologique", ont été signalés dans des zones chrétiennes, notamment Sin El-Fil, Ballouneh et Hadath, provoquant le chaos parmi les résidents et les personnes déplacées qui pensaient se trouver dans des zones sûres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le président syrien à la Maison Blanche le 10 novembre

Le président syrien Ahmad al-Chareh rencontrera le président Trump à la Maison Blanche lundi. (Reuters/Archives)
Le président syrien Ahmad al-Chareh rencontrera le président Trump à la Maison Blanche lundi. (Reuters/Archives)
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  • Le président syrien Ahmad al-Chareh sera reçu lundi à la Maison-Blanche par Donald Trump, une première historique qui s’inscrit dans les efforts américains pour la paix mondiale
  • Les discussions porteront sur la levée des sanctions, la lutte contre l’État islamique et la reconstruction de la Syrie, après plus de 14 ans de guerre

WASHINGTON: La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a indiqué mardi que le président syrien Ahmad al-Chareh serait reçu lundi à la Maison Blanche par Donald Trump.

Il sera le premier chef d'Etat syrien à faire cette visite, qui "fait partie des efforts" du président américain "pour la paix dans le monde", a déclaré la porte-parole pendant une conférence de presse.

Elle a rappelé que Donald Trump, pendant un voyage dans le Golfe en mai, avait annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie, un sujet qui figurera très haut sur l'ordre du jour de la réunion lundi.

Karoline Leavitt a par ailleurs jugé que la Syrie avait fait "des progrès" sur la voie de la paix avec ce nouveau dirigeant.

Ce sera la deuxième visite aux Etats-Unis d'Ahmad al-Chareh après son passage en septembre à l'ONU à New York, où cet ancien jihadiste est devenu le premier président syrien depuis 1967 à s'adresser à l'Assemblée générale.

Selon le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani, la discussion avec Donald Trump portera aussi sur la lutte contre le groupe Etat islamique et sur la reconstruction en Syrie, après plus de 14 ans de guerre.

Le président américain avait dressé en mai un portrait élogieux d'Ahmad al-Chareh, parlant d'un "gars costaud" et assurant que leur première rencontre, qui a eu lieu en Arabie saoudite, s'était "très bien passée".

Il l'avait pressé à l'époque de rejoindre les accords d'Abraham, une initiative diplomatique dont Donald Trump est particulièrement fier, et qui avait vu plusieurs pays arabes reconnaître Israël en 2020.


Soudan: le ministre de la Défense affirme que la guerre va continuer

Des Soudanais déplacés blessés qui ont fui les violences à El-Fasher sont soignés dans une clinique de fortune gérée par Médecins Sans Frontières (MSF), alors que les affrontements entre la RSF et l'armée soudanaise se poursuivent à Tawila, dans le nord du Darfour. (Reurters)
Des Soudanais déplacés blessés qui ont fui les violences à El-Fasher sont soignés dans une clinique de fortune gérée par Médecins Sans Frontières (MSF), alors que les affrontements entre la RSF et l'armée soudanaise se poursuivent à Tawila, dans le nord du Darfour. (Reurters)
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  • Le ministre soudanais de la Défense, Hassan Kabroun, a annoncé la poursuite de la guerre contre les paramilitaires des FSR, malgré une proposition américaine de cessez-le-feu
  • Depuis la chute d’El-Facher, des exactions massives sont rapportées, tandis que l’aide humanitaire reste bloquée

PORT-SOUDAN: Le ministre soudanais de la Défense a affirmé mardi que la guerre contre les paramilitaires allait continuer, après une réunion gouvernementale qui a discuté d'une proposition américaine de cessez-le-feu.

"Les préparatifs pour la bataille du peuple soudanais sont en cours", a déclaré le ministre, Hassan Kabroun, dans un discours télévisé.

"Nous remercions l'administration Trump pour ses efforts et ses propositions afin de parvenir à la paix", a-t-il dit, tous en affirmant que la guerre était "un droit national légitime".

Aucun détail sur la proposition américaine n'a été rendu public.

Le gouvernement américain "est tout à fait impliqué" pour tenter de trouver une issue "pacifique" au conflit qui ravage le Soudan, a assuré mardi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, tout en reconnaissant que "la situation sur le terrain est très compliquée".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée du général Abdel Fattah Al-Burhane à son ancien allié Mohamed Hamdane Daglo, chef des Forces de soutien rapide (FSR) qui ont pris le 26 octobre El-Facher, dernière ville de la vaste région du Darfour, dans l'ouest, qui échappait à leur contrôle.

Les combats se concentrent désormais sur la région voisine du Kordofan, dans le centre du Soudan, où l'ONU a fait état d'exactions et de déplacements massifs de population ces derniers jours.

- "Incontrôlable" -

Mardi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté les belligérants à "venir à la table des négociations" et "mettre fin à ce cauchemar de violence, dès maintenant".

"La crise terrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il prévenu, alors que le Conseil de défense et de sécurité présidé par le général Burhane s'est réuni dans la journée pour étudier une proposition américaine de trêve.

L'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a mené ces derniers jours des entretiens au Caire dans le but de finaliser une proposition de trêve humanitaire formulée mi-septembre sous son égide par un groupe de médiateurs incluant l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.

Le groupe de médiation, dit du Quad, travaille sur un plan global de paix pour le Soudan, mais ses dernières propositions, présentées mi-septembre à Washington, sont restées lettre morte. Jusqu'à présent, le général Burhane a accueilli négativement ce plan prévoyant à la fois son exclusion et celle des FSR de la transition politique post-conflit.

- "Ne tuez pas les enfants" -

Depuis la chute d'El-Facher, après 18 mois de siège par les paramilitaires, les informations et les témoignages se multiplient sur les exécutions, les pillages, les viols, les attaques contre des humanitaires, documentés par des images satellite et par des vidéos publiées par les combattants eux-mêmes.

Le général Burhane a affirmé sa volonté de "se venger" de la prise de cette grande ville, tandis que le chef des FSR s'est dit déterminé à poursuivre les conquêtes sur le terrain.

Mardi, la représentante de l'ONU en charge des questions humanitaires, Denise Brown, a déploré que la ville d'El-Facher reste "barricadée" et fermée à l'aide humanitaire.

"La livraison d'aide de survie cruciale reste bloquée par les FSR contrairement à leurs obligations à l'égard des lois internationales", a-t-elle déclaré.

Près de 71.000 civils ont fui la ville depuis sa prise par les FSR, certains ayant trouvé refuge à Tawila, à environ 70 km à l'ouest.

"Ne tuez pas les enfants, ne tuez pas les femmes", pouvait-on lire en arabe sur une pancarte écrite à la main lors d'une manifestation lundi d'enfants à Khartoum, la capitale du pays sous contrôle de l'armée.

Le conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de déplacés, selon l'ONU, se joue sur fond de rivalités régionales.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, d'après des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient leur implication.


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.