Samuel Paty: le collège de l'enseignant assassiné prend son nom

Des spectateurs assistent à une cérémonie d'hommage au professeur d'histoire et de géographie Samuel Paty, 47 ans, au collège Le Bois d'Aulne à Conflans-Saint-Honorine, au nord-ouest de Paris, le 16 octobre 2021, un an après que Paty ait été décapité par un extrémiste après avoir montré à sa classe des caricatures du prophète musulman Mahomet. (AFP)
Des spectateurs assistent à une cérémonie d'hommage au professeur d'histoire et de géographie Samuel Paty, 47 ans, au collège Le Bois d'Aulne à Conflans-Saint-Honorine, au nord-ouest de Paris, le 16 octobre 2021, un an après que Paty ait été décapité par un extrémiste après avoir montré à sa classe des caricatures du prophète musulman Mahomet. (AFP)
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Publié le Vendredi 18 octobre 2024

Samuel Paty: le collège de l'enseignant assassiné prend son nom

  • Le conseil départemental des Yvelines a voté vendredi à l'unanimité en faveur du changement de nom du collège du Bois d'Aulne, où enseignait Samuel Paty
  • L'établissement, situé à Conflans-Sainte-Honorine, s'appellera désormais le collège Samuel Paty

VERSAILLES: Le conseil départemental des Yvelines a voté vendredi à l'unanimité en faveur du changement de nom du collège du Bois d'Aulne, où enseignait Samuel Paty, un professeur d'histoire-géographie assassiné le 16 octobre 2020 par un islamiste radicalisé.

L'établissement, situé à Conflans-Sainte-Honorine, s'appellera désormais le collège Samuel Paty.

"En nommant le collège du Bois d'Aulne, Collège Samuel Paty, nous incarnerons l'idéal de la France, cette espérance républicaine du progrès par la connaissance, en lui donnant le visage d'un homme humble, dévoué, passionné: le visage de Samuel Paty", a déclaré lors d'une séance publique Pierre Bédier, président du département des Yvelines.

Cette décision entérine les votes de l'établissement et du conseil municipal de Conflans Sainte-Honorine.

Le département des Yvelines précise dans un communiqué qu'il "procèdera dans le courant de l'année à l'apposition des nouvelles plaques du collège à l'occasion d'une cérémonie".

Samuel Paty, professeur âgé de 47 ans, a été poignardé puis décapité le 16 octobre 2020 par Abdoullakh Anzorov, un réfugié d'origine tchétchène.

Le jeune homme de 18 ans, musulman radicalisé, lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Avant d'être tué par la police, il avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir "vengé le prophète".

Le maire de Conflans-Sainte-Honorine, Laurent Brosse, avait indiqué après le vote du conseil municipal avoir souhaité attendre que tous les collégiens ayant connu Samuel Paty aient quitté l'établissement avant de rebaptiser le collège, ce qui est le cas depuis fin juin.

Dans une lettre ouverte publiée jeudi, trois associations de parents d'élèves de Conflans (FCPE, PEEP et ALPEC) ont cependant dit déplorer de ne pas avoir été pleinement associées au processus de changement de nom, lourd de conséquences pour les élèves présents au moment du drame.

"Cette prise de décision en l'absence de concertation fait des enfants de la République, aujourd'hui tout comme il y a 4 ans, les grands oubliés, eux qui ont vécu l'impensable", peut-on lire dans ce courrier adressé au maire de Conflans, à la principale du collège et au directeur académique des services de l'Education nationale des Yvelines.

"Nous regrettons que l'esprit de communauté, de cohésion soit à ce point absent de ce processus de changement de nom, qui a finalement un goût de désincarné et d'administratif", ajoutent les associations de parents d'élèves.

"Nous regrettons aussi que vous n'ayez pas saisi cette ultime opportunité de faire société", écrivent-elles.

 


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).