Sommet des BRICS : Poutine salue l'avènement d'un « monde multipolaire »

Le sommet des BRICS est le plus important en Russie depuis le début du conflit en Ukraine. Il intervient alors que le président russe Vladimir Poutine cherche à montrer que les tentatives occidentales pour l'isoler pendant les deux ans et demi d'offensive ont échoué. (File/AFP)
Le sommet des BRICS est le plus important en Russie depuis le début du conflit en Ukraine. Il intervient alors que le président russe Vladimir Poutine cherche à montrer que les tentatives occidentales pour l'isoler pendant les deux ans et demi d'offensive ont échoué. (File/AFP)
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Publié le Mercredi 23 octobre 2024

Sommet des BRICS : Poutine salue l'avènement d'un « monde multipolaire »

  • Avec ce sommet, Vladimir Poutine entend faire la démonstration de l'échec de la politique de sanctions économiques et d'isolement diplomatique menée par les Occidentaux à son encontre depuis l'intervention des troupes russes en Ukraine en février 2022.
  • Jeudi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, arrivé mercredi à Kazan, devrait s'entretenir de l'Ukraine avec Vladimir Poutine, selon le Kremlin.

KAZAN : Mercredi à Kazan, le président russe Vladimir Poutine a ouvert le sommet des Brics en saluant l'émergence du « monde multipolaire » qu'il appelle de ses vœux face à l'Occident.

Avec ce sommet, Vladimir Poutine entend faire la démonstration de l'échec de la politique de sanctions économiques et d'isolement diplomatique menée par les Occidentaux à son encontre depuis l'intervention des troupes russes en Ukraine en février 2022.

Il entend également battre en brèche ce que la Russie et la Chine décrivent comme « l'hégémonie » occidentale, notamment américaine, dans la conduite des relations internationales.

Devant les dirigeants d'une dizaine de ces pays BRICS, dont le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre indien Narendra Modi, Vladimir Poutine a expliqué qu'ils allaient évoquer ensemble « les questions les plus urgentes », dont « le règlement des conflits régionaux ».

« Le processus de formation d'un monde multipolaire est en cours, un processus dynamique et irréversible », a assuré M. Poutine.

En Ukraine, au moment où les troupes russes gagnent du terrain dans l'est du pays, Moscou et Kiev ne semblent toujours pas proches d'éventuelles négociations de paix, trente-deux mois après le début de l'« opération militaire spéciale » décidée par Vladimir Poutine.

Au Proche-Orient, la guerre déclenchée à Gaza par l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, s'est étendue au Liban où l'armée israélienne intensifie son offensive contre le Hezbollah.

- Guterres pour une « paix juste »

Jeudi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, arrivé mercredi à Kazan, devrait s'entretenir de l'Ukraine avec Vladimir Poutine, selon le Kremlin.

L'ONU n'a pas formellement confirmé cette rencontre mais a fait savoir mardi que le secrétaire général s'entretiendrait avec un « grand nombre de dirigeants participant au sommet ».

Cet entretien serait une première en Russie entre les deux hommes depuis avril 2022.

À Kazan, « le secrétaire général réaffirmera ses positions bien connues sur la guerre en Ukraine et les conditions d'une paix juste fondée sur la charte et les résolutions des Nations unies et le droit international », a souligné mardi l'un de ses porte-parole, Farhan Haq.

Antonio Guterres, qui s'est présenté en médiateur disponible, a régulièrement souligné que l'annexion de territoires ukrainiens revendiquée par Moscou n'avait « pas de place dans le monde moderne ».

Lundi soir, le ministère ukrainien des Affaires étrangères avait estimé que M. Guterres avait fait « le mauvais choix » en acceptant de se rendre à Kazan. « Cela ne fait que nuire à la réputation de l'ONU », a critiqué le ministère sur X.

Dans sa logique de quête d'un monde multipolaire, le dirigeant russe a mené mardi un marathon de rencontres bilatérales, notamment avec Xi Jinping et Narendra Modi.

La Chine est son grand partenaire asiatique, qui lui apporte un soutien économique crucial dans le contexte des sanctions occidentales. L'Inde est en revanche critiquée par les Occidentaux pour ses achats de grandes quantités de pétrole russe depuis 2022.

Aucun des deux pays n'a condamné l'invasion et l'annexion revendiquée des territoires ukrainiens.

- Erdogan à Kazan

Poutine doit rencontrer mercredi les présidents vénézuélien et iranien, Nicolas Maduro et Massoud Pezeshkian, dont les pays sont résolument dans le camp anti-occidental.

L'Iran est en outre accusé d'avoir fourni à la Russie des drones et des missiles de courte portée.

Une rencontre bilatérale avec le président turc Recep Tayyip Erdogan est également prévue au programme de Vladimir Poutine mercredi. Membre de l'Otan, la Turquie n'est pas membre des Brics et entretient des relations complexes tant avec Moscou qu'avec l'Occident.

Elle a toutefois annoncé début septembre vouloir rejoindre le bloc des Brics, un calcul d'abord économique, soulignent des observateurs.

Les Brics représentent près de la moitié de la population mondiale et près du tiers du PIB de la planète.

Comptant quatre membres (Brésil, Russie, Inde, Chine) à sa création en 2009 et ayant intégré l'Afrique du Sud en 2010, les Brics (les initiales de ces États en anglais) ont été rejoints cette année par l'Éthiopie, l'Iran, l'Égypte et les Émirats arabes unis.

Au-delà de ces États, des dirigeants de pays dits du « Sud global » ont fait le déplacement en Russie.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev est arrivé à Kazan, selon les agences russes. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian est également annoncé jeudi.

Il y a un peu plus d'un an, l'Azerbaïdjan avait lancé une offensive pour reprendre le Haut-Karabakh, une enclave montagneuse qui échappait à son contrôle depuis des décennies et qui était majoritairement peuplée d'Arméniens.

En quelques jours, l'armée de Bakou était parvenue à défaire les séparatistes arméniens. Le conflit avait entraîné l'exode de près de 120 000 habitants.

Les deux pays négocient actuellement un traité de paix, qui inclura notamment la délimitation de leurs frontières, mais ce difficile processus connaît des lenteurs.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.