COP16: les chiffres clés sur l'état alarmant de la nature dans le monde

Un mannequin présente une création de la styliste colombienne Ana Pardo faite avec des éléments organiques lors du BioFashion Show dans le cadre du sommet COP16 à Cali, Colombie, le 26 octobre 2024. (Photo AFP)
Un mannequin présente une création de la styliste colombienne Ana Pardo faite avec des éléments organiques lors du BioFashion Show dans le cadre du sommet COP16 à Cali, Colombie, le 26 octobre 2024. (Photo AFP)
Un mannequin présente une création de la styliste espagnole Lara Alonso faite avec des éléments organiques lors du BioFashion Show dans le cadre du sommet COP16 à Cali, Colombie, le 26 octobre 2024.  (Photo de Luis ACOSTA / AFP)
Un mannequin présente une création de la styliste espagnole Lara Alonso faite avec des éléments organiques lors du BioFashion Show dans le cadre du sommet COP16 à Cali, Colombie, le 26 octobre 2024. (Photo de Luis ACOSTA / AFP)
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Publié le Lundi 28 octobre 2024

COP16: les chiffres clés sur l'état alarmant de la nature dans le monde

  • Environ 75 % de la surface terrestre a été dégradée de manière significative par l'humanité.
  • Sur les quelque 8 millions d'espèces animales et végétales estimées sur la planète, un million sont menacées d'extinction, selon l'Ipbes.

CALI : Le constat des experts est sans appel : les terres, les mers et les êtres vivants qu'elles abritent sont menacés par les destructions de l'humanité, qui doit faire la « paix avec la nature » pour éviter une facture désastreuse.

Mais sur quelles données s'appuie ce diagnostic qui a conduit le monde à adopter l'accord de Kunming-Montréal et sa liste de 23 objectifs pour stopper l'hémorragie d'ici 2030 ? Revue de quelques chiffres clés au cœur des négociations de la COP16 sur la biodiversité à Cali, en Colombie.

- Trois quarts des terres altérées par l'humanité 

Environ 75 % de la surface terrestre a été dégradée de manière significative par l'humanité, un chiffre qui inclut les forêts défrichées et les écosystèmes convertis en terres cultivées ou en espaces urbains. Les zones humides, les plus touchées, ont disparu à 87 % depuis trois siècles.

C'est le constat dressé par la principale autorité scientifique invoquée dans les COP de la Convention sur la diversité biologique, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), l'équivalent des experts du climat mandatés par l'ONU (GIEC).

Les conséquences sont multiples : perte d'habitat pour les animaux sauvages, terres épuisées, réduction de l'absorption de CO2, baisse de la qualité de l'air, risque de zoonoses, menaces sur l'eau potable, etc.

« La dégradation des sols due aux activités humaines compromet le bien-être d'au moins 3,2 milliards de personnes », estimait l'Ipbes en 2018. Et « la population des zones arides passera de 2,7 milliards d'habitants en 2010 à 4 milliards d'ici 2050 ».

Mais tout n'est pas perdu, et « les bienfaits de la restauration sont dix fois plus élevés que son coût », selon cette autorité. L'un des 23 objectifs du « Cadre mondial pour la nature » prévoit que les pays restaurent 30 % des terres dégradées d'ici 2030.

- Un million d'espèces menacées

Sur les quelque 8 millions d'espèces animales et végétales estimées sur la planète, un million sont menacées d'extinction, selon l'Ipbes. Pour parvenir à ce chiffre, la plateforme scientifique a retenu une estimation « prudente » de 10 % des espèces d'insectes menacées de disparition, soit quelque 600 000.

Ce total est vingt fois supérieur à celui de la liste rouge de l'UICN, référence mondiale qui recense 46 000 espèces menacées. Mais l'inventaire de l'UICN se limite aux quelque 166 000 espèces pour lesquelles de solides données scientifiques existent, la majeure partie restant méconnue.

Les pollinisateurs, qui sont indispensables à la reproduction des plantes et de trois quarts des cultures qui nourrissent l'humanité, sont en première ligne.

Les coraux, dont dépendent l'alimentation et le travail d'environ 850 millions de personnes, sont un autre exemple flagrant : ces animaux, dont les récifs abritent une faune immense et protègent les littoraux en servant de brise-lames, subissent des épisodes record de blanchiment à cause de l'acidification et du réchauffement des océans. Dans un monde 1,5 °C plus chaud qu'à l'ère préindustrielle, 70 à 90 % disparaîtraient (99 % à +2 °C).

- Les « cinq cavaliers de l'Apocalypse »

Pour l'ONU, la crise de la biodiversité a cinq facteurs d'origine humaine, surnommés les « cinq cavaliers de l'Apocalypse ». Par ordre décroissant : la destruction des habitats, la surexploitation des ressources, les changements climatiques, la pollution et les espèces envahissantes.

À elle seule, la destruction des habitats a provoqué une perte de 2 à 11 % de la biodiversité mondiale au cours du XX^e siècle, selon une vaste étude publiée dans Science en avril. Mais c'est le réchauffement climatique qui pourrait devenir la première cause de destruction de la nature d'ici 2050, selon les auteurs.

- La moitié du PIB mondial dépend de la nature

Plus de la moitié (55 %) du produit intérieur brut mondial, soit 58 000 milliards de dollars, dépend « fortement ou modérément » de la nature et de ses services, a calculé le géant de l'audit PwC.

L'agriculture, la sylviculture, la pêche et l'aquaculture, ainsi que l'industrie agroalimentaire et des boissons, ou encore le secteur de la construction, sont les plus affectés. Que serait l'économie mondiale sans les céréales, le bois, les poissons, le café, le cuir ou le caoutchouc ?

La pollinisation, la qualité de l'eau et le contrôle des maladies sont aussi décomptés dans la valeur de ces « services rendus par la nature », concept omniprésent dans les textes des COP Biodiversité, mais accusé par des écologistes de « financiariser » et « asservir » la nature.

- Des milliards de dollars de « subventions néfastes »

Non seulement la nature rend des services inestimables à l'humanité, mais l'argent public encourage des activités qui l'abîment : extraction d'énergies fossiles, surpêche, agriculture intensive, etc.

Quel est leur montant ? C'est l'un des objectifs de l'accord de Kunming-Montréal que de chiffrer les subventions ou avantages fiscaux « néfastes » d'ici 2025 et de les réduire « d'au moins 500 milliards de dollars par an » d'ici 2030.

Très débattu, le montant des « subventions néfastes pour l'environnement » a été estimé jusqu'à 2 600 milliards de dollars par an, soit 2,5 % du PIB mondial, par l'organisation Earth Track.

 


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.