Liban: le nouveau chef du Hezbollah prêt pour un cessez-le-feu avec Israël sous « conditions »

Naïm Qassem n'a pas explicitement lié un cessez-le-feu à un arrêt des combats à Gaza, comme le Hezbollah l'exigeait par le passé, mais le Hamas a dit mercredi qu'il étudierait toute proposition de trêve qui mènerait à un retrait israélien de Gaza. (AFP)
Naïm Qassem n'a pas explicitement lié un cessez-le-feu à un arrêt des combats à Gaza, comme le Hezbollah l'exigeait par le passé, mais le Hamas a dit mercredi qu'il étudierait toute proposition de trêve qui mènerait à un retrait israélien de Gaza. (AFP)
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Publié le Mercredi 30 octobre 2024

Liban: le nouveau chef du Hezbollah prêt pour un cessez-le-feu avec Israël sous « conditions »

  • Dans son premier discours au lendemain de son élection à la tête du Hezbollah, Naïm Qassem a assuré que la formation pro-iranienne commençait à se remettre des "coups douloureux" infligés par Israël qui a décapité le mouvement
  • "Si l'Israélien décide qu'il veut arrêter l'agression, nous disons que nous acceptons, mais aux conditions que nous jugeons convenables", a dit Naïm Qassem dans un discours pré-enregistré

BEYROUTH: Le nouveau chef du Hezbollah libanais, Naïm Qassem, s'est dit mercredi prêt à un cessez-le-feu avec Israël sous "conditions", mais a estimé qu'aucun projet sérieux n'était sur la table pour mettre fin à la guerre.

Dans son premier discours au lendemain de son élection à la tête du Hezbollah, Naïm Qassem a assuré que la formation pro-iranienne commençait à se remettre des "coups douloureux" infligés par Israël qui a décapité le mouvement.

"Si l'Israélien décide qu'il veut arrêter l'agression, nous disons que nous acceptons, mais aux conditions que nous jugeons convenables", a dit Naïm Qassem dans un discours pré-enregistré.

Il a cependant souligné qu'il n'y avait pour le moment "aucun projet qu'Israël ait accepté et dont nous puissions discuter".

"Nous n'allons pas implorer un cessez-le-feu", a-t-il ajouté.

Le Hezbollah, en guerre contre Israël, avait annoncé mardi la nomination de Naïm Qassem au poste de secrétaire général, plus d'un mois après la mort de prédécesseur, Hassan Nasrallah, dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth le 27 septembre.

Selon des médias israéliens, deux émissaires américains, le conseiller du président Joe Biden pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, et Amos Hochstein, son émissaire spécial, doivent quitter les Etats-Unis mercredi pour rencontrer le Premier ministre israélien et d'autres responsables israéliens afin de discuter des conditions d'un possible cessez-le-feu avec le Hezbollah.

Le ministre israélien de l'Energie, Eli Cohen, membre du cabinet de sécurité, a indiqué mercredi que des discussions étaient en cours au sein du cabinet sur les termes d'une trêve avec le Hezbollah dans le sud du Liban où l'armée israélienne mène une offensive terrestre.

"Toute solution politique aura lieu par les négociations indirectes", a expliqué Naïm Qassem, ajoutant que le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah, était mandaté par sa formation pour "négocier" un cessez-le-feu.

Le Hezbollah a ouvert le front du sud du Liban en octobre 2023 pour soutenir son allié palestinien, le Hamas, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.

Les affrontements ont tourné à la guerre ouverte depuis septembre, Israël lançant des frappes intensives sur le Liban qui ont fait plus de 1.750 morts et menant une offensive terrestre.

"Sortez de notre territoire" 

Naïm Qassem n'a pas explicitement lié un cessez-le-feu à un arrêt des combats à Gaza, comme le Hezbollah l'exigeait par le passé, mais le Hamas a dit mercredi qu'il étudierait toute proposition de trêve qui mènerait à un retrait israélien de Gaza.

Le nouveau chef du Hezbollah a par ailleurs assuré que "le Hezbollah a commencé à récupérer et à combler les postes vacants" de ses responsables tués, après les "coups douloureux" infligés par Israël.

Il a assuré que son puissant mouvement, qui vise quotidiennement par des roquettes et des drones le territoire israélien, pouvait continuer la guerre "pendant des mois".

Naïm Qassem a ajouté qu'Israël paierait un lourd tribut si ses forces, qui ont effectué des incursions dans le sud du Liban, restaient sur le sol du pays.

"Sortez de notre territoire pour réduire vos pertes, si vous restez, vous paierez un tribut plus lourd que jamais", a-t-il averti.

Tout en rendant hommage à l'Iran qui arme et soutient sa formation, il a assuré que son groupe ne combattait "pour le compte de personne".

Naïm Qassem s'est enfin engagé à poursuivre le "plan de guerre" de son prédécesseur Hassan Nasrallah.

 


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.

 


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.