La COP29 dévoile l'Appel de Bakou: lutter contre le changement climatique et établir la paix pour les communautés vulnérables

L'ambassadeur Elshad Iskandarov, présidence de la COP29. (AN Photo/Abdulrahman Bin Shulhub)
L'ambassadeur Elshad Iskandarov, présidence de la COP29. (AN Photo/Abdulrahman Bin Shulhub)
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Publié le Samedi 16 novembre 2024

La COP29 dévoile l'Appel de Bakou: lutter contre le changement climatique et établir la paix pour les communautés vulnérables

  • Elshad Iskandarov a mis l'accent sur les 450 millions de personnes qui vivent dans des régions simultanément touchées par les conflits et la vulnérabilité climatique

BAKOU: Les communautés les plus vulnérables du monde sont au cœur de l'"Appel de Bakou sur l'action climatique pour la paix, l'aide et le relèvement", dévoilé vendredi lors de la COP29.

Cette initiative répond au besoin urgent de relever les défis interdépendants du changement climatique, des conflits et des crises humanitaires.

Soutenue par des nations clés du Nord et du Sud, dont l'Égypte, l'Italie, l'Allemagne, l'Ouganda, les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni, elle présente le centre d'action de Bakou pour le climat et la paix comme une plateforme permettant de mener des actions climatiques sensibles à la paix et de débloquer un soutien financier vital pour les régions touchées.

S'adressant à Arab News, l'ambassadeur Elshad Iskandarov, de la présidence de la COP29, a clairement exprimé les enjeux, en soulignant les 450 millions de personnes qui vivent dans des régions simultanément touchées par les conflits et la vulnérabilité climatique.

"Ces crises aggravées ne mettent pas seulement à l'épreuve les ressources existantes, mais entravent également l'efficacité du financement de la lutte contre le changement climatique", a-t-il déclaré.

L'appel de Bakou vise à remédier à cette situation en fournissant un mécanisme centralisé pour coordonner les efforts des parties prenantes - gouvernements, agences des Nations unies, groupes de réflexion et organisations de consolidation de la paix. "Le centre servira de point d'entrée unifié pour les nations vulnérables, garantissant un accès rationalisé au financement climatique et au soutien technique", a-t-il déclaré.

L'initiative s'appuie sur des cadres établis tels que les réponses climatiques pour soutenir la paix de la COP27 et la déclaration de la COP28 sur le climat, les secours, le relèvement et la paix, tout en y ajoutant des innovations pratiques.

Iskandarov a mis en avant un portail numérique en cours de développement qui fournira une vue d'ensemble claire des mécanismes de financement climatique existants, des conditions d'application et des meilleures pratiques.

"Imaginez un pays confronté quotidiennement à des conflits, au développement et à l'impact du climat. Sans conseils appropriés, il devient presque impossible de naviguer entre six et neuf canaux de financement", a-t-il déclaré. Le portail vise à combler cette lacune en renforçant les capacités nationales et en offrant des outils permettant d'accéder au financement climatique et de le gérer efficacement.

L'initiative se concentre sur le développement de projets pilotes adaptés aux zones touchées par les conflits, où les approches de financement conventionnelles sont souvent insuffisantes. "Dans les régions où les acteurs non étatiques violents sont puissants, nous devons veiller à ce que les fonds parviennent aux communautés qui en ont besoin sans tomber entre de mauvaises mains", a déclaré Iskandarov.

Pour ce faire, le centre facilitera une collaboration étroite avec les agences de l'ONU et les communautés locales, en concevant des projets qui intègrent des objectifs de consolidation de la paix et adhèrent à des normes de contrôle rigoureuses.

Les partenariats ont joué un rôle déterminant dans l'élaboration de l'initiative. L'ambassadeur a félicité les pays co-chefs de file pour leur engagement commun en faveur de l'inclusivité et de la coopération, en soulignant que des pays comme les Émirats arabes unis, l'Égypte et le Royaume-Uni ont mis à profit leur expérience en tant qu'hôtes précédents de la COP pour renforcer l'effort.

"Il ne s'agit pas d'un nationalisme d'initiative", a-t-il déclaré. "Nous avons tiré les leçons de la pandémie, où l'unité mondiale était essentielle, et nous les avons appliquées pour forger une approche collaborative du lien entre le climat et la paix".

L'appel de Bakou vise également à modifier le discours général sur le climat et la paix. Iskandarov a exprimé une vision à long terme où cette intersection n'est plus synonyme de crise et de destruction, mais incarne au contraire l'espoir et le développement. "Notre objectif ultime est de créer un avenir où le lien entre le climat et la paix est synonyme de résilience et d'harmonie, et non de désespoir", a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com