"On a besoin d'un chiffre": les pays en développement s'impatientent à la COP29

Les participants écoutent les discours lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, le 13 novembre 2024. (Photo AFP)
Les participants écoutent les discours lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, le 13 novembre 2024. (Photo AFP)
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Publié le Mercredi 20 novembre 2024

"On a besoin d'un chiffre": les pays en développement s'impatientent à la COP29

  • Un projet d'accord doit être publié mercredi soir dans la nuit de mercredi à jeudi (mercredi 20 heures GMT) pour faire avancer les négociations entre près de 200 pays.
  • Les points de blocage restent très nombreux car le texte final doit équilibrer de multiples sujets : la finance, mais aussi la manière d'accélérer la réduction des gaz à effet de serre.

BAKOU : À deux jours de la fin de la conférence de l'ONU sur le climat, les délégués de pays africains et en développement demandent aux États riches de mettre sur la table un chiffre pour leur aide financière, mais les Européens ne semblent pas prêts à abattre leurs cartes.

Un projet d'accord doit être publié mercredi soir dans la nuit de mercredi à jeudi (mercredi 20 heures GMT) pour faire avancer les négociations entre près de 200 pays.

Cependant, comme l'a prévenu Jennifer Morgan, la négociatrice allemande, ce sera peut-être « au petit matin ».

Les pays en développement s'impatientent, par la voix du président du groupe G77+Chine, qui regroupe plus de 130 pays.

« C'est le silence radio de la part des pays développés, il n'y a aucun plan détaillé ni engagement », a dénoncé Adonia Ayebare, le président du groupe. « On a besoin d'un chiffre ».

Le diplomate ougandais réclame un texte partant des 1 300 milliards de dollars de besoin annuel des pays en développement, charge ensuite aux États de négocier comment le financer exactement.

« C'est maintenant que la partie la plus dure commence », a admis mercredi le coordinateur azerbaïdjanais des négociations, Ialtchine Rafiev.

Les points de blocage restent très nombreux car le texte final doit équilibrer de multiples sujets : la finance, mais aussi la manière d'accélérer la réduction des gaz à effet de serre.

« La pente est raide », a concédé le négociateur de l'Union européenne, Wopke Hoesktra, les traits tirés. « Mais on ne ménage pas nos efforts. »

Un négociateur chevronné s'attend déjà à un ultime texte vendredi soir, à la toute dernière heure.

Le manque de progrès nourrit les frustrations des uns et des autres dans les couloirs surchauffés du stade de Bakou.

« Aucune avancée n'a pu être réalisée sur la plupart des sujets clés, et nous avons désormais des textes plus longs et plus complexes qui rendront les décisions encore plus difficiles », a déploré mercredi le représentant français, Kevin Magron.

- « Inimaginable » -

Combien devront fournir les pays développés par an, dans le nouvel objectif financier ? Leur engagement actuel est de 100 milliards par an.

« Nous avons entendu trois propositions (...) de 900 milliards, 600 milliards et 440 milliards », a déclaré l'Australien Chris Bowen, résumant ainsi les consultations menées ces derniers jours avec les différents pays par lui-même et l'Égyptienne Yasmine Fouad.

Les deux derniers chiffres sont des demandes anciennes de l'Inde et du Groupe arabe, décrypte une observatrice.

« Tous les pays en développement sont d'accord pour dire qu'il faut au minimum 600 milliards par an de fonds publics de la part des pays riches », résume à Bakou Iskander Erzini Vernoit, de l'institut marocain IMAL.

Quant aux rumeurs de « couloirs » de 200 milliards, le négociateur en chef bolivien Diego Pacheco a simplement réagi : « C'est une blague ? »

- « Préoccupant » -

Les pays développés attendent en fait jusqu'au dernier moment pour proposer un engagement financier.

Les Européens, très attendus après l'élection de Donald Trump, multiplient les rencontres. Ils affichent également leur coopération avec la Chine : l'Allemande Jennifer Morgan a déambulé mardi soir dans les couloirs des délégations en compagnie de l'émissaire chinois pour le climat, Liu Zhenmin.

Les Vingt-Sept ne sont cependant pas forcément d'accord entre eux, selon certaines sources.

« Ce qui est préoccupant, c'est qu'en ce moment personne ne met un chiffre sur la table », déplore auprès de l'AFP Susana Muhamad, la ministre colombienne de l'Environnement. « Il n'y a rien sur quoi négocier », s'impatiente-t-elle.

« Je ne vois pas l'intérêt de discuter de ces choses publiquement avant d'avoir établi les bases », rétorque Wopke Hoekstra.

Les pays riches réclament d'abord de savoir comment leur argent public sera associé à d'autres sources de financement (fonds privés, taxes mondiales nouvelles, etc.). Ils veulent également s'assurer que l'argent ira vraiment aux plus vulnérables.

« Il faut aussi élargir la base de contributeurs, car des pays qui étaient pauvres en 1990 ont aujourd'hui un niveau de vie qui se rapproche beaucoup - et dans certains cas dépasse - celui des pays européens les plus pauvres », explique à l'AFP le ministre danois du Climat, Lars Aagaard.


Biden annonce un milliard de dollars d'aide humanitaire à l'Afrique

Le président américain Joe Biden (G) est accueilli par le président angolais Joao Lourenco (D) avant leur rencontre bilatérale au palais présidentiel de Luanda, le 3 décembre 2024. (Photo AFP)
Le président américain Joe Biden (G) est accueilli par le président angolais Joao Lourenco (D) avant leur rencontre bilatérale au palais présidentiel de Luanda, le 3 décembre 2024. (Photo AFP)
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  • le président américain Joe Biden a annoncé « une nouvelle aide humanitaire de plus d'un milliard de dollars pour les Africains déplacés par des sécheresses historiques », touchés par la famine notamment.
  • Ce financement comprend près de 823 millions de dollars par l'intermédiaire de l'USAID et près de 186 millions via le département d'État.

LUANDA : Mardi, lors d'un discours à Luanda, le président américain Joe Biden a annoncé « une nouvelle aide humanitaire de plus d'un milliard de dollars pour les Africains déplacés par des sécheresses historiques », touchés par la famine notamment.

L'Agence américaine pour le développement (USAID) a précisé dans un communiqué qu'il s'agissait d'une « aide supplémentaire pour répondre à l'insécurité alimentaire et aux autres besoins urgents des réfugiés et des personnes déplacées » dans 31 pays du continent.

Ce financement comprend près de 823 millions de dollars par l'intermédiaire de l'USAID et près de 186 millions via le département d'État, précise encore ce communiqué, rappelant que l'Afrique est la région où le pourcentage de la population souffrant de la faim est le plus élevé.

Conflits armés, phénomènes météorologiques extrêmes et catastrophes naturelles expliquent cette situation, et cette annonce d'aide « démontre une nouvelle fois notre engagement ferme aux côtés de nos partenaires africains » pour « relever le défi de l'insécurité alimentaire », affirme le texte, qui appelle d'autres donateurs à se montrer généreux.

En 2024, les États-Unis ont fourni près de 6,6 milliards de dollars d'aide humanitaire en Afrique subsaharienne, mais USAID insiste sur la nécessité de rassembler davantage de fonds « pour répondre aux besoins critiques et croissants ».

Joe Biden, premier président américain à se rendre en Angola, doit visiter le port de Lobito, à quelque 500 km au sud de Luanda, mercredi. Il y évoquera le « couloir », gigantesque voie ferrée et investissement emblématique de sa présidence.

Ce grand projet d'infrastructure vise à affirmer les ambitions de Washington face à la Chine sur le continent, à quelques semaines de l'investiture de son successeur Donald Trump, le 20 janvier.


Le pétrole en hausse, nouvelle vague de sanctions sur l'Iran

La circulation passe devant un panneau d'affichage sur lequel sont affichées les images du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la Défense Yoav Galant le 26 novembre 2024. (Photo AFP)
La circulation passe devant un panneau d'affichage sur lequel sont affichées les images du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la Défense Yoav Galant le 26 novembre 2024. (Photo AFP)
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  • les cours du pétrole progressent, poussés par de nouvelles sanctions des États-Unis contre l'Iran et l'anticipation de nouvelles mesures de relance économique chinoise.
  • Ces nouvelles mesures visent à limiter l'offre de pétrole iranien à l'international, en s'attaquant à la « flotte fantôme » que le pays utilise pour exporter son pétrole.

LONDRES : Mardi, les cours du pétrole progressent, poussés par de nouvelles sanctions des États-Unis contre l'Iran et l'anticipation de nouvelles mesures de relance économique chinoise.

Vers 16 h 25 GMT (17 h 25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, enregistre une hausse de 2,26 %, s'établissant à 73,45 dollars.

Son équivalent américain, le baril de WTI pour livraison en janvier, gagne 2,48 %, à 69,79 dollars.

« Les États-Unis imposent des sanctions à 35 entités et navires qui jouent un rôle essentiel dans le transport du pétrole iranien illicite vers les marchés étrangers », a annoncé le Trésor américain dans un communiqué mardi.

Ces nouvelles mesures visent à limiter l'offre de pétrole iranien à l'international, en s'attaquant à la « flotte fantôme » que le pays utilise pour exporter son pétrole.

Cette décision a fait grimper les cours du pétrole qui s'affichaient déjà dans le vert en début de séance.

De nouvelles mesures de relance « pourraient être dévoilées lors de la Conférence centrale sur le travail économique en Chine, mercredi prochain », explique Ole Hvalbye, analyste chez SEB.

La veille, la publication de l'indice Caixin PMI a montré que l'activité était en expansion dans le secteur manufacturier chinois en novembre, « signalant une reprise du premier importateur de pétrole du monde à la suite d'une série de mesures de relance introduites à la fin du mois de septembre », explique John Plassard, stratégiste chez Mirabaud.

Par ailleurs, « les tensions géopolitiques au Moyen-Orient continuent d'injecter une prime de risque dans les prix du pétrole », précise l'analyste.

Lundi, neuf personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes sur des villages du sud du Liban, après l'annonce par Israël de frappes contre des dizaines de cibles du Hezbollah en représailles à une attaque revendiquée pour la première fois depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

La réunion de jeudi de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep+), qui doit décider de sa politique de production dans les mois à venir, est également très attendue par le marché.

Le report de la réunion, initialement prévue dimanche 1^(er) décembre, est perçu comme un signe de « discorde » au sein du cartel.

Des pays comme les Émirats arabes unis ou le Kazakhstan aimeraient augmenter leur production, bien que le consensus des analystes s'oriente encore vers une production inchangée.


Netanyahu remercie Trump pour sa déclaration "forte" sur les otages à Gaza

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  • « Je veux remercier le président Trump pour sa déclaration forte d'hier sur l'obligation du Hamas de libérer les otages », a déclaré M. Netanyahu dans un bref message vidéo en anglais, diffusé par son bureau.
  • Lundi, Donald Trump avait prévenu que le « prix à payer serait terrible » pour les groupes palestiniens de la bande de Gaza si les otages n'étaient pas libérés avant son entrée en fonction, le 20 janvier.

JERUSALEM : Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a remercié Donald Trump pour sa « déclaration forte » sur les otages à Gaza, après que le président élu américain a exigé lundi leur libération avant son entrée en fonction.

« Je veux remercier le président Trump pour sa déclaration forte d'hier sur l'obligation du Hamas de libérer les otages », a déclaré M. Netanyahu dans un bref message vidéo en anglais, diffusé par son bureau.

Lundi, Donald Trump avait prévenu que le « prix à payer serait terrible » pour les groupes palestiniens de la bande de Gaza si les otages n'étaient pas libérés avant son entrée en fonction, le 20 janvier.

Dans un communiqué en hébreu publié par son bureau, M. Netanyahu a affirmé que cette déclaration « montre clairement qu'il n'y a qu’un seul responsable de cette situation : le Hamas ».

« Le président Trump a mis le doigt sur le cœur du problème : le Hamas, et non le gouvernement israélien comme on l'entend ici régulièrement », a ajouté M. Netanyahu.

Il faisait ainsi allusion aux attaques répétées de l'opposition et de certaines familles d'otages, estimant qu'Israël aurait pu conclure plus tôt un accord pour la libération des otages, mais que le Premier ministre fait tout pour que cela n'arrive pas.

Mardi, Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, a répondu à M. Trump que « Netanyahu a saboté toutes les tentatives d'un cessez-le-feu à Gaza », et que son message « s'adresse avant tout à Netanyahu et à son gouvernement ».

Il conclut son communiqué en appelant les dirigeants américain et israélien à mettre fin à leur « jeu diabolique » qui consiste à utiliser les négociations comme couverture pour leurs intérêts personnels et politiques.

La guerre a été déclenchée par l'attaque surprise lancée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Cette attaque a fait 1 206 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées en territoire israélien, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 35 ont été déclarées mortes par l'armée.

La campagne militaire israélienne lancée en représailles a fait plus de 44 500 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.