Des architectes français et saoudiens repensent la ville de demain

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Publié le Mardi 03 décembre 2024

Des architectes français et saoudiens repensent la ville de demain

  • Il y a trois jours, le roi Salmane a inauguré le projet de métro de Riyad, qui s'inscrit dans le cadre de Vision 2030
  • Le métro comprend 6 lignes et couvre 85 stations sur 176 kilomètres

RIYAD: Quand on évoque les mégaprojets, il est impossible de ne pas penser à l'Arabie saoudite.

Depuis l'annonce de l'initiative Vision 2030, le Royaume partage des plans ambitieux sur l'ensemble de son territoire, qu'il s'agisse d'éducation, de santé ou d'infrastructures.

Il y a trois jours, le roi Salmane a inauguré le projet de métro de Riyad, l'un des projets s'inscrivant dans le cadre de la Vision 2030.

Le métro comprend 6 lignes et couvre 85 stations sur 176 kilomètres. Il vise à accroître la connectivité, compte tenu de l'augmentation du nombre de visiteurs et de la demande de transport public. Il devrait gagner en ampleur, à mesure que le Royaume se développe en tant que centre économique, technologique et culturel.

Les entreprises françaises participent au débat. La société française d'ingénierie et de conseil Setec travaille au développement de lignes de métro, parmi d'autres projets, dont le parc du roi Salmane.

Le groupe Setec cherche à se positionner en travaillant sur des bâtiments emblématiques en termes d'actifs, de projets de grandes tours, de lignes de métro et de développements LRT (light rail transit).

Setec fait partie des entreprises de l'AFEX qui travaillent dans le Royaume et explorent le potentiel de partenariats stratégiques dans le secteur, conformément à la Vision 2030.

Les investissements de l'Arabie saoudite dans les mégaprojets, les infrastructures, la planification urbaine et l'aménagement paysager visent à alimenter son potentiel de croissance et à accroître son attractivité en termes d'investissements directs étrangers, de tourisme, d'hôtellerie et d'activités récréatives et sportives.

Les possibilités de collaboration entre la France et l'Arabie saoudite sont nombreuses, la Vision 2030 faisant de Riyad l'une des villes les plus attrayantes au monde.
Le ministère des Affaires municipales et rurales et du Logement (MOMRA) est devenu un acteur actif dans la création de communautés dynamiques qui concilient tradition et modernité, croissance et durabilité.

L'objectif est de créer un espace qui encourage la vie en communauté et la mobilité intelligente dans le cadre de MOMRA 2.0, en représentant l'histoire des villes du pays et en préservant leur identité, tout en travaillant en étroite collaboration avec les municipalités pour assurer la mise en œuvre.

Lors d'une visite, avec une délégation d'architectes français à Riyad, Reda Amalou, président de l'AFEX, a déclaré: «La mise en œuvre et la concrétisation de la Vision 2030 sont frappantes – le prince héritier Mohammed ben Salmane a ouvert l'économie au monde tout en préservant la tradition du pays.»

M. Amalou a souligné qu'AlUla était un exemple réussi de la coopération franco-saoudienne et qu'il était nécessaire que l'AFEX maintienne l'élan de partage d'expertise et de contribution à la scène architecturale en Arabie saoudite.

En mars 2023, un protocole d'accord a été signé entre l'AFEX et la Commission d'architecture et de design, participant activement au développement de la jeunesse dans le cadre de la Vision 2030 et offrant des possibilités de formation professionnelle à de jeunes professionnels saoudiens dans des entreprises françaises en France.
Diriyah est un exemple de la manière de construire la «ville du futur» tout en préservant le patrimoine.

Inauguré en 2019, le projet Diriyah est en harmonie avec le territoire. Diriyah est directement lié à la ville de Riyad, au KAFD (King Abdullah Financial District) et au nouveau projet Murabba, reliant ainsi la tradition à la modernité et au développement de la ville.

L'Arabie saoudite met la barre plus haut en matière de durabilité, en la plaçant au centre du processus décisionnel.

Le boulevard des sports, qui relie Wadi Hanifa à Wadi al-Sulai, est le premier mégaprojet à être durable et respectueux de l'environnement à 360 degrés.
Les villes de demain sont des villes durables, dont les éléments clés sont l'eau et les arbres, afin de créer des quartiers verts.

Le projet Green Riyadh vise à faire passer la couverture végétale de 1,5% à 9,1%, à améliorer la qualité de l'air et la qualité de vie en créant des espaces ouverts pour améliorer la santé publique, à réduire la consommation d'énergie et, enfin, à faire de Riyad l'une des 100 meilleures villes où il fait bon vivre.

À travers les mégaprojets émerge la nécessité de redessiner les villes avec une empreinte minimale, une hyperconnectivité, une proximité et des infrastructures invisibles, permettant l'accès et la fourniture de services à un plus grand nombre de personnes.

Riyad, ville conciliant patrimoine et modernité, offre aux architectes français un large éventail d'opportunités de partager leur expertise et de contribuer à la réalisation de la Vision 2030.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.