Visite d'État en Arabie saoudite: Macron dresse un bilan positif d’une visite exceptionnellement dense

De Riyad, Macron s’est envolé à AlUla, le site archéologique géant, où il va assister à la pose de la première pierre de la Villa Hégra, une résidence d’artistes sur le modèle des résidences françaises, avant de rentrer à Paris. (AFP)
De Riyad, Macron s’est envolé à AlUla, le site archéologique géant, où il va assister à la pose de la première pierre de la Villa Hégra, une résidence d’artistes sur le modèle des résidences françaises, avant de rentrer à Paris. (AFP)
De Riyad, Macron s’est envolé à AlUla, le site archéologique géant, où il va assister à la pose de la première pierre de la Villa Hégra, une résidence d’artistes sur le modèle des résidences françaises, avant de rentrer à Paris. (AFP)
De Riyad, Macron s’est envolé à AlUla, le site archéologique géant, où il va assister à la pose de la première pierre de la Villa Hégra, une résidence d’artistes sur le modèle des résidences françaises, avant de rentrer à Paris. (AFP)
De Riyad, Macron s’est envolé à AlUla, le site archéologique géant, où il va assister à la pose de la première pierre de la Villa Hégra, une résidence d’artistes sur le modèle des résidences françaises, avant de rentrer à Paris. (AFP)
De Riyad, Macron s’est envolé à AlUla, le site archéologique géant, où il va assister à la pose de la première pierre de la Villa Hégra, une résidence d’artistes sur le modèle des résidences françaises, avant de rentrer à Paris. (AFP)
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Publié le Mercredi 04 décembre 2024

Visite d'État en Arabie saoudite: Macron dresse un bilan positif d’une visite exceptionnellement dense

  • S’adressant à la presse qui l’accompagnait durant cette visite qui a débuté le 2 décembre, le président s’est réjoui des avancées réalisées aussi bien sur le plan de l’agenda bilatéral que sur le plan des enjeux régionaux
  • D’autre part, il a réitéré que le règlement du problème palestinien ne peut se faire que par «la reconnaissance réciproque de deux États et de leur droit à vivre en sécurité»

RIYAD: Le président français Emmanuel Macron a dressé un bilan positif de sa visite d’État à Riyad, avant de la clôturer par un dîner en tête à tête avec le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, avec qui il avait auparavant signé un accord de partenariat stratégique.

S’adressant à la presse qui l’accompagnait durant cette visite qui a débuté le 2 décembre, le président s’est réjoui des avancées réalisées aussi bien sur le plan de l’agenda bilatéral que sur le plan des enjeux régionaux dont en particulier Gaza et le Liban.

Concernant Gaza, le président a indiqué que le prince héritier et lui essayent d'établir une feuille de route pour obtenir un cessez-le-feu «que nous réclamons depuis le 7 octobre 2023», libérer les otages et «continuer de faire pression sur la nouvelle administration américaine à venir, pour obtenir ce cessez-le-feu et permettre la stabilisation et la reconstruction» de l'enclave.

Il a souligné la nécessité d'avancer pas seulement avec l'Arabie saoudite «qui joue un rôle clé», mais aussi d'engager les Émirats arabes unis, le Qatar, la Jordanie et l'Égypte pour «pouvoir préparer les choses, stabiliser puis demain reconstruire et soutenir les populations» soulignant toutefois que cela va prendre du temps. 

D’autre part, il a réitéré que le règlement du problème palestinien ne peut se faire que par «la reconnaissance réciproque de deux États et de leur droit à vivre en sécurité» et qu’il partage avec le prince héritier «la volonté de ne pas lâcher et de lancer plusieurs initiatives» à ce sujet, dont une conférence sur les deux États qui aura lieu au mois de juin prochain.

Liban: Éviter le réarmement du Hezbollah 

Pour ce qui est du Liban, Macron affirme que «notre volonté c'est de travailler principalement sur deux éléments, le soutien aux forces armées libanaises, pour stabiliser le sud et le retrait des forces israéliennes, pour ne pas permettre au Hezbollah de se réinstaller» et aussi «travailler sur la solution politique», en aidant à l’élection d’un président de la République, qui, espère-t-il, surviendra le 9 janvier prochain. 

La troisième chose, selon le président français c'est «d'éviter le réarmement du Hezbollah et les actions de déstabilisation du Liban, par la Syrie», qui fait que la question de la frontière entre la Syrie et le Liban «est aujourd'hui une priorité».

Sur le plan bilatéral, il a souligné la densité de la visite ponctuée par plusieurs forums d’entreprises et par la signature d’une multitude de contrats, en présence de plus de 400 entreprises.

En matière de sécurité et de défense, Macron a affirmé qu'«on a très clairement amélioré les choses avec la volonté d'avancer sur les rafales», ce qui est «un changement majeur dans la relation bilatérale» et «on a avancé sur tout ce qui est naval, défense aérienne et aussi satellites», sans oublier les projets écologiques dont les énergies renouvelables.

L'Expo 2030 en Arabie saoudite

L’autre grande avancée, affirme le chef d’État concerne, «l'accompagnement des grands événements» qui vont avoir lieu en Arabie saoudite dont l'Exposition universelle 2030 et les Jeux de 2034, ainsi que la transformation digitale et l’intelligence artificielle. 

Autre point, ajoute-t-il, c'est l'expertise culturelle française qui peut jouer un rôle important en Arabie saoudite dans différents domaines tels que le cinéma, le design, les musées et l’architecture, entre autres, estimant que «tout cela est important pour notre économie, pour nos artistes comme pour nos entreprises», de même que la contribution aux grands projets saoudiens dont le développement du site archéologique d’AlUla et la participation au projet Neom.

La visite d’État a également été ponctuée par des enjeux internationaux avec la réunion du «One Planet Summit» des fonds souverains qui permet de suivre l’agenda concernant les crédits carbone et la biodiversité, et le «One Water Summit» dont le but est de combiner des investissements publics et privés sur la question de l’eau qui constitue un enjeu planétaire.

De Riyad, Macron s’est envolé à AlUla, le site archéologique géant, où il va assister à la pose de la première pierre de la Villa Hégra, une résidence d’artistes sur le modèle des résidences françaises, avant de rentrer à Paris.


Avions russes dans le ciel estonien: Macron dénonce une "incursion dangereuse et irresponsable"

Cette image diffusée par l'armée de l'air suédoise le 19 septembre 2025 montre un chasseur russe MIG-31 survolant la mer Baltique après avoir violé l'espace aérien estonien. (AFP)
Cette image diffusée par l'armée de l'air suédoise le 19 septembre 2025 montre un chasseur russe MIG-31 survolant la mer Baltique après avoir violé l'espace aérien estonien. (AFP)
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  • Trois avions militaires russes ont violé l’espace aérien estonien, provoquant une condamnation ferme de la France qui y voit une escalade dans les provocations de Moscou
  • Macron promet une posture de sécurité renforcée, tandis que Paris rappelle que l’incident constitue une violation du droit international et une atteinte à un allié de l’UE et de l’Otan

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a condamné "avec la plus grande vigueur" vendredi l'entrée de trois avions militaires russes dans l'espace aérien de l'Estonie, dénonçant "une nouvelle étape" dans l'"accumulation de provocations et de gestes irresponsables de la Russie".

"Je condamne avec la plus grande vigueur les incursions d’avions russes en Estonie. Elles constituent une nouvelle étape dans cette accumulation de provocations et de gestes irresponsables de la Russie. J‘adresse mon plein soutien aux autorités estoniennes. Une posture de sécurité sera adoptée face à ces violations répétées", a-t-il affirmé sur X.

Le ministère français des Affaires étrangères avait déjà dénoncé dans un communiqué "une incursion dangereuse et irresponsable dans l'espace aérien d'un Etat membre de l'Union européenne et d'un allié de l'Otan (...) en violation flagrante du droit international".

Les trois avions russes ont été interceptés par des avions de chasse de l'Otan.


La reconnaissance de la Palestine, révélateur des fractures politiques françaises

Vue du siège des Nations unies à New York le 17 septembre 2025. (AFP)
Vue du siège des Nations unies à New York le 17 septembre 2025. (AFP)
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  • La décision de Macron de reconnaître l’État palestinien ravive le clivage gauche-droite en France
  • Le camp présidentiel reste divisé et silencieux, redoutant les réactions de l’électorat juif

PARIS: La reconnaissance de la Palestine voulue par Emmanuel Macron est un révélateur des fractures et recompositions politiques en France, avec un RN et des LR alignés sur Israël, un camp présidentiel embarrassé et une gauche qui soutient cette décision après s'être déchirée depuis les attentats du 7-Octobre.

Lorsque le chef de l'Etat a annoncé sa décision fin juillet, les réactions furent vives à droite et à gauche.

"Reconnaître aujourd'hui un État palestinien, c'est reconnaître un État Hamas et donc un État terroriste", avait martelé Marine Le Pen (RN). "Le président de la République se retrouve félicité par le Hamas", avait renchéri Laurent Wauquiez (LR). A gauche, Jean-Luc Mélenchon (LFI) s'était réjoui d'une "victoire morale" tout comme Olivier Faure (PS) qui avait salué "une avancée fondamentale".

"Sur cette question, le clivage gauche/droite est réactivé", constate le sondeur Frédéric Dabi (Ifop).

A gauche, le politologue Vincent Martigny constate que la reconnaissance de la Palestine "masque au moins temporairement les mois d'oppositions virulentes" consécutives au refus de LFI de qualifier de terroristes les massacres du 7-Octobre.

"Il y a eu un véritable divorce à gauche, une fracture sur les valeurs, notamment sur les accusations d'antisémitisme à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon", rappelle-t-il.

Effaçant le Parti communiste, historiquement en pointe dans la défense des droits des Palestiniens, les Insoumis ont repris le flambeau de cette "gauche tiers-mondiste, en solidarité instinctive avec la cause palestinienne qui représente son paradigme de l'injustice", selon M. Martigny.

"LFI en a fait une stratégie lors de la campagne des Européennes où c'était +tout Gaza+ avec la Franco-palestienne Rima Hassan comme égérie", rappelle M. Dabi. "C'est un moyen de mobilisation de sa base, des jeunes qui sont les plus acquis à la cause palestinienne, des Français de confession musulmane, des habitants des quartiers populaires", souligne-t-il.

Ces clivages à gauche se sont atténués ces derniers mois du fait de la tournure de la guerre à Gaza qui a conduit fin mai le Premier secrétaire du PS Olivier Faure à reprendre pour la première fois le mot "génocide" utilisé très tôt par les Insoumis.

Mais le PS, qui historiquement recueillait une large part des voix de la communauté juive avant que celle-ci ne commence à se droitiser sous Nicolas Sarkozy, marche toujours sur des oeufs en interne quand il s'agit d'Israël. Comme l'a encore montré la dernière polémique autour de la proposition d'Olivier Faure de pavoiser les mairies de drapeaux palestiniens le 22 septembre.

- "Basculement" de la droite -

Pour M. Martigny, "l'évolution la plus frappante" de ces dernières années reste cependant le "basculement de la droite", plutôt pro-arabe de De Gaulle à Chirac et aujourd'hui "alignée" sur Israël. Un positionnement partagé avec le RN, devenu premier défenseur du gouvernement Netanyahu et désireux de faire oublier le passé antisémite de l'extrême droite française.

"C'est le courant +occidentaliste+ qui fait d'Israël l'avant-pont des démocraties engagées contre l'islamisme politique incarné par le Hamas. La lutte du gouvernement israélien répond à leur propre obsession contre les islamistes", résume M. Martigny.

De fait, après bientôt deux ans de guerre, les responsables LR et RN continuent de justifier toutes les actions d'Israël, même les plus meurtrières, au nom de son "droit à la sécurité".

Officiellement, LR et RN restent favorables à la création un jour d'un Etat palestinien - après notamment la libération des otages et la reddition du Hamas. Mais ils ne critiquent pas M. Netanyahu quand il répète "qu'il n'y aura pas d'Etat palestinien" ou fait en sorte que cela devienne sur le terrain impossible.

Ce rejet d'une reconnaissance aujourd'hui de l'Etat palestinien est partagé plus discrètement par une partie du camp présidentiel (chez Renaissance ou Horizons) resté "dubitatif" depuis l'annonce du chef de l'Etat, selon un cadre macroniste.

"La reconnaissance de l'Etat palestinien est perçue par une grande partie de la communauté juive comme une provocation. Et Renaissance est très structuré par la solidarité sans faille avec les Juifs de France", souligne M. Martigny.

"Il y a un grand silence. Vous avez entendu Gabriel Attal ou Edouard Philippe ?", remarque M. Dabi selon qui cet embarras est renforcé par "la godille" d'Emmanuel Macron qui "pose des conditions à la reconnaissance au printemps puis les lève à l'été".


France: les tours de Notre-Dame de Paris de nouveau accessibles dès samedi

Le président français Emmanuel Macron (R) et le président de l'établissement public 'Rebatir Notre-Dame de Paris' Philippe Jost assistent à une visite du nouveau parcours de visite des tours de la cathédrale, le 19 septembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (R) et le président de l'établissement public 'Rebatir Notre-Dame de Paris' Philippe Jost assistent à une visite du nouveau parcours de visite des tours de la cathédrale, le 19 septembre 2025. (AFP)
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  • Les tours de Notre-Dame, entièrement restaurées après l’incendie de 2019, rouvrent dès samedi avec un nouveau parcours immersif culminant à 69 mètres
  • L’accès est limité à 400.000 visiteurs par an, sur réservation en ligne, pour une visite de 45 minutes mêlant patrimoine, technique et panorama exceptionnel

PARIS: A partir de samedi, il sera de nouveau possible de monter au sommet des tours de Notre-Dame de Paris, totalement restaurées après l'incendie ayant ravagé la cathédrale en 2019.

Le président français Emmanuel Macron est monté vendredi matin sur le toit du monument pour célébrer cette réouverture, à l'occasion des Journées du patrimoine ce week-end, et remercier une fois de plus les acteurs qui ont permis la restauration.

Pourquoi visiter les tours?

Il faut gravir 424 marches mais l'effort est récompensé: les toits de Notre-Dame offrent l'une des plus belles vues, à 360 degrés, sur Paris.

Suspendu après l'incendie du 15 avril 2019, le parcours de la visite des tours a été totalement réorganisé et repensé pour en faire "une expérience inspirante", selon Marie Lavandier, présidente du Centre des monuments nationaux (CMN).

Le circuit, de 45 minutes environ, débute par la tour sud avec une montée dans le beffroi, auparavant invisible, grâce à la construction d'un grand escalier à double révolution en chêne massif.

Le visiteur accède ensuite aux terrasses qui culminent à 69 mètres, puis découvre les deux principales cloches de la cathédrale, dont l'une est nommée "Emmanuel", d'un poids supérieur à 13 tonnes, qui ne sonnent que pour les grands évènements.

Le parcours passe ensuite par la Cour des citernes, qui sépare les deux tours et permet de jeter un œil à la "forêt", la charpente reconstruite après avoir été dévastée par les flammes. La descente se fait par la tour nord.

Comment les visiter?

C'est moins facile que la cathédrale puisqu'une jauge a été fixée à 400.000 visiteurs par an, alors qu'environ 30.000 personnes entrent chaque jour dans le bâtiment gothique.

Il faut acheter en ligne un billet sur le site http://www.tours-notre-dame-de-Paris.fr. et 19 personnes au maximum peuvent entrer en même temps. Une bonne condition physique est requise.

Les billets pour les deux jours des Journées du Patrimoine se sont arrachés en 24 minutes, selon le CMN.

Si la visite de la cathédrale est gratuite, celle des tours coûte 16 euros.

Quels travaux ont été menés?

La priorité a été la tour nord puisque les flammes avaient commencé à attaquer son beffroi. "Les pompiers ont été héroïques pour le sauver", rappelle Philippe Jost, président de l'établissement chargé de la restauration de la cathédrale.

Il a donc fallu remplacer les poutres calcinées et décrocher les huit cloches pour les inspecter dans une fonderie de la Manche (nord). Avec un exploit technique à la clé: le soulèvement par vérin des 150 tonnes du beffroi.

Épargnée par l'incendie, la tour sud a été restaurée car des poutres étaient vermoulues. La couverture en plomb du toit a été changée.

Des équipements importants ont été installés pour faciliter les visites et renforcer la sécurité, notamment contre les incendies.

Les travaux des tours ont été financés dans le cadre de la phase 2 du chantier, celle de la restauration, d'un montant de 552 millions d'euros selon la Cour des Comptes.

Que reste-t-il à faire dans Notre-Dame?

L'essentiel a été fait, avec l'ouverture de la cathédrale le 8 décembre 2024 puis celle des tours.

"Notre ambition est désormais d'aller au bout de la restauration complète", souligne Philippe Jost. Les prochains travaux visent à rénover le chevet, à l'extrémité est de l'édifice, au-delà du chœur.