France: après la censure, le Premier ministre présente sa démission

Le Premier ministre français Michel Barnier réagit au résultat du vote de défiance contre son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris le 4 décembre 2024. Les députés français ont voté l'éviction de son gouvernement après seulement trois mois de mandat, ce qui aggrave la crise politique dans le pays. (AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier réagit au résultat du vote de défiance contre son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris le 4 décembre 2024. Les députés français ont voté l'éviction de son gouvernement après seulement trois mois de mandat, ce qui aggrave la crise politique dans le pays. (AFP)
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Publié le Jeudi 05 décembre 2024

France: après la censure, le Premier ministre présente sa démission

  • Le Premier ministre français Michel Barnier présente jeudi matin sa démission au président Emmanuel Macron
  • Le chef de l'exécutif doit pour ce faire se rendre à 10H00 (09H00 GMT) au palais de l'Elysée. Le chef de l'Etat s'adressera de son côté aux Français jeudi à 20H00 (19H00 GMT), a indiqué son entourage

PARIS: Le Premier ministre français Michel Barnier présente jeudi matin sa démission au président Emmanuel Macron, après la censure historique de son gouvernement mercredi soir, qui ouvre une période politique d'une grande incertitude, sur fond de crise budgétaire.

Le chef de l'exécutif doit pour ce faire se rendre à 10H00 (09H00 GMT) au palais de l'Elysée. Le chef de l'Etat s'adressera de son côté aux Français jeudi à 20H00 (19H00 GMT), a indiqué son entourage.

Une intervention nécessaire tant la crise politique est profonde depuis la dissolution surprise de l'Assemblée nationale en juin voulue par M. Macron, après la déroute de son camp aux européennes face à l'extrême droite.

Les législatives anticipées qui ont suivi ont abouti à la formation d'une assemblée fracturée en trois blocs (alliance de gauche, macronistes et droite, extrême droite), dont aucun ne dispose de la majorité absolue. Après 50 jours de tractations, un gouvernement de droite et du centre avait finalement été nommé début septembre.

A peine trois mois plus tard, celui-ci se retrouve donc balayé par l'Assemblée. Une première en France depuis 1962. Mais aussi un triste record pour l'exécutif sortant: jamais un gouvernement n'avait été aussi éphémère durant la Ve République française, proclamée en 1958.

Le coup est d'autant plus rude pour le pouvoir que la censure a été votée largement, après trois heures et demie de débats très agités dans un hémicycle comble, par 331 voix, quand 288 étaient requises.

Pour parvenir à ce résultat, les parlementaires de gauche et du parti d'extrême droite Rassemblement national, ainsi que ses alliés, ont voté ensemble pour censurer le gouvernement sur des questions budgétaires, alors que la France est très fortement endettée.

Le parti de gauche radicale La France insoumise (LFI) a aussitôt réclamé la démission du chef de l'Etat. La présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, a demandé à "Emmanuel Macron de s'en aller", réclamant "des présidentielles anticipées".

- La "réalité" de la dette -

La cheffe de l'extrême droite française Marine Le Pen a semblé plus mesurée dans sa première réaction, assurant qu'elle laisserait "travailler" le futur chef du gouvernement pour "co-construire un budget acceptable pour tous". "Je ne demande pas la démission d'Emmanuel Macron", a-t-elle encore lancé.

Elu en 2017 et réélu en 2022, le chef de l'Etat, dont le mandat va jusqu'en 2027, a par avance qualifié de "politique fiction" les appels à sa démission. Il a affirmé mardi qu'il comptait servir son mandat "jusqu'à la dernière seconde".

Tout juste rentré d'une visite d'Etat en Arabie saoudite, Emmanuel Macron, au plus bas dans les sondages, doit désormais désigner un nouveau Premier ministre, ce qu'il compte faire rapidement, selon plusieurs de ses proches.

Mais tant la gauche que le centre ou la droite paraissent désunis pour s'entendre ensuite sur un nouveau gouvernement de coalition.

Marine Le Pen, triple candidate malheureuse à l'élection présidentielle, dont deux fois face à M. Macron, a, elle, les yeux rivés sur le prochain scrutin présidentiel prévu en 2027. Mais son destin politique est suspendu à une décision de justice attendue le 31 mars. Elle risque cinq ans d'inéligibilité avec effet immédiat pour un détournement de fonds du Parlement européen au profit de son parti.

La France doit toutefois rapidement disposer d'un exécutif, car sa situation financière est difficile. Attendu à 6,1% du PIB en 2024, bien plus que les 4,4% prévus à l'automne 2023, le déficit public ratera son objectif de 5% en l'absence de budget, et l'incertitude politique pèsera sur le coût de la dette et la croissance.

Peu avant le vote condamnant son gouvernement, Michel Barnier avait pris la parole, moins pour dissuader les élus de voter la censure que pour prendre date en cas de renversement de son gouvernement.

La France consacre 60 milliards d'euros par an à payer les intérêts de sa dette, soit plus que pour sa défense ou son enseignement supérieur, avait-il rappelé. Et d'avertir : "On peut dire ce qu'on veut, c'est la réalité. Croyez-moi: cette réalité ne disparaîtra pas par l'enchantement d'une motion de censure".


Aérien : le chef de l'IATA appelle l'UE à « réévaluer » ses objectifs de décarbonation

Cette photo prise le 6 décembre 2023 montre un panneau avec le logo de l'Association internationale du transport aérien (IATA) lors de la Journée mondiale des médias de l'IATA à Genève. (Photo de Fabrice COFFRINI / AFP)
Cette photo prise le 6 décembre 2023 montre un panneau avec le logo de l'Association internationale du transport aérien (IATA) lors de la Journée mondiale des médias de l'IATA à Genève. (Photo de Fabrice COFFRINI / AFP)
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  • Le directeur général de l'Association internationale du transport aérien (Iata) a déclaré mercredi que l'Union européenne devait réévaluer les objectifs de décarbonation qu'elle a assignés aux compagnies aériennes.
  • Une étude publiée par Airlines for Europe, une organisation représentant 17 transporteurs, a estimé que la production de ce carburant était inférieure de 30 % aux niveaux nécessaires pour atteindre l'objectif en 2030.

SINGAPOUR:  Le directeur général de l'Association internationale du transport aérien (Iata) a déclaré mercredi que l'Union européenne devait réévaluer les objectifs de décarbonation qu'elle a assignés aux compagnies aériennes en raison du manque de carburants renouvelables.

Dans le cadre des mesures prises pour lutter contre le changement climatique, l'UE exige en effet que les compagnies aériennes augmentent progressivement la part de carburant d'aviation durable qu'elles utilisent.

Cependant, les compagnies aériennes se plaignent que ce carburant n'est pas suffisamment disponible et reste trop cher.

« J'ai critiqué les objectifs de l'UE parce que je ne pense pas qu'ils seront atteints », a déclaré Willie Walsh à des journalistes à Singapour.

« J'ai du mal à voir comment nous aurons suffisamment de carburant d'aviation durable pour répondre à l'objectif à court terme. »

Les règles européennes exigent que les transporteurs aériens utilisent 2 % de carburant durable dans leur mélange à partir de cette année, puis 6 % en 2030, pour atteindre 70 % à partir de 2050.

Toutefois, une étude publiée par Airlines for Europe, une organisation représentant 17 transporteurs, a estimé que la production de ce carburant était inférieure de 30 % aux niveaux nécessaires pour atteindre l'objectif en 2030.

« Je pense que l'UE doit en particulier réévaluer les objectifs qu'elle a définis », a déclaré Willie Walsh, ajoutant toutefois que l'objectif de l'industrie d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 était toujours réalisable.

Il a également noté que l'Iata avait été réticente à fixer certains objectifs à court terme.

Le patron de l'Iata a estimé que l'UE aurait dû évaluer la production actuelle et future de carburant vert, « et ensuite fixer un objectif pertinent par rapport à cette production ».

Selon lui, certaines compagnies aériennes d'Europe « achètent du carburant durable en dehors de l'UE pour se conformer à leurs objectifs », ce qui, d'après lui, « n'a pas beaucoup de sens » en raison de l'empreinte carbone générée par le transport du carburant.

Contribuant à près de 3 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone, le secteur de l'aviation est l'un des plus difficiles à décarboner.

Le carburant d'aviation durable, un biocarburant qui produit moins d'émissions de CO₂ que le carburant d'avion traditionnel et est fabriqué à partir de matériaux végétaux et animaux tels que l'huile de cuisson et les graisses, est considéré comme crucial pour atteindre les objectifs d'émissions. 


Défense antimissile de l'Otan: Thales veut prendre le contrôle de sa coentreprise avec RTX

Cette photographie montre le logo de l'entreprise française de défense Thales lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 18 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
Cette photographie montre le logo de l'entreprise française de défense Thales lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 18 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
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  • Le groupe a signé un protocole d'accord avec RTX « en vue d'acquérir la totalité des parts de Thales Raytheon Systems Air and Missile Defense Command and Control SAS (TRS AMDC2) ».
  • Cette annonce intervient trois semaines après un sommet de l'OTAN au cours duquel les États européens ont promis d'augmenter leurs dépenses militaires pour atteindre 5 % du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2035.

PARIS : L'industriel français de défense Thales a annoncé mercredi vouloir prendre le contrôle de la coentreprise Thales Raytheon Systems, spécialisée dans la défense antimissiles de l'OTAN, qu'il détient actuellement à parts égales avec l'américain RTX.

Le groupe a signé un protocole d'accord avec RTX « en vue d'acquérir la totalité des parts de Thales Raytheon Systems Air and Missile Defense Command and Control SAS (TRS AMDC2) », a-t-elle expliqué dans un communiqué.

La coentreprise, qui existe depuis plus de 20 ans, est dédiée au « développement du système de commandement et de contrôle de l'espace aérien de l'OTAN, Air Command and Control System (ACCS), destiné aux nations et à la structure de commandement » de l'Alliance atlantique, a rappelé Thales.

Le montant de la transaction n'a pas été précisé et, si sa finalisation est anticipée avant la fin de l'année 2025, elle reste conditionnée à l'approbation des autorités de la concurrence et à l'obtention des autorisations réglementaires usuelles, a précisé Thales.

Cette annonce intervient trois semaines après un sommet de l'OTAN au cours duquel les États européens ont promis d'augmenter leurs dépenses militaires pour atteindre 5 % du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2035, sous la pression du président américain Donald Trump.


Budget : Darmanin se réjouit de bénéficier de 200 millions d'euros supplémentaires pour la justice en 2026

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, arrive pour assister au défilé militaire annuel du 14 juillet sur les Champs-Élysées à Paris, le 14 juillet 2025. (Photo de Mohammed BADRA / POOL / AFP)
Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, arrive pour assister au défilé militaire annuel du 14 juillet sur les Champs-Élysées à Paris, le 14 juillet 2025. (Photo de Mohammed BADRA / POOL / AFP)
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  • « Je remercie le Premier ministre, car notre justice est très paupérisée et je ne suis pas venu au ministère de la Justice pour voir ses crédits diminuer alors que je mène des réformes très importantes », a déclaré M. Darmanin sur BFMTV.
  • Le gouvernement envisagerait notamment, l'an prochain, une hausse des dépenses de 6,7 milliards d'euros pour la mission « Défense », de 400 millions d'euros pour les « Sécurités » et de 200 millions d'euros pour la justice et l'enseignement scolaire.

PARIS : Gérald Darmanin s'est félicité mercredi que son ministère de la Justice soit épargné par le plan d'économies présenté la veille par le Premier ministre, François Bayrou, et qu'il puisse même bénéficier de 200 millions d'euros de crédits supplémentaires en 2026.

« Je remercie le Premier ministre, car notre justice est très paupérisée et je ne suis pas venu au ministère de la Justice pour voir ses crédits diminuer alors que je mène des réformes très importantes », a déclaré M. Darmanin sur BFMTV.

Selon un document consulté par l'AFP, le gouvernement envisagerait notamment, l'an prochain, une hausse des dépenses de 6,7 milliards d'euros pour la mission « Défense », de 400 millions d'euros pour les « Sécurités » et de 200 millions d'euros pour la justice et l'enseignement scolaire.

« La loi de programmation de la justice sera respectée en matière de budget et d'effectifs », a affirmé le garde des Sceaux, confirmant ainsi cette augmentation de « plus de 200 millions d'euros ».

« Nous aurons les moyens de remplir toutes les promesses du président de la République », a-t-il assuré, évoquant notamment la construction de places de prison, alors que les établissements pénitentiaires « craquent » selon lui.

M. Darmanin n'a pas évoqué la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, annoncée mardi par M. Bayrou, mais selon une source proche du dossier, le ministère de la Justice ne sera pas concerné.

Cette augmentation de 200 millions d'euros ne prend pas en compte les nouvelles recettes provenant des droits de timbre, de l'augmentation des saisies et des confiscations ou du recouvrement des amendes par les huissiers, a précisé cette source.