DAMAS : Le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, a déclaré qu'il était prêt à coopérer avec tout nouveau « leadership » choisi par le peuple, ajoutant qu'il se trouverait dimanche matin dans ses bureaux au siège du gouvernement pour toute procédure de « passation » de pouvoir.
De son côté, le commandant de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui dirige l'offensive des rebelles ayant pénétré dans la capitale syrienne, a appelé ses combattants à ne pas s'approcher des institutions publiques de Damas, qui restent sous contrôle de l'ex-Premier ministre jusqu'à une « passation officielle ».
Prenant de court le pouvoir de Bachar al-Assad et la communauté internationale, HTS et plusieurs groupes rebelles alliés ont lancé le 27 novembre une offensive fulgurante qui leur a permis de prendre le contrôle de plusieurs métropoles en quelques jours seulement : d'abord Alep (nord), puis Hama et Homs dans le centre.
Les provinces de l'est et du sud, notamment Deraa, berceau de la « révolution » de 2011, sont tombées aux mains des rebelles quand des combattants locaux ont pris le contrôle du terrain, à la faveur d'un retrait des forces du régime.
Les groupes rebelles entrés à Damas ont annoncé la « fuite » du « tyran » Bachar al-Assad, appelant les Syriens exilés à l'étranger à rentrer dans une « Syrie libre » et proclamant « Damas libre de la tyrannie ».
« Après 50 ans d'oppression sous le pouvoir du parti Baas, et 13 années de crimes, de tyrannie et de déplacements forcés, nous annonçons aujourd'hui la fin de cette période sombre et le début d'une nouvelle ère pour la Syrie », indiquent des messages partagés par la coalition rebelle sur l'application Telegram.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé que le président Bachar al-Assad, au pouvoir depuis vingt-quatre ans, avait « quitté la Syrie via l'aéroport de Damas, avant le retrait des membres des forces armées et de sécurité » du site.
Le chef du gouvernement syrien à Damas, Mohamed al-Jalali, a déclaré qu'il était prêt à coopérer avec les nouveaux dirigeants.
« La Syrie peut devenir un pays normal, entretenant de bonnes relations avec ses voisins et le reste du monde. Cette question relèvera toutefois du leadership que choisira le peuple syrien, et nous sommes prêts à coopérer et à lui apporter toutes les facilités possibles », a-t-il indiqué dans une vidéo publiée sur son compte Facebook.