Kamel Daoud: l'histoire de la plaignante algérienne était "publique"

L'écrivain algérien Kamel Daoud (C), lauréat du prix Goncourt, pose après avoir été récompensé pour son roman "Houris" au restaurant Drouant à Paris, le 4 novembre 2024. (AFP)
L'écrivain algérien Kamel Daoud (C), lauréat du prix Goncourt, pose après avoir été récompensé pour son roman "Houris" au restaurant Drouant à Paris, le 4 novembre 2024. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 11 décembre 2024

Kamel Daoud: l'histoire de la plaignante algérienne était "publique"

  • L'histoire de l'Algérienne qui a porté plainte contre l'écrivain Kamel Daoud pour avoir utilisé des éléments de sa vie privée était "publique", a affirmé le romancier prix Goncourt
  • Après avoir reçu ce prix début novembre pour "Houris", le Franco-Algérien a été dénoncé par une femme qui clame qu'il a utilisé son histoire dans ce roman

PARIS: L'histoire de l'Algérienne qui a porté plainte contre l'écrivain Kamel Daoud pour avoir utilisé des éléments de sa vie privée était "publique", a affirmé le romancier prix Goncourt mercredi sur France Inter.

Après avoir reçu ce prix début novembre pour "Houris", le Franco-Algérien a été dénoncé par une femme qui clame qu'il a utilisé son histoire dans ce roman.

"Tout le monde connaît son histoire en Algérie, et surtout à Oran. C'est une histoire publique", a expliqué Kamel Daoud sur la radio publique française.

"La mère adoptive de cette jeune femme est l'ex-ministre de la Santé algérienne. Elle a raconté son histoire partout", a-t-il ajouté.

Cette plaignante, Saâda Arbane, est apparue sur la chaîne algérienne One TV mi-novembre pour affirmer que l'héroïne de "Houris" était calquée sur elle, rescapée en 1999 d'une tentative d'égorgement perpétrée par des jihadistes, et que Kamel Daoud connaissait sa vie personnelle parce que sa femme psychiatre l'avait eue comme patiente.

"J'allais chez elle en consultation", et "tout le monde sait que je ne veux pas parler de cette histoire. C'est quelque chose qui me perturbe dans ma vie", expliquait-elle en interview.

"Le fait qu'elle se reconnaisse dans un roman qui ne la cite pas, qui ne raconte pas sa vie, qui ne raconte pas les détails de sa vie, je suis désolé, je n'y peux rien", a poursuivi l'écrivain. "Mon roman n'a rien à voir avec cette femme-là. (...) Il n'y a aucun secret médical dans ce livre".

Interrogée pour savoir si la plaignante était "manipulée par le régime", il a répondu: "Ah mais totalement".

"Je savais que ça allait venir. Je savais que je ne pouvais pas échapper à ça", a-t-il dit à ce sujet, car après la parution du roman en août, "dès la première semaine, il y avait des éditos dans les journaux gouvernementaux, qui parlaient de complot, de cheval de Troie".

Kamel Daoud est visé par une autre plainte d'associations de victimes du terrorisme.

"C'est la même méthode", a commenté le romancier.

"Houris" ne peut pas être édité en Algérie, car il tombe sous le coup d'une loi interdisant tout ouvrage sur la décennie noire entre 1992 et 2002, qui a fait au moins 200.000 morts, selon des chiffres officiels.


Davos : le risque de conflits armés au centre des préoccupations

Un policier spécialisé est vu sur le toit de l’hôtel du Congrès lors d’une séance de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 24 mai 2022. Le Forum économique mondial a annoncé le 14 janvier 2025 le programme de sa réunion 2025 à Davos, qui se tiendra du 20 au 24 janvier. (Photo AFP)
Un policier spécialisé est vu sur le toit de l’hôtel du Congrès lors d’une séance de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 24 mai 2022. Le Forum économique mondial a annoncé le 14 janvier 2025 le programme de sa réunion 2025 à Davos, qui se tiendra du 20 au 24 janvier. (Photo AFP)
Short Url
  • Selon un rapport du Forum économique mondial (WEF) publié mercredi, les risques liés aux conflits armés et aux tensions économiques figurent en tête des préoccupations immédiates du monde des affaires, quelques jours avant sa réunion annuelle à Davos.
  • Près d'un quart des répondants à l'enquête menée par le WEF auprès de 11 000 dirigeants d'entreprises dans 121 pays ont classé ce risque au premier rang des dangers à un horizon de deux ans, alors qu'il n'était qu'à la cinquième place en 2024.

PARIS : Selon un rapport du Forum économique mondial (WEF) publié mercredi, les risques liés aux conflits armés et aux tensions économiques figurent en tête des préoccupations immédiates du monde des affaires, quelques jours avant sa réunion annuelle à Davos.

« Nous connaissons malheureusement un nombre record de conflits dans le monde », a indiqué Mirek Dusek, un responsable du WEF, lors d'une conférence de presse, citant l'Ukraine et le Moyen-Orient, mais aussi « les urgences humanitaires » au Soudan, en Somalie ou à Gaza.

Près d'un quart des répondants à l'enquête menée par le WEF auprès de 11 000 dirigeants d'entreprises dans 121 pays ont classé ce risque au premier rang des dangers à un horizon de deux ans, alors qu'il n'était qu'à la cinquième place en 2024.

Pour M. Dusek, c'est « lié au sentiment général d'un environnement géoéconomique très compliqué », les confrontations géoéconomiques figurant à la troisième place des risques cités pour cette année.

« La montée du protectionnisme et l'accroissement des disputes commerciales conduisent à une augmentation importante des droits de douane et des barrières au commerce mondial », a souligné Carolina Klint du cabinet spécialisé dans la gestion des risques Marsh McLennan, d'autant que beaucoup de pays tentent d'assurer leurs ressources en matières premières critiques pour leurs innovations technologiques ou leur transition énergétique.

Et ces nouvelles barrières commerciales « vont bouleverser encore plus les chaînes d'approvisionnement, ce qui va augmenter les coûts et les délais », et potentiellement contribuer à relancer l'inflation, a-t-elle prévenu.

Le nombre de « nouvelles interventions politiques néfastes » est passé de 600 en 2017 à plus de 3 000 par an en 2022, a estimé mercredi le WEF, citant des chiffres de l'organisation Global Trade Alert qui évalue les politiques commerciales dans le monde.

Et le président élu américain Donald Trump, qui doit s'exprimer en visioconférence à Davos le 23 janvier, a notamment menacé d'imposer de lourds droits de douane sur les produits arrivant sur le sol américain.

Les événements climatiques extrêmes sont aussi largement cités par les répondants, à la deuxième place des risques immédiats et même à la première sur un horizon de dix ans, à l'heure où des incendies historiques dévastent une partie de Los Angeles sur fond d'aggravation du dérèglement climatique.

Comme en 2024, la désinformation est aussi l'un des risques majeurs cités par les participants, à la quatrième place des risques immédiats et en tête des inquiétudes sur un horizon de deux ans.


Retraites: des "progrès" ont été réalisés entre les partenaires sociaux, mais pas d’ "accord général", un texte sera soumis au Parlement, promet Bayrou

Le Premier ministre français François Bayrou (L) s’entretient avec le Ministre d’Etat français des Affaires étrangères Manuel Valls (R) et le délégué français aux relations avec le Parlement Patrick Mignola (C) lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, Chambre basse du Parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou (L) s’entretient avec le Ministre d’Etat français des Affaires étrangères Manuel Valls (R) et le délégué français aux relations avec le Parlement Patrick Mignola (C) lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, Chambre basse du Parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre, qui cherche à éviter une censure des socialistes, a évoqué trois scénarios qui pourraient se produire à l'issue de la « conférence sociale » des syndicats et du patronat visant à réviser la réforme contestée d'Élisabeth Borne.
  • S'il n'y a aucune sorte d'accord, c'est la réforme précédente qui continuera à s'imposer », a-t-il réaffirmé devant les députés, lors de la séance des questions au gouvernement.

PARIS : S'il y a des « progrès » entre partenaires sociaux sur la réforme des retraites, mais pas d'« accord général », un texte sera soumis au Parlement, a promis mercredi François Bayrou, répondant ainsi au président du PS Olivier Faure qui souhaitait que le Parlement soit saisi, même en cas de désaccord.

Le Premier ministre, qui cherche à éviter une censure des socialistes, a évoqué trois scénarios qui pourraient se produire à l'issue de la « conférence sociale » des syndicats et du patronat visant à réviser la réforme contestée d'Élisabeth Borne.

« La première possibilité, c'est qu'un accord se dégage naturellement. Il fera l'objet d'un texte soumis au Parlement, à l'Assemblée nationale et au Sénat. S'il n'y a aucune sorte d'accord, c'est la réforme précédente qui continuera à s'imposer », a-t-il réaffirmé devant les députés, lors de la séance des questions au gouvernement.

Mais le chef du gouvernement a évoqué une troisième voie. « Il est probable qu'une situation se produise dans laquelle des marges de progression, de mouvement, de changement et d'adaptation auront été identifiées sans qu'il y ait un accord général. Si c'est le cas, nous proposerons un texte qui reprendra ces adaptations et ces progrès, et nous le soumettrons à l'Assemblée », a affirmé le Premier ministre.

Pour le Premier secrétaire du Parti socialiste, la « conférence sociale » ne « peut pas se clore par un accord ou le retour à la réforme de 2023 ».

« Pour nous, socialistes, le statu quo n'est pas une option. C'est pourquoi, même dans le cas où syndicats et patronat ne trouveraient pas d'accord, il reviendra alors à la démocratie parlementaire de s'exprimer. Le Parlement doit avoir le dernier mot », avait détaillé Olivier Faure dans sa question.

« La réponse à cette question conditionne notre réponse de demain », a-t-il ajouté en référence à la motion de censure déposée par La France insoumise, à laquelle se sont associés les communistes et les écologistes.

Déçus par les annonces de François Bayrou sur les retraites et le budget la veille dans sa déclaration de politique générale, les socialistes exhortent le gouvernement à continuer de négocier, alors qu'ils hésitent à voter pour cette motion de censure.


En France, 87 associations annoncent leur départ du réseau social X

Militant de Greenpeace tenant une bannière lors d’une manifestation (Photo iStock)
Militant de Greenpeace tenant une bannière lors d’une manifestation (Photo iStock)
Short Url
  • Depuis plusieurs semaines, les annonces de départ de X le 20 janvier, date de l'investiture du président américain élu Donald Trump qui a nommé Elon Musk à la tête d'un ministère de « l'efficacité gouvernementale », se multiplient.
  • Dans leur collimateur : « l'absence de modération et le paramétrage des algorithmes » qui « y favorisent la prolifération des contenus haineux et la circulation de théories complotistes et climatosceptiques ».

PARIS : Près de 90 syndicats et associations de premier plan en France, dont la Ligue des droits de l'homme (LDH), Greenpeace et Emmaüs, ont annoncé mercredi leur intention de quitter le réseau social X du milliardaire américain Elon Musk, qu'ils considèrent comme « un grave danger ».

Depuis plusieurs semaines, les annonces de départ de X le 20 janvier, date de l'investiture du président américain élu Donald Trump qui a nommé Elon Musk à la tête d'un ministère de « l'efficacité gouvernementale », se multiplient.

En Europe, plus de soixante universités allemandes et autrichiennes ont annoncé le 10 janvier leur retrait, s'inquiétant des dérives antidémocratiques de cette plateforme.

« En quittant X, nous avons bien conscience de nous priver d'un canal de communication pour valoriser nos actions, nos combats, interpeller, sensibiliser », écrivent les 87 associations et syndicats français de lutte contre l'exclusion, de solidarité, de défense de l'environnement, des libertés publiques et de la liberté de la presse.

« Mais cet outil, qui pouvait être appréhendé comme un nouvel espace de liberté d’expression à ses débuts, est devenu un grave danger pour celle-ci et pour le respect de la dignité des personnes », soulignent-elles dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde.

Dans leur collimateur : « l'absence de modération et le paramétrage des algorithmes » qui « y favorisent la prolifération des contenus haineux et la circulation de théories complotistes et climatosceptiques ».

Les organisations invitent « toutes celles et ceux qui s'intéressent à leurs combats » à « quitter X aussi massivement que possible ».

Face aux accusations de propager de fausses informations et de ne pas allouer suffisamment de moyens pour modérer les échanges sur la plateforme, Elon Musk défend une vision radicale de la liberté d'expression.