Gaza: l'Assemblée générale de l'ONU réclame un cessez-le-feu «immédiat et inconditionnel»

Fin novembre, les Etats-Unis avaient utilisé une nouvelle fois leur droit de veto pour protéger leur allié israélien, qui mène depuis plus d'un an une offensive militaire dans le territoire palestinien en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. (AFP)
Fin novembre, les Etats-Unis avaient utilisé une nouvelle fois leur droit de veto pour protéger leur allié israélien, qui mène depuis plus d'un an une offensive militaire dans le territoire palestinien en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Jeudi 12 décembre 2024

Gaza: l'Assemblée générale de l'ONU réclame un cessez-le-feu «immédiat et inconditionnel»

  • La résolution, adoptée sous les applaudissements par 158 voix pour, 9 contre et 13 abstentions, exige "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent" ainsi que "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages"
  • Fin novembre, les Etats-Unis avaient utilisé une nouvelle fois leur droit de veto pour protéger leur allié israélien

NATIONS-UNIES: L'Assemblée générale de l'ONU a réclamé mercredi à une très large majorité un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel à Gaza, un appel symbolique rejeté par Israël et les Etats-Unis.

"Nous sommes reconnaissants de ce soutien écrasant", a réagi l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour.

"Nous continuerons à frapper à la porte du Conseil de sécurité et de l'Assemblée jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu soit mis en place", a ajouté le diplomate, qui lors des débats avait appelé la communauté internationale à mettre fin au "cauchemar" des habitants de Gaza.

"Gaza est le coeur sanglant de la Palestine et une blessure ouverte pour l'humanité", avait-il alors lancé, évoquant les images de souffrances qui devraient "hanter la conscience du monde".

La résolution, adoptée sous les applaudissements par 158 voix pour, 9 contre et 13 abstentions, exige "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent" ainsi que "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages", une formulation similaire au texte bloqué il y a quelques semaines au Conseil de sécurité par un veto américain.

Fin novembre, les Etats-Unis avaient utilisé une nouvelle fois leur droit de veto pour protéger leur allié israélien, qui mène depuis plus d'un an une offensive militaire dans le territoire palestinien en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Les Américains, insistant comme Israël pour conditionner la trêve à la libération des otages, avaient cette fois empêché le Conseil d'exiger un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza.

Une position répétée mercredi. La résolution, qu'il serait "honteux" d'adopter, "risque d'envoyer au Hamas le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de négocier ou de libérer les otages", a déclaré avant le vote l'ambassadeur américain adjoint, Robert Wood, alors que le ministre israélien de la Défense a évoqué mercredi "une chance" d'accord pour cette libération.

"Le vote d'aujourd'hui n'est pas un vote de compassion, c'est un vote de complicité", une "trahison" et un "abandon" des otages, a de son côté dénoncé l'ambassadeur israélien, Danny Danon.

 

- "Gaza n'existe plus" -

 

Habituée à prendre le relais du Conseil, largement paralysé sur des dossiers brûlants comme Gaza ou l'Ukraine, l'Assemblée générale a sans surprise adopté cette résolution non contraignante, qui appelle également à un accès sûr et "sans entrave" à une aide humanitaire d'ampleur et dénonce toute tentative d'"affamer les Palestiniens".

Les représentants de dizaines d'Etats membres ont défilé à la tribune avant le vote pour affirmer leur soutien aux Palestiniens et à la fin de la guerre à Gaza.

"Gaza n'existe plus, elle est détruite", a lancé l'ambassadeur slovène, Samuel Zbogar.

"L'Histoire est la plus dure des critiques contre l'inaction", a-t-il mis en garde, dénonçant l'échec "encore et encore" du Conseil de sécurité, dont son pays est un membre non permanent.

"Le prix du silence et de l'échec face à la tragédie palestinienne est lourd, et sera encore plus lourd demain", a renchéri l'ambassadeur algérien adjoint, Nacim Gaouaoui.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.208 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées sur le sol israélien. Au total, 96 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.

La campagne militaire de représailles lancée par Israël a fait au moins 44.805 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

La résolution adoptée mercredi demande par ailleurs au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, de présenter des "propositions" pour soutenir le "respect" du "principe de responsabilité" par l'intermédiaire de mécanismes existants ou en en créant de nouveaux en s'inspirant d'expériences passées.

L'Assemblée générale a par exemple créé un mécanisme international pour aider à collecter les preuves des crimes commis en Syrie à partir du début de la guerre civile en 2011.

Une deuxième résolution adoptée par 159 voix pour, 9 contre, 11 abstentions, appelle Israël à permettre la poursuite des opérations de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) dans les territoires palestiniens, menacées par une récente loi israélienne.

Israël accuse des employés de l'agence d'avoir participé aux attaques du 7-Octobre.


Doha accueille un sommet arabo-islamique d'urgence après l'attaque israélienne contre le Qatar

Cette photo diffusée par Amiri Diwan du Qatar montre l'émir du Qatar Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani (C-R) et le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Mohammed bin Abdulrahman al-Thani (D) rencontrant le prince héritier de Jordanie Hussein (C-L) et le ministre des Affaires étrangères de Jordanie Ayman Safadi (G) à Doha le 10 septembre 2025. (AFP)
Cette photo diffusée par Amiri Diwan du Qatar montre l'émir du Qatar Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani (C-R) et le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Mohammed bin Abdulrahman al-Thani (D) rencontrant le prince héritier de Jordanie Hussein (C-L) et le ministre des Affaires étrangères de Jordanie Ayman Safadi (G) à Doha le 10 septembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre égyptien des affaires étrangères, Badr Abdelatty, est arrivé à Doha mardi pour exprimer l'entière solidarité de l'Égypte avec le Qatar
  • M. Abdelatty a été reçu par l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani

DOHA: La capitale qatarie accueillera un sommet arabo-islamique d'urgence dimanche et lundi prochains pour discuter de l'attaque israélienne contre Doha qui visait des dirigeants du Hamas, selon une invitation de la nouvelle agence du Qatar.

Par ailleurs, le ministre égyptien des affaires étrangères, Badr Abdelatty, est arrivé à Doha mardi pour exprimer l'entière solidarité de l'Égypte avec le Qatar à la suite des attaques israéliennes qui ont visé de hauts dirigeants du Hamas.

M. Abdelatty a été reçu par l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani.


Attaque israélienne au Qatar: le Hamas accuse les Etats-Unis d'être «complices»

L'administration Trump a affirmé n'avoir été notifiée qu'à la dernière minute "par l'armée américaine". "J'ai immédiatement demandé à l'émissaire spécial Steve Witkoff d'informer le Qatar de l'attaque imminente, ce qu'il a fait, mais malheureusement trop tard pour arrêter" les frappes, a-t-il dit. (AFP)
L'administration Trump a affirmé n'avoir été notifiée qu'à la dernière minute "par l'armée américaine". "J'ai immédiatement demandé à l'émissaire spécial Steve Witkoff d'informer le Qatar de l'attaque imminente, ce qu'il a fait, mais malheureusement trop tard pour arrêter" les frappes, a-t-il dit. (AFP)
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  • Les autorités ont renforcé les mesures de sécurité, installant des points de contrôle tout autour de la mosquée
  • Le Hamas a affirmé que les dirigeants du mouvement avaient survécu à l'attaque, mais a fait état de six morts: le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef du bureau de M. Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari

DOHA: Le Hamas a accusé jeudi les Etats-Unis d'être "complices" des frappes israéliennes au Qatar contre des responsables du mouvement islamiste palestinien, estimant que l'attaque visait à torpiller les négociations pour une trêve à Gaza.

"Ce crime était (...) une mise à mort de l'ensemble du processus de négociation", a affirmé un responsable du Hamas, Fawzi Barhoum, dans une déclaration télévisée, au moment où se déroulaient les funérailles des six personnes tuées dans le raid.

"Nous affirmons que l'administration américaine est pleinement complice de ce crime", a-t-il ajouté.

L'attaque sans précédent menée par Israël au Qatar mardi visait des responsables du Hamas réunis dans un complexe résidentiel en plein cœur de Doha, la capitale de ce pays du Golfe allié des Etats-Unis.

Le Qatar a affirmé avoir été informé par Washington "10 minutes" après l'attaque, qui a suscité une rare réprimande du président américain Donald Trump, pourtant allié d'Israël, qui a dit être "très mécontent".

L'administration Trump a affirmé n'avoir été notifiée qu'à la dernière minute "par l'armée américaine". "J'ai immédiatement demandé à l'émissaire spécial Steve Witkoff d'informer le Qatar de l'attaque imminente, ce qu'il a fait, mais malheureusement trop tard pour arrêter" les frappes, a-t-il dit.

Le Qatar accueille le bureau politique du Hamas depuis 2012, avec la bénédiction des Etats-Unis qui cherchaient alors à maintenir un canal de communication avec le groupe classé terroriste par la plupart des pays occidentaux.

Funérailles sous haute sécurité

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, a participé jeudi aux funérailles aux côtés de dizaines d'hommes en tenue traditionnelle qatarie, et d'autres en civil ou en uniforme.

Un cercueil ceint d'un drapeau qatari, et cinq autres drapés aux couleurs palestiniennes ont été placés dans la mosquée Cheikh Mohammed ben Abdel Wahab de la ville, selon les images diffusées par la chaîne Qatar TV.

Les autorités ont renforcé les mesures de sécurité, installant des points de contrôle tout autour de la mosquée.

Le Hamas a affirmé que les dirigeants du mouvement avaient survécu à l'attaque, mais a fait état de six morts: le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef du bureau de M. Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari.

Le ministère qatari de l'Intérieur a confirmé la mort du caporal Badr Saad Mohammed Al-Humaidi Al-Dosari, membre de ses forces de sécurité intérieure, ainsi que de trois autres personnes.

Fawzi Barhoum a en outre indiqué que l'épouse du négociateur en chef du Hamas, la femme de son fils décédé et ses petits-enfants avaient été blessés dans l'attaque du bâtiment où ils résidaient.

Selon les images visionnées par l'AFP, rien ne permettait de confirmer visuellement la présence de Khalil Al-Hayya aux funérailles.

Selon des sources du Hamas, six dirigeants dont Khalil al-Hayya, Khaled Mechaal, ancien numéro un, et Zaher Jabarine, responsable du mouvement en Cisjordanie, étaient dans le bâtiment au moment de l'attaque. L'AFP n'est parvenue à joindre aucun d'eux depuis.

Doha réévalue son rôle 

Le petit Etat gazier, qui abrite la plus grande base américaine de la région, joue le rôle de médiateur dans la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, aux côtés de l'Égypte et des États-Unis.

Mais après les frappes israéliennes, le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé que son pays "réévalu(ait) tout" concernant son rôle de médiateur, annonçant la tenue prochaine d'un sommet arabo-islamique à Doha pour discuter de la réponse à l'attaque israélienne.

Il a en outre estimé mercredi que son homologue israélien, Benjamin Netanyahu, devrait être traduit en justice.

Les frappes israéliennes ont choqué les riches monarchies du Golfe, qui ont longtemps misé sur les Etats-Unis pour garantir leur sécurité, et suscité de nombreuses condamnations internationales.


Le président des Émirats arabes unis à Oman pour renforcer les liens bilatéraux et condamner l'attaque israélienne

 Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel. (WAM)
Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel. (WAM)
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  • Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel, en soulignant leur engagement commun à renforcer l'intégration du Golfe
  • Les deux dirigeants ont condamné les frappes israéliennes sur le Qatar, les décrivant comme une violation de la souveraineté, une infraction au droit international et une menace pour la stabilité régionale

DUBAI : Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al-Nahyan, s'est rendu jeudi à Oman, où il a rencontré le sultan Haitham bin Tariq pour discuter de la coopération bilatérale et des développements régionaux, y compris les récentes attaques israéliennes sur le territoire qatari.

Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel, en soulignant leur engagement commun à renforcer l'intégration du Golfe et à soutenir les progrès du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Les deux dirigeants ont condamné les frappes israéliennes sur le Qatar, les décrivant comme une violation de la souveraineté, une infraction au droit international et une menace pour la stabilité régionale. Ils ont réaffirmé leur solidarité avec le Qatar et se sont engagés à soutenir les mesures prises pour protéger sa sécurité et ses citoyens.

Le cheikh Mohamed a souligné la pérennité des relations entre les Émirats arabes unis et Oman, dont les racines remontent à feu le cheikh Zayed bin Sultan Al-Nahyan et au sultan Qaboos bin Said, dont les efforts ont jeté les bases de liens solides entre les deux nations.