Inquiétudes, agacement : les saillies de Trump font des vagues

Justin Trudeau, Premier ministre canadien (Photo Fournie)
Justin Trudeau, Premier ministre canadien (Photo Fournie)
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Publié le Samedi 14 décembre 2024

Inquiétudes, agacement : les saillies de Trump font des vagues

  • La plupart des Canadiens prennent cette petite phrase de Donald Trump comme une boutade, elle n'en finit pas de faire parler, inquiétant certains et agaçant d'autres.
  • L'ancien Premier ministre du Québec, Jean Charest, a ainsi sèchement prévenu Donald Trump de « réfléchir à deux fois avant d'envahir le Canada ».

RORONTO : Après tout, pourquoi le Canada ne deviendrait-il pas le 51^e État américain ? Si la plupart des Canadiens prennent cette petite phrase de Donald Trump comme une boutade, elle n'en finit pas de faire parler, inquiétant certains et agaçant d'autres.

Plus tôt dans la semaine, le président élu américain avait moqué le Premier ministre canadien en le qualifiant de « gouverneur » sur son réseau Truth Social, un titre désignant aux États-Unis le chef de l'exécutif d'un État fédéré.

Cette moquerie fait suite aux propos de Donald Trump selon lesquels le Canada pourrait devenir le 51e État américain afin d'éviter l'imposition de droits de douane plus élevés, selon la chaîne conservatrice Fox News.

En 1973, le roman à succès Ultimatum, écrit par Richard Rohmer, racontait une tentative américaine d'annexer le Canada après l'annonce de hausses des droits de douane.

Dans cette dystopie, tout comme dans la vraie vie, le président américain était alors Richard Nixon, tandis que le Premier ministre canadien était Pierre Elliott Trudeau, le père du dirigeant actuel, Justin Trudeau.

Si les deux hommes politiques sont décédés depuis longtemps, Richard Rohmer estime que les remarques de Donald Trump, insinuant que le Canada pourrait être absorbé par les États-Unis, ne doivent pas être considérées à la légère.

« Il faut prendre ces propos au sérieux », estime auprès de l'AFP l'écrivain de 101 ans, vétéran du débarquement. « C'est un homme plein d'imagination qui sait ce qu'il fait à propos du Canada. »

Des remarques « humiliantes »

Depuis, au nord de la frontière, on s'interroge sur ces piques à répétition. Si certains estiment que « Trump fait du Trump », cela a toutefois touché une corde sensible.

Le Premier ministre canadien, préoccupé par une possible hausse drastique des droits de douane, n'a pas répondu publiquement aux moqueries de l'Américain.

Mais certains responsables politiques n'ont pas hésité à répliquer. L'ancien Premier ministre du Québec, Jean Charest, a ainsi sèchement prévenu Donald Trump de « réfléchir à deux fois avant d'envahir le Canada ».

Ce dernier a même fait allusion à la guerre de 1812, lorsque les avancées américaines sur le territoire canadien se sont soldées par une défaite et l'incendie de la Maison Blanche.

Toutefois, un sondage réalisé cette semaine par l'institut Leger au Canada montre que 13 % des Canadiens souhaiteraient que leur pays devienne un État des États-Unis.

Pour Laura Stephenson, professeure de sciences politiques à l'université Western, les réflexions de Trump représentent une escalade par rapport à sa menace d'augmenter les taxes douanières.

« C'est un autre monde. Parler d'annexion n'est pas la même chose que de menacer une industrie », affirme la chercheuse.

Si une confrontation directe avec les États-Unis lui semble impensable, elle estime toutefois que de telles moqueries sont « humiliantes » pour les Canadiens.

D'autant plus que, selon elle, de nombreux Canadiens se définissent par opposition aux Américains et que les piques de Donald Trump ont « toutes sortes d'implications pour l'identité canadienne ».

- Patriotisme -

À l'inverse, pour son collègue de l'université de Toronto, Renan Levine, les saillies de Donald Trump pourraient être un « bon signe » pour les Canadiens, soulignant une connivence avec Justin Trudeau.

« Il envoie essentiellement le message suivant : +J'ai un certain niveau de familiarité avec toi, et nous pouvons plaisanter ensemble+, explique-t-il à l'AFP.

Richard Rohmer espère que cette confrontation réveillera le patriotisme des Canadiens. Selon lui, c'est l'une des clés du succès de son livre. Le roman avait touché la fierté nationale des Canadiens, un sentiment très rarement exprimé.

La vice-Première ministre Chrystia Freeland a répondu aux moqueries de M. Trump en expliquant que le Canada était « le meilleur pays du monde ».

Est-ce l'occasion pour le pays de relever la tête face à son puissant voisin ? Richard Rohmer le pense : « Nous devrions le faire, mais je ne sais pas comment. »


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.