France: situation extrêmement difficile à Mayotte, Macron sur place jeudi avec de l'aide

Une photo non datée prise à la suite du cyclone Chido et diffusée par la Gendarmerie Nationale le 17 décembre 2024. (AFP)
Une photo non datée prise à la suite du cyclone Chido et diffusée par la Gendarmerie Nationale le 17 décembre 2024. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 18 décembre 2024

France: situation extrêmement difficile à Mayotte, Macron sur place jeudi avec de l'aide

  • La vie reprend tant bien que mal dans l'archipel français de Mayotte après le passage meurtrier du cyclone Chido qui a dévasté samedi ce territoire dans l'océan Indien
  • Manque d'eau, de nourriture, d'abris: à l'approche d'une deuxième nuit sous couvre-feu, mis en place pour assurer la sécurité et éviter les pillages, la situation reste extrêmement difficile dans l'archipel français

Mamoudzou, France: La vie reprend tant bien que mal dans l'archipel français de Mayotte après le passage meurtrier du cyclone Chido qui a dévasté samedi ce territoire dans l'océan Indien, et où le président Emmanuel Macron est attendu jeudi avec de l'aide et des membres de forces de secours.

Manque d'eau, de nourriture, d'abris: à l'approche d'une deuxième nuit sous couvre-feu, mis en place pour assurer la sécurité et éviter les pillages, la situation reste extrêmement difficile dans l'archipel français.

Le bilan du passage du cyclone s'élève désormais à 31 morts, selon un nouveau bilan provisoire dressé mercredi par les autorités françaises.

Parmi ces 31 morts, 22 sont décédés à l'hôpital et neuf ont été recensés par les communes, détaillent les autorités, ajoutant que 45 blessés ont été pris en charge en urgence absolue et 1.373 en urgence relative.

Mais les autorités redoutent "plusieurs centaines" de morts, peut-être même "quelques milliers" dans ce département le plus pauvre de France.

Sur l'archipel au paysage défiguré, les habitants des quartiers précaires du chef-lieu Mamoudzou tentent mercredi avec les moyens du bord de bricoler ce qui peut l'être, en martelant la tôle ou en posant un toit de fortune sur leurs habitations soufflées par le vent.

Plus loin, les bulldozers s'activent pour remettre en état l'héliport du centre hospitalier de Mayotte, durement touché mais qui continue de fonctionner.

Emmanuel Macron va acheminer jeudi à Mayotte dans son avion "quatre tonnes de fret alimentaire et sanitaire ainsi que des membres de forces de secours qui resteront sur place", a annoncé mercredi la présidence française.

- Du "jamais vu" -

Le nouveau Premier ministre français François Bayrou lui emboîtera le pas dès que son gouvernement "sera formé", a-t-il assuré mardi soir sur la chaîne France 2.

"Je n'ai jamais vu sur le sol national une catastrophe de cette ampleur. Je pense aux enfants qui ont vu leur maison soufflée, dont les écoles ont été quasiment toutes détruites", a souligné François Bayrou.

Les équipes de secours sont en action, quatre jours après la catastrophe.

"Plus de 100 tonnes" d'eau et de nourriture seront distribuées mercredi, a assuré le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau.

"On passe à la phase massive du soutien à Mayotte", a déclaré Patrice Latron, le préfet de La Réunion, île française de l'océan Indien et d'où les autorités ont lancé un "pont maritime civil" qui va démarrer dans la nuit avec le départ de quelque 200 conteneurs attendus dimanche sur l'archipel meurtri. Parmi ce chargement, l'équivalent de "millions de litres d'eau".

- Un paysage apocalyptique -

Un hôpital de campagne va être installé "d'ici la fin de la semaine" ou "le début de la semaine prochaine" pour "soulager" le centre hospitalier de Mayotte "endommagé" et son personnel "épuisé", a ajouté le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet. Le dispositif doit comporter une centaine de lits médicalisés.

Le cyclone Chido, le plus intense qu'ait connu Mayotte depuis 90 ans, a ravagé samedi le territoire de l'océan Indien, où environ un tiers de la population vit dans de l'habitat précaire, totalement détruit.

Les cyclones se développent habituellement dans l'océan Indien de novembre à mars, mais cette année, les eaux de surface étaient proches de 30°C, ce qui fournit plus d'énergie aux tempêtes, un phénomène lié au réchauffement climatique.

Au Mozambique, Chido a tué au moins 45 personnes et fait près de 500 blessés, selon un nouveau bilan officiel publié mercredi.

Arbres arrachés, débris jonchant à perte de vue les collines, bateaux entassés: sur l'île de Petite-Terre, à Mayotte, le paysage est apocalyptique.

"C'était comme un rouleau compresseur qui a tout écrasé", décrit Nasrine, une enseignante mahoraise.

Pour éviter les pillages et assurer la sécurité des habitants, un couvre-feu a été instauré à partir de mardi soir, de 22H00 à 04H00 du matin (19H00 à 01H00 GMT).

L'alimentation en eau "fonctionne à 50%" et présente un risque de "mauvaise qualité", a précisé mercredi François-Noël Buffet. L'électricité n'est que "partiellement remise en route", a-t-il ajouté.

Autre priorité, l'envoi de tentes et de bâches pour rétablir des habitats.

L'établissement d'un bilan humain est aussi l'une des priorités des autorités.

Le décompte officiel, a reconnu le ministère de l'Intérieur, "n'est pas en adéquation avec la réalité des 100.000 personnes qui vivent dans un habitat précaire", occupé en grande partie par des immigrés venant de l'archipel des Comores voisines.

Mayotte est séparée de seulement 70 kilomètres de l'archipel des Comores. La pauvreté pousse tous les jours des Comoriens à tenter de gagner Mayotte par la mer et au péril de leur vie à bord de pirogues très précaires.

Une mission de recherche va être mise en place pour réaliser ce décompte macabre, rendu d'autant plus délicat que les Comores, d'où est originaire une partie des habitants de Mayotte, est une terre de forte tradition musulmane: selon les rites de l'islam, les défunts doivent être enterrés au plus vite.

Dans les bidonvilles désormais nus, "ça enterre à tour de bras, donc on n'aura jamais de décompte", estime auprès de l'AFP un membre du personnel judiciaire du tribunal de Mamoudzou ayant requis l'anonymat.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
Short Url
  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".