Emmanuel Macron est arrivé dans l'archipel de Mayotte dévasté par le cyclone Chido

Le président français Emmanuel Macron s'entretient avec les habitants à son arrivée au centre hospitalier de Mayotte à Mamoudzou, sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 19 décembre 2024, à la suite du passage du cyclone Chido sur l'archipel. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'entretient avec les habitants à son arrivée au centre hospitalier de Mayotte à Mamoudzou, sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 19 décembre 2024, à la suite du passage du cyclone Chido sur l'archipel. (AFP)
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Publié le Jeudi 19 décembre 2024

Emmanuel Macron est arrivé dans l'archipel de Mayotte dévasté par le cyclone Chido

  • Le président français Emmanuel Macron est arrivé jeudi matin dans l'archipel de Mayotte, cinq jours après le passage meurtrier et dévastateur du cyclone Chido, pour constater l'étendue de la catastrophe et apporter son soutien aux Mahorais
  • La catastrophe a laissé les Mahorais dans un paysage apocalyptique où ils manquent cruellement d'eau, de nourriture et d'abris

Mamoudzou, France: Le président français Emmanuel Macron est arrivé jeudi matin dans l'archipel de Mayotte, cinq jours après le passage meurtrier et dévastateur du cyclone Chido, pour constater l'étendue de la catastrophe et apporter son soutien aux Mahorais.

"Mahorais, on va se relever ensemble", a affirmé M. Macron sur X à son arrivée dans l'archipel français de l'océan Indien.

La situation reste extrêmement difficile dans ce territoire, qui est le département le plus pauvre de France. Environ un tiers de la population y vit dans des logements précaires, dont la plupart ont été pulvérisés par le cyclone.

La catastrophe a laissé les Mahorais dans un paysage apocalyptique où ils manquent cruellement d'eau, de nourriture et d'abris.

Selon des chiffres provisoires, 31 morts et quelque 1.400 blessés ont été officiellement recensés, mais les autorités craignent un bilan beaucoup plus lourd. Le préfet a donc diligenté "une mission de recherche des morts", selon le ministère de l'Intérieur qui souligne que "70% des habitants ont été gravement touchés".

Le gouvernement français a déclaré l'état de "calamité naturelle exceptionnelle" dans l'archipel, censé "permettre une gestion plus rapide et efficace de la crise et faciliter la mise en place de mesures d'urgence".

L'avion du président français s'est posé à 10H10 locales (08H10 heure de Paris) avec à bord, outre une délégation restreinte, une vingtaine de médecins, infirmiers, logisticiens et personnels de la sécurité civile ainsi que quatre tonnes de fret alimentaire et sanitaire.

Face à la pénurie généralisée qui sévit, le gouvernement a publié un décret pour bloquer les prix des produits de grande consommation dans l'archipel à leurs niveaux du 13 décembre, juste avant le cyclone.

Sont concernés les produits comme l'eau minérale, les produits alimentaires et boissons, les piles, mais aussi les produits d'hygiène de base, du quotidien et dédiés à la construction ainsi que les aliments pour les animaux.

Après une reconnaissance aérienne du territoire sinistré, Emmanuel Macron doit se rendre au centre hospitalier de Mamoudzou (CHM) et s'entretenir avec le personnel soignant et les patients pris en charge.

- Quartier détruit -

Vitres soufflées, services inondés et matériel détruit: au CHM, sur une colline surplombant le chef-lieu de Mayotte, le président pourra voir de ses yeux les stigmates du cyclone.

Dans les couloirs du service de grossesse pathologique de la plus grande maternité de France, des électriciens s'activaient mercredi pour remettre en état des chambres.

"L'hôpital a subi de gros dégâts, mais il a continué de fonctionner malgré les difficultés", souligne son directeur Jean-Mathieu Defour.

Emmanuel Macron se rendra ensuite "dans un quartier détruit, au contact des services de secours" mobilisés depuis le cyclone le plus intense à s'abattre sur Mayotte depuis 90 ans.

Le territoire ultramarin a été ravagé par des vents à plus de 220 km/h, détruisant les quartiers les plus défavorisés.

"C'était comme un rouleau compresseur qui a tout écrasé", décrit Nasrine, une enseignante mahoraise qui ne donne pas son nom, tout en faisant visiter son quartier de La Vigie, dans la commune de Pamandzi.

Grâce à l'entraide et la débrouille, le paysage de désolation du début a déjà changé.

Mais dans les quartiers les plus touchés, comme Kawéni, le plus grand bidonville de France en périphérie de Mamoudzou, le risque est fort de voir les logements précaires, souvent faits de tôle, se reconstituer à l'identique à la va-vite pour faire face à la saison des pluies qui arrive.

Un tiers de la population, soit plus de 100.000 habitants, notamment des immigrés en situation irrégulière venant des Comores voisines, vivent dans l'habitat précaire mahorais.

- Pont maritime -

L'aide a commencé à arriver dans l'archipel, où les défis de l'approvisionnement sont immenses, notamment en eau et en produits de première nécessité.

Dès mercredi, plus de 100 tonnes de vivres devaient être distribuées.

"On passe à la phase massive du soutien à Mayotte", a aussi déclaré Patrice Latron, le préfet de La Réunion, île française de l'océan Indien d'où les autorités ont lancé un "pont maritime civil" qui devait démarrer dans la nuit de mercredi à jeudi avec le départ de quelque 200 conteneurs attendus dimanche sur l'archipel.

Emmanuel Macron doit ensuite "échanger sur la situation de l'île avec les élus", avant de repartir pour Djibouti, où il doit partager vendredi, comme prévu initialement, le traditionnel repas de Noël avec les militaires français déployés à l'étranger.

Le président français devrait préciser le "deuil national" qu'il a l'intention de décréter, et commencer à esquisser le titanesque chantier de la reconstruction.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".