Munther Isaac, pasteur de l’Église évangélique luthérienne à Bethléem «horrifié» que la guerre de Gaza se poursuive

Le pasteur palestinien de l’Église évangélique luthérienne de Noël à Bethléem, a déclaré, dans un entretien accordé à Arab News, que sa source durable d’espoir est sa «foi en Dieu et la résilience de notre peuple palestinien». (Photo: Arab News)
Le pasteur palestinien de l’Église évangélique luthérienne de Noël à Bethléem, a déclaré, dans un entretien accordé à Arab News, que sa source durable d’espoir est sa «foi en Dieu et la résilience de notre peuple palestinien». (Photo: Arab News)
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Publié le Mercredi 25 décembre 2024

Munther Isaac, pasteur de l’Église évangélique luthérienne à Bethléem «horrifié» que la guerre de Gaza se poursuive

  • «Beaucoup ont pris conscience pour la première fois de l’occupation de la Palestine», déclare le révérend Munther Isaac dans un entretien accordé à Arab News
  • Le pasteur partage sa foi inébranlable dans la résilience palestinienne alors qu'on s’apprête à fêter un deuxième Noël, en toute discrétion, compte tenu de la guerre à Gaza

BETHLEEM: À la lumière des souffrances qui se poursuivent à Gaza, le révérend Munther Isaac, pasteur palestinien de l’Église évangélique luthérienne de Noël à Bethléem, a déclaré, dans un entretien accordé à Arab News, que sa source durable d’espoir est sa «foi en Dieu et la résilience de notre peuple palestinien».

Isaac, qui a attiré l’attention du monde entier, à Noël l’année dernière, après que son église a dévoilé une crèche représentant l’enfant Jésus drapé dans un keffieh au milieu d’un tas de décombres, représentant la guerre à Gaza, a déclaré avoir été surpris par la réaction mondiale à cette initiative.

«Cela fait un an que nous avons installé le Christ sous les décombres de notre église, ici à Bethléem, et honnêtement, je suis profondément choqué et horrifié que cette guerre se poursuive toujours et que tous nos efforts, en plus des manifestations à travers le monde, des cris et des photos de personnes et d’enfants tués n’aient pas réussi à mettre fin à cette guerre», a-t-il déclaré.

Israël a lancé une opération militaire dévastatrice à Gaza en représailles à l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023 contre le sud d’Israël, qui a tué quelque 1 200 personnes, dont la plupart sont des civils israéliens. Par ailleurs, environ 250 personnes ont été prises en otage, dont des dizaines de ressortissants étrangers.

Le bombardement de Gaza et la mainmise sur les flux d’aide dans le territoire assiégé ont entraîné plus de 43 000 morts, dont 70% de femmes et d’enfants, selon les responsables du ministère de la Santé, ce qui a conduit à des accusations de génocide.

Isaac a déclaré que la répulsion généralisée inspirée par le conflit avait favorisé l’émergence d’un mouvement mondial de soutien à la cause palestinienne, plusieurs églises du monde entier ayant copié l’image de Jésus sous les décombres pour témoigner de leur soutien.

«Je reçois encore ces jours-ci, un an après, des images d’églises du monde entier qui ont suivi une démarche similaire, que ce soit dans leurs églises ou dans les manifestations. Des dirigeants d’église portent des pancartes avec l’image de Jésus sous les décombres ou le slogan selon lequel si Jésus était né aujourd’hui, il serait retrouvé sous les décombres», a-t-il déclaré.

Le pasteur palestinien dit avoir été «bouleversé» par cette réponse et par l’attention des médias.

«Je suis reconnaissant que cela nous ait permis de parler de la souffrance de notre peuple et d’essayer autant que possible d’humaniser notre message selon lequel il s’agit d’enfants, de vraies personnes», a-t-il déclaré.

«Nous voyons des gens s’unir dans les églises et parfois dans les synagogues dans le but de convaincre les seigneurs de guerre, comme ils les appellent, de mettre fin à cette guerre.»

Mais ce natif de la ville de Beit Sahour, dans le district de Bethléem, où s’est déroulée l’histoire biblique des bergers surveillant leur troupeau la nuit, a appelé les partisans et ceux qui peuvent faire preuve de solidarité avec les Palestiniens à se rendre dans les territoires occupés.

Isaac, qui est également le doyen du Bethlehem Bible College, a supervisé, en mai, une conférence internationale intitulée «Le Christ au point de contrôle», qui a attiré des centaines de participants en provenance du monde entier.

«C’était formidable de voir des gens venir du monde entier pour exprimer leur soutien et leur solidarité, pour séjourner dans nos hôtels et pour se rendre dans nos restaurants et nos boutiques», a déclaré Isaac.

L’industrie touristique de Bethléem a été durement touchée par le déclin spectaculaire du nombre de visiteurs depuis le déclenchement de la guerre à Gaza en octobre 2023. Avant le conflit, plus d’un million de pèlerins et de touristes visitaient le lieu de naissance de Jésus chaque année.

Isaac est devenu une voix mondiale pour les chrétiens et les Palestiniens, participant à des réunions avec des responsables de la sécurité nationale à la Maison Blanche et à des manifestations propalestiniennes à Londres. Il s’est par ailleurs récemment exprimé dans une mosquée d’Afrique du Sud.

Il a été très sévère dans son évaluation des nouveaux membres du cabinet du président élu américain Donald Trump, notamment envers le nouvel ambassadeur américain en Israël, Michael Huckabee, qui a déclaré qu’il ne croyait pas à l’occupation israélienne.

«À les entendre dire qu’il n’y a pas d’occupation, que c’est la Judée et la Samarie (plutôt que la Cisjordanie), cela montre clairement leur réalité imaginaire de la Palestine à partir de leur compréhension biblique, éloignée de toute réalité sur le terrain, qu’il s’agisse du droit international ou de la réalité dans laquelle nous vivons», a déclaré Isaac.

«Il affirme qu’il n’y a pas d’occupation. J’aimerais qu’il m’accompagne lorsque nous emmenons nos enfants à l’école tous les jours et que nous passons devant un poste de contrôle où les soldats (israéliens) braquent leurs armes sur nous.»

Isaac soutient que le plus dangereux chez les adeptes de cette idéologie est qu’ils «vivent dans une réalité totalement différente. Ce sont les temps bibliques imaginés. Dieu a donné la terre à Israël, qu’importe ce que dit le droit international».

«Peu importe que les Palestiniens vivent sur cette terre depuis des générations. Pour eux, la seule réalité qui compte est la façon dont ils comprennent la Bible.»

«Je trouve étrange que ce soient les mêmes personnes qui prêchent au monde la séparation de l’État et de la religion tout en imposant, à notre peuple et à moi, leurs propres croyances religieuses. Ils veulent que nous tous au Moyen-Orient acceptions non seulement leur religion, mais aussi la façon dont ils interprètent la Bible, ce sur quoi tous les chrétiens ne sont pas d’accord.»

«Et ils veulent imposer leurs croyances aux Arabes, aux Palestiniens, et même aux chrétiens palestiniens, au mépris total de la réalité ou du droit international.»

Cependant, Isaac a déclaré qu’il constatait des changements, ou ce qu’il appelle des «fissures dans le mur», dans la façon dont les chrétiens réagissent. «Je reçois beaucoup de messages et je commence à voir ce changement. Les crimes qu’Israël commet sont si difficiles à ignorer», a-t-il déclaré.

Dans son sermon de Noël de l’année dernière, Isaac a déclaré que le conflit à Gaza avait divisé le monde. Il affirme aujourd’hui que Gaza «a également créé une division parmi les chrétiens dans leur vision de la guerre».

«Certains continuent de croire et de soutenir le récit occidental selon lequel Israël se défend et qu’il s’agit d’une guerre légitime, ou encore le discours sioniste chrétien qui dit que c’est la terre d’Israël, alors que d’autres, plus préoccupés par la justice et les droits de l’homme, commencent à s’exprimer», soutient-il.

«Beaucoup en ont pris conscience pour la première fois. N’oublions pas que nombreux sont ceux qui, en Occident, ne se rendent même pas compte que les chrétiens palestiniens existent. Ainsi, lorsqu’ils voient et entendent des pasteurs dire que même l’église de Gaza a été attaquée et que des chrétiens de Gaza ont été tués et que des femmes ont été abattues dans la cour de l’église, cela remet en question leur point de vue selon lequel ce changement ne suffit pas à mettre fin à la guerre.»

Isaac affirme qu’il existe de nombreux parallèles entre l’histoire de Noël et ce que vivent les Palestiniens aujourd’hui.

«Jésus est né sous l’occupation, est devenu un réfugié et a survécu au massacre d’enfants», a-t-il déclaré. «Toutes ces histoires sont dans l’Évangile. Lorsque nous regardons Jésus, nous trouvons de l’espoir. Quand nous nous tournons vers Dieu, qui est juste et bon, nous avons de l’espoir.»

«C’est pourquoi, en cette période de Noël, notre espoir émane de notre foi. Nous continuerons à prier.»

Comme l’année dernière, les décorations festives de Bethléem seront à nouveau plus discrètes en signe de respect à l’égard de ceux qui ont été tués et qui souffrent à Gaza. «Oui, il n’y aura ni arbres de Noël ni pères Noël allumés», a déclaré Isaac. «Cela nous permet de parler de la véritable signification de Noël.»

Les chefs des différentes églises de Jérusalem ont également appelé les dirigeants des églises à partager des messages d’espoir pendant les célébrations de Noël de cette année. «Notre foi est mise à l’épreuve. Nous devons nous y accrocher», a déclaré Isaac.

«C’est là que le christianisme est né. Il y a une présence chrétienne continue à Bethléem, à Jérusalem et à Nazareth depuis 2 000 ans et je crois qu’il y aura une présence chrétienne après cela.»

«Tant que nous nous engageons à témoigner du lieu où tout a commencé, je suis convaincu que nous pourrons surmonter cette période.»

 Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Israël dit avoir identifié les corps rendus dimanche par le Hamas comme ceux de trois otages

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
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  • "Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza"
  • L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages

JERUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé lundi avoir identifié les dépouilles rendues par le Hamas la veille comme étant celles de trois soldats enlevés le 7 octobre 2023, ce qui porte à 20 le nombre d'otages morts rendus par le mouvement islamiste sur un total de 28 qu'il doit remettre.

"Après l’achèvement du processus d’identification par l’Institut national de médecine légale, en coopération avec la police israélienne et le rabbinat militaire", l'armée a "informé les familles des otages tombés au combat (...) que leurs proches ont été rapatriés en Israël et identifiés", a indiqué le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, dans un communiqué.

Les défunts ont été identifiés comme le capitaine américano-israélien Omer Neutra, 21 ans lors de son enlèvement, le caporal Oz Daniel, 19 ans, et le colonel Assaf Hamami, 40 ans, l'officier le plus gradé tombé aux mains du Hamas.

Selon le Forum des familles d'otages, les trois ont été tués dans des combats lors de l'attaque du Hamas sur le sol israélien du 7-Octobre qui a déclenché la guerre à Gaza,  et leurs corps ensuite enlevés dans le territoire palestinien.

Israël avait annoncé dimanche soir avoir reçu les dépouilles de trois otages remises par la Croix-Rouge, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Malgré plusieurs moments de tension, une trêve fragile tient à Gaza depuis le 10 octobre, dans le cadre d'un accord négocié par les Etats-Unis, prévoyant le retour de tous les otages enlevés en Israël, vivants ou morts.

En application de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas a libéré les derniers 20 otages vivants détenus à Gaza en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens, et doit encore restituer huit otages décédés.

Israël a à plusieurs reprises accusé le Hamas de ralentir le processus de restitution des corps, tandis que l'organisation islamiste affirme que la lenteur s'explique par le fait que de nombreuses dépouilles sont enfouies sous les décombres de Gaza.


A Gaza, des enfants reprennent les cours après deux ans de guerre

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
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  • Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive
  • Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles

GAZA: Des élèves de l'école Al Hassaina à Nousseirat,  dans le centre de la bande de Gaza, viennent de reprendre les cours malgré les destructions dans le territoire palestinien, où l'ONU a annoncé rouvrir progressivement des établissements, a constaté samedi l'AFPTV.

Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive, après deux ans de guerre dévastatrice délenchée par l'attaque du Hamas en Israël du 7 octobre 2023.

Le patron de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré sur X mardi que plus de 25.000 écoliers avaient déjà rejoint les "espaces d'apprentissage temporaires" de l'agence, tandis qu'environ 300.000 d'entre eux suivraient des cours en ligne.

Dans l'école Al Hassaina, des images de l'AFPTV ont montré dans la matinée des jeunes filles se rassemblant dans la cour en rang pour pratiquer des exercices en clamant "Vive la Palestine!"

Environ 50 filles se sont ensuite entassées dans une salle de classe, assises à terre sans bureaux, ni chaises.

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là.

Pendant la guerre entre Israël et le Hamas, cette école, comme de nombreuses autres installations de l'UNRWA, s'était transformée en refuge pour des dizaines de familles.

Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles.

Une autre salle de classe accueillait un nombre similaire d'adolescentes, presque toutes portant des hijabs et également assises au sol, cahiers posés sur leurs genoux.

Warda Radoune, 11 ans, a déclaré avoir hâte de reprendre sa routine d'apprentissage. "Je suis en sixième maintenant, mais j'ai perdu deux années de scolarité à cause du déplacement et de la guerre", a-t-elle confié à l'AFP.

"Nous reprenons les cours lentement jusqu'à ce que l'école soit à nouveau vidée (des déplacés), et que nous puissions continuer à apprendre comme avant", a-t-elle ajouté.

"Alors que l'UNRWA travaille à ouvrir davantage d'espaces d'apprentissage temporaires dans les abris, certains enfants sont contraints d'apprendre sur des escaliers, sans bureaux ni chaises. Trop d'écoles sont en ruines", a pointé cette semaine l'UNRWA sur X.

Le directeur régional Moyen-Orient d'Unicef, Edouard Beigbeder, avait souligné fin octobre à l'AFP que la communauté humanitaire était engagée dans une "course contre la montre" pour "remettre l'éducation au centre des priorités" à Gaza, au risque sinon d'y laisser une "génération perdue".


Israël menace d'intensifier les attaques contre le Hezbollah dans le sud du Liban

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.  L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé. L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah
  • A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer"

JERUSALEM: Israël a menacé dimanche d'intensifier ses attaques au Liban contre le Hezbollah, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé de tenter de se "réarmer", exhortant Beyrouth à tenir ses engagements de le désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le mouvement pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions libanais du Hezbollah et d'occuper cinq positions frontalières dans le sud du Liban.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah.

"L'engagement du gouvernement libanais à désarmer le Hezbollah et le chasser du sud du Liban doit être pleinement tenu", a d'abord déclaré dans un communiqué le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, affirmant que le groupe "joue avec le feu" et que "le président libanais traîne des pieds".

"Nous ne tolèrerons aucune menace contre les habitants du nord" d'Israël, a-t-il ajouté.

A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer".

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", a-t-il averti.

"Nous ne permettrons pas au Liban de redevenir un nouveau front contre nous et nous agirons comme il faudra".

Des milliers d'Israéliens vivant près de la frontière nord avaient dû évacuer leurs domiciles pendant des mois, après l'ouverture par le Hezbollah d'un front contre Israël à la suite de la guerre déclenchée à Gaza en octobre 2023.

Les tirs de roquette du mouvement chiite avaient provoqué un conflit de plus d'un an, culminant par deux mois de guerre ouverte avant la conclusion d'un cessez-le-feu fin 2024.

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent, invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.

Raid meurtrier et nouvelle frappe 

L'armée israélienne a intensifié ses attaques contre des cibles du Hezbollah ces derniers jours.

Jeudi, elle a mené un raid meurtrier dans le sud du Liban, poussant le président libanais, Joseph Aoun, à ordonner à l'armée de faire face à de telles incursions.

M. Aoun avait appelé à des négociations avec Israël à la mi-octobre, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu à Gaza, parrainé par le président américain Donald Trump.

Il a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de dialogue en intensifiant ses attaques, avant qu'une nouvelle frappe israélienne ne tue quatre personnes samedi dans le sud du pays, dans le district de Nabatiyeh.

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.

L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah.

"Le terroriste était impliqué dans le transfert d'armes et dans les tentatives de reconstitution des infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle indiqué, précisant que trois autres membres du groupe avaient été tués.

"Les activités de ces terroristes constituaient une menace pour l'Etat d'Israël et ses civils, ainsi qu'une violation des accords entre Israël et le Liban", a ajouté l'armée.

La veille, elle avait annoncé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement.

A Nabatiyeh, des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche pour rendre hommage aux cinq membres du Hezbollah tués, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les participants lançaient des pétales de fleurs sur les cercueils, recouverts du drapeau du Hezbollah, en scandant: "Mort à Israël, mort à l'Amérique".

"Voici le prix que le Sud (du Liban) paie chaque jour", a déclaré à l'AFP Rana Hamed, la mère de l'un des cinq hommes tués. "Nous savons qu'Israël est notre ennemi depuis des décennies."

L'émissaire américain, Tom Barrack, a exhorté samedi le Liban à engager des pourparlers directs avec Israël, affirmant que si Beyrouth franchissait le pas, les Etats-Unis pourraient faire "pression sur Israël pour qu'il se montre raisonnable".