Baisse attendue de 14 % du tarif réglementé de l'électricité pour les particuliers à partir du 1er février

Une photographie montre une ampoule électrique exposée à côté d'un dépliant de la multinationale française de l'électricité appartenant à l'État français Electricite de France (EDF) à Paris le 25 juillet 2023. (Photo AFP)
Une photographie montre une ampoule électrique exposée à côté d'un dépliant de la multinationale française de l'électricité appartenant à l'État français Electricite de France (EDF) à Paris le 25 juillet 2023. (Photo AFP)
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Publié le Samedi 28 décembre 2024

Baisse attendue de 14 % du tarif réglementé de l'électricité pour les particuliers à partir du 1er février

  • Selon un arrêté publié samedi, la taxe sur l'électricité (accise) remontera mécaniquement à son niveau d'avant-crise, augmenté de l'inflation, soit 33,70 euros par mégawattheure pour les particuliers contre 22 euros actuellement.
  • L'arrêté entérine donc l'absence de hausse supplémentaire voulue par Michel Barnier pour apurer les comptes publics, mesure phare de son projet de loi de finances qui a été censuré.

PARIS : Le bouclier tarifaire sur l'électricité prendra fin le 1er février, mais sans la hausse de taxe envisagée : une aubaine pour les ménages qui bénéficieront d'une baisse de 14 % de leur facture. Toutefois, faute d'adoption du budget, cette mesure est synonyme de quelques mauvaises nouvelles.

Selon un arrêté publié samedi, la taxe sur l'électricité (accise) remontera mécaniquement à son niveau d'avant-crise, augmenté de l'inflation, soit 33,70 euros par mégawattheure pour les particuliers contre 22 euros actuellement.

L'arrêté entérine donc l'absence de hausse supplémentaire voulue par Michel Barnier pour apurer les comptes publics, mesure phare de son projet de loi de finances qui a été censuré.

Cette hausse aurait permis de rapporter jusqu'à 3,4 milliards d'euros dans les caisses de l'État, mais elle aurait eu pour conséquence de limiter la baisse de la facture des ménages à 9 %.

Emblématique, cette mesure avait été vivement contestée au Parlement aussi bien par le RN que par LFI et des voix LR, qui craignaient pour la facture des usagers.

Dans une ultime concession pour éviter la chute de son gouvernement, Michel Barnier avait renoncé à cette hausse le 28 novembre, mais celle-ci a tout de même été censurée quelques jours plus tard.

L'arrêté publié samedi « porte sur la fin du bouclier tarifaire qui avait été mis en place à la suite des fortes augmentations liées aux tensions sur le marché de l'électricité en 2022 et 2023 », a expliqué l'entourage du ministre chargé de l'Industrie et de l'Énergie, Marc Ferracci, joint par l'AFP.

« Les augmentations de taxes prévues dans le projet de loi de finances initiale n'entrent pas en vigueur » et « la baisse des prix de l'électricité devrait être, comme l'a annoncé le Premier ministre le 28 novembre dernier, de 14 % en 2025 », a-t-on ajouté.

Depuis plusieurs mois, les cours de l'électricité ont fortement reflué sur les marchés internationaux et les abonnés au tarif réglementé de vente (TRV), soit 76 % des ménages, en profiteront donc malgré la fin du bouclier tarifaire.

Les petites et moyennes entreprises abonnées au TRV, dont l'accise sera seulement relevée à 26,23 euros/MWh à partir du 1^(er) février selon l'arrêté, en bénéficieront également.

Pour le gaz de chauffage, le tarif de l'accise passera à 17,16 € par MWh en 2025, contre 16,37 €/MWh en 2024 et 8,37 €/MWh en 2023.

Avantages et inconvénients

L'absence, pour l'instant, de budget 2025, conséquence de la censure du gouvernement Barnier le 4 décembre, a des avantages et des inconvénients pour les Français.

Seule existera au 1^(er) janvier une « loi spéciale » autorisant uniquement le gouvernement à lever les impôts et à dépenser les crédits sur la base du budget 2024, sans possibilité de nouvelle mesure.

L'absence de hausse supplémentaire de la taxe sur l'électricité fait partie des bonnes nouvelles. On note également l'absence de désindexation des retraites, toutes relevées de 2,2 % au 1^(er) janvier. Il n'y aura pas non plus, pour l'instant, de déremboursement de certains médicaments ou de suppression de 4 000 postes d'enseignants.

En revanche, l'absence de nouveau budget signifie que 380 000 nouveaux ménages risquent de basculer dans l'impôt sur le revenu et que des millions de foyers paieront davantage en raison de l'absence d'indexation du barème sur l'inflation. Des engagements en faveur des agriculteurs et du secteur du textile, ainsi que la hausse des crédits des ministères régaliens sont suspendus pour l'instant.

Des aides à l'outre-mer, la baisse de la TVA en Martinique et en Guadeloupe, ainsi qu'un prêt d'un milliard d'euros à la Nouvelle-Calédonie sont bloquées dans les tuyaux.

Autre inconvénient pour des millions de salariés : les tickets restaurant ne sont plus utilisables pour des courses alimentaires à partir du 1^(er) janvier.

Reste à voir ce que reprendra, ou non, le budget dont François Bayrou souhaite qu'il soit voté en février, et si le gouvernement sera de nouveau censuré, auquel cas la loi spéciale continuerait à s'appliquer.


Paris : deuxième édition du Prix international UNESCO-Al-Fozan pour la recherche scientifique

L’UNESCO et la Fondation Abdullah Al-Fozan ont dévoilé ce vendredi les lauréats de la deuxième édition du « Prix international UNESCO Al-Fozan », lors d’une cérémonie organisée au siège de l’organisation à Paris.
L’UNESCO et la Fondation Abdullah Al-Fozan ont dévoilé ce vendredi les lauréats de la deuxième édition du « Prix international UNESCO Al-Fozan », lors d’une cérémonie organisée au siège de l’organisation à Paris.
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  • L’UNESCO et la Fondation Abdullah Al-Fozan ont remis le Prix international UNESCO Al-Fozan à cinq jeunes chercheurs en STEM originaires des cinq régions du monde, lors d'une cérémonie à Paris
  • Ce prix biennal, doté de 250 000 dollars, vise à promouvoir l'excellence scientifique, l'enseignement des disciplines STEM, et l’innovation parmi les jeunes talents internationaux

PARIS: L’UNESCO et la Fondation Abdullah Al-Fozan ont dévoilé ce vendredi les lauréats de la deuxième édition du « Prix international UNESCO Al-Fozan », lors d’une cérémonie organisée au siège de l’organisation à Paris.

La remise des prix s’est tenue en présence du ministre saoudien de l’Investissement, Khalid Al-Faleh, de l’ambassadeur du Royaume en France, Fahd Al-Ruwaili, du délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’UNESCO, le Dr Abdullilah Al-Tokhais, ainsi que du fondateur du prix, Abdullah Al-Fozan.

Assistait également à la cérémonie, Simona-Mirela Miculescu, présidente de la Conférence générale de l’UNESCO, Vera Khoury Lacoeuilhe, présidente du Conseil exécutif de l’organisation, et Lidia Brito, directrice générale adjointe de l’UNESCO, ainsi qu’un florilège de personalités diplomatiques et scientifiques.

Le prix qui récompense cinq jeunes chercheurs en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM), des cinq régions du monde, à été attribué cette année à trois jeunes chercheuses et deux chercheurs.

Les lauréats sont: la chercheuse marocaine Mounia Laasiri (région arabe), pour son travail dans le domaine de la physique des particules, la chercheuse chypriote Kyriaki Michaelidou (région Europe et Amérique du Nord) pour ses travaux sur l’épidémiologie génétique du cancer, la chercheuse péruvienne Rosa Vásquez (région Amérique Latine et Caraïbes) pour la science et la protection de l’environnement en Amazonie.

Récompensé également, le chercheur chinois Lijing Cheng (région Asie-Pacifique), pour ses travaux dans le domaine des sciences du climat, ainsi que le chercheur namibien Ndawdika Mulundilini (région Afrique), pour ses recherches dans le domaine des sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM).

En plus de la reconnaissance internationale, les cinq lauréats reçoivent une dotation financière dont la valeur totale s’élève à 250 000 dollars, à partager

Dans son allocution, l’ambassadeur Al-Tokhais a souligné que « ce prix incarne la vision du Royaume d’Arabie saoudite en matière de soutien à l’innovation, à l’éducation et à l’autonomisation des jeunes, grâce à un partenariat stratégique avec l’UNESCO et à l’initiative de la Fondation Abdullah Al-Fozan ».

Le fondateur du prix, Abdullah Al-Fozan, a pour sa part exprimé sa gratitude envers les autorités saoudiennes et l’UNESCO, saluant un partenariat « exemplaire » qui permet de célébrer les chercheurs de demain et d’attirer les talents émergents.

Il a également félicité les lauréats, louant « leur créativité et leur leadership dans l’exploration des horizons du futur », et leur a souhaité « une carrière jalonnée de succès et d’innovations ».

Créé en octobre 2021, le Prix international UNESCO Al-Fozan est la première récompense mondiale attribuée par l’UNESCO à l’initiative du Royaume d’Arabie saoudite, avec pour objectif d’encourager l’excellence scientifique des jeunes chercheurs issus des cinq régions de l’organisation.

Au-delà de la reconnaissance académique, le prix entend promouvoir l’enseignement des disciplines STEM, développer les compétences nécessaires aux métiers de demain, renforcer la coopération scientifique internationale et contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable.

Le prix, attribué tous les deux ans par un jury international composé de cinq experts de renom, met en lumière la contribution des jeunes scientifiques au progrès de leurs sociétés et à l’enrichissement du savoir mondial.


Avions russes dans le ciel estonien: Macron dénonce une "incursion dangereuse et irresponsable"

Cette image diffusée par l'armée de l'air suédoise le 19 septembre 2025 montre un chasseur russe MIG-31 survolant la mer Baltique après avoir violé l'espace aérien estonien. (AFP)
Cette image diffusée par l'armée de l'air suédoise le 19 septembre 2025 montre un chasseur russe MIG-31 survolant la mer Baltique après avoir violé l'espace aérien estonien. (AFP)
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  • Trois avions militaires russes ont violé l’espace aérien estonien, provoquant une condamnation ferme de la France qui y voit une escalade dans les provocations de Moscou
  • Macron promet une posture de sécurité renforcée, tandis que Paris rappelle que l’incident constitue une violation du droit international et une atteinte à un allié de l’UE et de l’Otan

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a condamné "avec la plus grande vigueur" vendredi l'entrée de trois avions militaires russes dans l'espace aérien de l'Estonie, dénonçant "une nouvelle étape" dans l'"accumulation de provocations et de gestes irresponsables de la Russie".

"Je condamne avec la plus grande vigueur les incursions d’avions russes en Estonie. Elles constituent une nouvelle étape dans cette accumulation de provocations et de gestes irresponsables de la Russie. J‘adresse mon plein soutien aux autorités estoniennes. Une posture de sécurité sera adoptée face à ces violations répétées", a-t-il affirmé sur X.

Le ministère français des Affaires étrangères avait déjà dénoncé dans un communiqué "une incursion dangereuse et irresponsable dans l'espace aérien d'un Etat membre de l'Union européenne et d'un allié de l'Otan (...) en violation flagrante du droit international".

Les trois avions russes ont été interceptés par des avions de chasse de l'Otan.


La reconnaissance de la Palestine, révélateur des fractures politiques françaises

Vue du siège des Nations unies à New York le 17 septembre 2025. (AFP)
Vue du siège des Nations unies à New York le 17 septembre 2025. (AFP)
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  • La décision de Macron de reconnaître l’État palestinien ravive le clivage gauche-droite en France
  • Le camp présidentiel reste divisé et silencieux, redoutant les réactions de l’électorat juif

PARIS: La reconnaissance de la Palestine voulue par Emmanuel Macron est un révélateur des fractures et recompositions politiques en France, avec un RN et des LR alignés sur Israël, un camp présidentiel embarrassé et une gauche qui soutient cette décision après s'être déchirée depuis les attentats du 7-Octobre.

Lorsque le chef de l'Etat a annoncé sa décision fin juillet, les réactions furent vives à droite et à gauche.

"Reconnaître aujourd'hui un État palestinien, c'est reconnaître un État Hamas et donc un État terroriste", avait martelé Marine Le Pen (RN). "Le président de la République se retrouve félicité par le Hamas", avait renchéri Laurent Wauquiez (LR). A gauche, Jean-Luc Mélenchon (LFI) s'était réjoui d'une "victoire morale" tout comme Olivier Faure (PS) qui avait salué "une avancée fondamentale".

"Sur cette question, le clivage gauche/droite est réactivé", constate le sondeur Frédéric Dabi (Ifop).

A gauche, le politologue Vincent Martigny constate que la reconnaissance de la Palestine "masque au moins temporairement les mois d'oppositions virulentes" consécutives au refus de LFI de qualifier de terroristes les massacres du 7-Octobre.

"Il y a eu un véritable divorce à gauche, une fracture sur les valeurs, notamment sur les accusations d'antisémitisme à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon", rappelle-t-il.

Effaçant le Parti communiste, historiquement en pointe dans la défense des droits des Palestiniens, les Insoumis ont repris le flambeau de cette "gauche tiers-mondiste, en solidarité instinctive avec la cause palestinienne qui représente son paradigme de l'injustice", selon M. Martigny.

"LFI en a fait une stratégie lors de la campagne des Européennes où c'était +tout Gaza+ avec la Franco-palestienne Rima Hassan comme égérie", rappelle M. Dabi. "C'est un moyen de mobilisation de sa base, des jeunes qui sont les plus acquis à la cause palestinienne, des Français de confession musulmane, des habitants des quartiers populaires", souligne-t-il.

Ces clivages à gauche se sont atténués ces derniers mois du fait de la tournure de la guerre à Gaza qui a conduit fin mai le Premier secrétaire du PS Olivier Faure à reprendre pour la première fois le mot "génocide" utilisé très tôt par les Insoumis.

Mais le PS, qui historiquement recueillait une large part des voix de la communauté juive avant que celle-ci ne commence à se droitiser sous Nicolas Sarkozy, marche toujours sur des oeufs en interne quand il s'agit d'Israël. Comme l'a encore montré la dernière polémique autour de la proposition d'Olivier Faure de pavoiser les mairies de drapeaux palestiniens le 22 septembre.

- "Basculement" de la droite -

Pour M. Martigny, "l'évolution la plus frappante" de ces dernières années reste cependant le "basculement de la droite", plutôt pro-arabe de De Gaulle à Chirac et aujourd'hui "alignée" sur Israël. Un positionnement partagé avec le RN, devenu premier défenseur du gouvernement Netanyahu et désireux de faire oublier le passé antisémite de l'extrême droite française.

"C'est le courant +occidentaliste+ qui fait d'Israël l'avant-pont des démocraties engagées contre l'islamisme politique incarné par le Hamas. La lutte du gouvernement israélien répond à leur propre obsession contre les islamistes", résume M. Martigny.

De fait, après bientôt deux ans de guerre, les responsables LR et RN continuent de justifier toutes les actions d'Israël, même les plus meurtrières, au nom de son "droit à la sécurité".

Officiellement, LR et RN restent favorables à la création un jour d'un Etat palestinien - après notamment la libération des otages et la reddition du Hamas. Mais ils ne critiquent pas M. Netanyahu quand il répète "qu'il n'y aura pas d'Etat palestinien" ou fait en sorte que cela devienne sur le terrain impossible.

Ce rejet d'une reconnaissance aujourd'hui de l'Etat palestinien est partagé plus discrètement par une partie du camp présidentiel (chez Renaissance ou Horizons) resté "dubitatif" depuis l'annonce du chef de l'Etat, selon un cadre macroniste.

"La reconnaissance de l'Etat palestinien est perçue par une grande partie de la communauté juive comme une provocation. Et Renaissance est très structuré par la solidarité sans faille avec les Juifs de France", souligne M. Martigny.

"Il y a un grand silence. Vous avez entendu Gabriel Attal ou Edouard Philippe ?", remarque M. Dabi selon qui cet embarras est renforcé par "la godille" d'Emmanuel Macron qui "pose des conditions à la reconnaissance au printemps puis les lève à l'été".