Des habitants du sud de la Syrie se retrouvent nez à nez avec des soldats israéliens

Cette vue aérienne montre la zone autour d'un rond-point dans le sud de la ville de Manbij, au nord de la Syrie, le 21 décembre 2024. Les rebelles islamistes ont pris Damas lors d'une offensive éclair le 8 décembre, chassant le président Bachar al-Assad et mettant fin à cinq décennies de règne du Baas en Syrie. (Photo / AFP)
Cette vue aérienne montre la zone autour d'un rond-point dans le sud de la ville de Manbij, au nord de la Syrie, le 21 décembre 2024. Les rebelles islamistes ont pris Damas lors d'une offensive éclair le 8 décembre, chassant le président Bachar al-Assad et mettant fin à cinq décennies de règne du Baas en Syrie. (Photo / AFP)
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Publié le Dimanche 29 décembre 2024

Des habitants du sud de la Syrie se retrouvent nez à nez avec des soldats israéliens

  • Dans un village de la province de Qouneitra, sur le plateau du Golan, des habitants se retrouvent nez à nez avec des soldats israéliens qui profitent de la nouvelle donne à Damas pour mener des incursions chez le voisin syrien.
  • Dans la rue principale de Jabata al-Khachab, des soldats israéliens armés se toisent de loin avec des villageois syriens. Un char israélien est stationné à l'entrée du village, ont constaté des journalistes de l'AFP.

QOUNEITRA, SYRIE : Dans un village de la province de Qouneitra, sur le plateau du Golan, des habitants se retrouvent nez à nez avec des soldats israéliens qui profitent de la nouvelle donne à Damas pour mener des incursions chez le voisin syrien.

Le 8 décembre, jour de la chute de Bachar al-Assad, l'armée israélienne avait annoncé s'être déployée dans la zone tampon démilitarisée du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie, à la lisière de la partie de ce plateau occupée par Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967 et annexée en 1981.

Dans la rue principale de Jabata al-Khachab, des soldats israéliens armés se toisent de loin avec des villageois syriens. Un char israélien est stationné à l'entrée du village, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ce village est situé dans cette zone tampon où sont déployés les Casques bleus de la Force des Nations unies pour l'observation du désengagement (FNUOD).

Dans la ville d'al-Baath, dans le centre de la province de Qouneitra, les habitants témoignent des mêmes scènes, avec l'arrivée de véhicules de l'armée israélienne.

« Les habitants sont très remontés contre l'incursion israélienne (...). Nous sommes pour la paix, mais à condition qu'Israël se retire jusqu'à la ligne de cessez-le-feu », affirme à l'AFP Arsan Arsan, un médecin de 51 ans résidant à Al-Baath, en référence à la ligne qui sépare la partie du Golan occupée par Israël du territoire syrien.

Les rues sont envahies de morceaux de fer, de branches d'arbres et de monticules de terre, conséquence du passage des chars israéliens.

« Regardez ces rues détruites par les chars israéliens, les panneaux détruits. C'est inhumain ! » s'offusque le quinquagénaire.

En quelques jours, les forces israéliennes ont pris le contrôle de la zone tampon, ainsi que de sites voisins sur le mont Hermon et dans la province de Damas.

- Drapeau israélien -

Le 17 décembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a tenu une « réunion sécuritaire » en territoire syrien, au sommet du mont Hermon, aux confins du Golan annexé par Israël.

« Nous sommes ici pour évaluer la situation et décider du déploiement d'Israël dans ce lieu stratégique, jusqu'à ce qu'une autre solution garantissant la sécurité d'Israël soit trouvée », a-t-il déclaré.

Aucune présence militaire du nouveau pouvoir syrien n'est visible sur la route reliant la province de Qouneitra à Damas. L'AFP a constaté que tous les postes de contrôle étaient vides.

Les forces de l'ancien pouvoir avaient subitement abandonné leurs positions dans le sud de la Syrie, avant même l'arrivée des groupes rebelles à Damas.

Dans la ville de Qouneitra, la plupart des habitants restent cloîtrés chez eux. D'autres, debout devant leur porte, ont observé l'arrivée des forces israéliennes dans leurs quartiers et leurs rues.

Des soldats israéliens ont hissé leur drapeau sur plusieurs collines environnantes.

« Nous sommes à quelque 400 mètres des chars (...). Les enfants ont peur de cette incursion israélienne », affirme à l'AFP Yassin al-Ali, aux abords du village d'al-Hamidiyah, près d'al-Baath.

Entouré d'enfants qui jouent autour de lui, cet habitant de 43 ans appelle les nouvelles autorités et la communauté internationale à assumer leur responsabilité dans cette incursion.

- « Annihiler » la région.

L'ONU considère la prise de contrôle de la zone tampon par Israël comme une « violation » de l'accord de désengagement de 1974.

Son Secrétaire général, Antonio Guterres, a exprimé sa « profonde préoccupation » face aux « violations » de la souveraineté syrienne par Israël.

Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad, Israël a mené des centaines de frappes sur le territoire syrien visant des sites militaires, affirmant vouloir éviter que l'arsenal du précédent pouvoir ne tombe entre les mains des nouvelles autorités.

Pour le nouveau dirigeant syrien Ahmad al-Chareh, « les Israéliens ont clairement franchi les lignes d'engagement en Syrie ».

Celui qui se faisait appeler Abou Mouhammad al-Jolani a cependant précisé que « l'état d'épuisement de la Syrie après des années de guerre et de conflits ne permet pas d'entrer dans de nouveaux conflits ».

Depuis son village, M. Ali exprime sa crainte de voir Israël « annihiler » la région entière et dit ressentir la solitude des habitants de la région.

« Ce qui se passe mériterait que les Syriens qui font la fête sur la place des Omeyyades (à Damas) fassent une pause (...) et viennent nous soutenir ici face à l'occupation israélienne. »


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com