En Algérie, des associations appellent à préserver le chardonneret, une espèce menacée

Un chardonneret (Carduelis carduelis) se perche dans une cage lors d’une compétition à Alger, le 2 novembre 2024. Avec son plumage vif et son doux trille, le chardonneret est depuis longtemps vénéré dans ce pays (Photo par l’AFP).
Un chardonneret (Carduelis carduelis) se perche dans une cage lors d’une compétition à Alger, le 2 novembre 2024. Avec son plumage vif et son doux trille, le chardonneret est depuis longtemps vénéré dans ce pays (Photo par l’AFP).
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Publié le Lundi 06 janvier 2025

En Algérie, des associations appellent à préserver le chardonneret, une espèce menacée

  • Les chardonnerets sont originaires d'Europe occidentale et d'Afrique du Nord, et leur élevage est un loisir très prisé en Algérie, où ils sont connus sous le nom de « maknin ».
  • La mise en cage des oiseaux sauvages les expose à de graves problèmes de santé en raison des changements brutaux de leur régime alimentaire et de leur environnement, affirment les défenseurs de ces oiseaux.

SETIF, ALGERIE : Avec son plumage aux couleurs vives et son chant mélodieux, le chardonneret est depuis longtemps chéri en Algérie, mais les appels à le protéger contre le braconnage et le commerce illégal se multiplient aujourd'hui.

Originaire d'Europe occidentale et d'Afrique du Nord, le chardonneret est un petit oiseau au plumage distinctif, caractérisé par une tête aux couleurs blanche, rouge et noire et des ailes ornées de bandes jaunes.

Mais avec son chant harmonieux, il est de plus en plus chassé et mis en captivité.

« Dès que ces oiseaux sauvages sont mis en cage, ils souffrent fréquemment de graves problèmes de santé, tels que des inflammations intestinales, en raison des changements brusques de leur régime alimentaire et de leur environnement », explique Zinelabidine Chibout, bénévole à l'Association pour la protection des oiseaux chanteurs sauvages à Sétif, une ville située à environ 300 kilomètres à l'est d'Alger.

- Encourager l'élevage.

Des lois adoptées en 2012 ont classé cet oiseau, également connu localement sous le nom de « maknin », parmi les espèces protégées, en interdisant sa capture à l'état sauvage ainsi que sa vente.

Cependant, cette protection reste insuffisante et l'oiseau, auquel l'Algérie consacre même une journée spéciale chaque année le 1^(er) mars, risque de disparaître à l'état sauvage en Algérie et en Afrique du Nord.

Selon une étude menée en 2021 par l'université de Guelma, au moins six millions de chardonnerets sont retenus en captivité dans des cages par des amateurs et des commerçants dans le nord-est du pays.

Des chercheurs de l'université ont documenté la vente de centaines de chardonnerets en une seule journée lors de leur visite de marchés.

Sur un marché d'Annaba, dans le nord-est de l'Algérie, ils ont compté environ 300 oiseaux proposés à la vente.

Basée à Sétif, l'association de M. Chibout s'emploie également à inverser cette tendance : elle achète des chardonnerets blessés ou négligés, qu'elle soigne avant de les relâcher dans la nature.

« Nous les soignons dans de grandes cages, et une fois qu'ils se rétablissent et peuvent voler à nouveau, nous les relâchons dans la nature », explique M. Chibout.

Des associations de défense des animaux appellent également à privilégier l'élevage de cette espèce.

Madjid Ben Daoud, éleveur passionné de chardonnerets et membre d’une association de protection de l’environnement à Alger, estime que cette approche pourrait protéger la population sauvage de l'oiseau et réduire la demande sur le marché.

« Notre objectif est d'encourager l'élevage des chardonnerets déjà en captivité, afin que les gens n'aient plus besoin de les capturer dans la nature », a-t-il déclaré.

-Symbole de liberté

Souhila Larkam, qui élève des chardonnerets chez elle, estime que les gens ne devraient en posséder un qu'à condition de pouvoir garantir sa reproduction.

L'association de M. Chibout mène des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes générations.

Abderrahmane Abed, vice-président de l'Association pour la protection des oiseaux chanteurs sauvages de Sétif, a récemment emmené un groupe d'enfants en forêt pour leur parler du rôle de l'oiseau dans l’écosystème.

« Nous voulons leur inculquer l'idée que ces oiseaux sauvages méritent notre respect », explique-t-il. « Ils ne devraient ni être chassés ni maltraités. »

En Algérie et dans d'autres régions d'Afrique du Nord, il est également symbole de liberté. Il est souvent évoqué dans des poèmes ou des contes comme un oiseau libre et fier.

Il fut notamment un symbole d’espoir au temps de la colonisation française, le militant indépendantiste Mohamed El Badji en ayant fait une chanson célèbre : « El Meknine Ezzine ».


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com