Dans le désert, la jeunesse saoudienne à l'école du rallye Dakar

La Saoudienne Merryhan Albaz (C), accompagnée de l’ancien pilote belge Jacky Ickx (4^e R), se tient sur le podium du « Saudi Next Gen Drivers » lors du 47^e Dakar, à Bisha, dans le quadrant sud-ouest de l’Arabie saoudite, le 6 janvier 2025. La nouvelle génération de pilotes saoudiens affine ses compétences. (Photo AFP)
La Saoudienne Merryhan Albaz (C), accompagnée de l’ancien pilote belge Jacky Ickx (4^e R), se tient sur le podium du « Saudi Next Gen Drivers » lors du 47^e Dakar, à Bisha, dans le quadrant sud-ouest de l’Arabie saoudite, le 6 janvier 2025. La nouvelle génération de pilotes saoudiens affine ses compétences. (Photo AFP)
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Publié le Mardi 07 janvier 2025

Dans le désert, la jeunesse saoudienne à l'école du rallye Dakar

  • En parallèle de sa compétition officielle, pour la sixième année consécutive dans le désert d'Arabie saoudite, le célèbre rallye-raid organise pour la première fois un programme de formation de dix jeunes pilotes saoudiens, appelé « Saudi Next Gen ».
  • « 63 % de la population saoudienne a moins de 30 ans et le prince héritier veut avoir le soutien de la jeunesse. Le sport est très populaire chez les jeunes », explique à l'AFP Danyel Reiche, professeur à l'université de Georgetown au Qatar.

BISHA, ARABIE SAOUDITE :Sitôt descendue du buggy, la combinaison encore enfarinée de sable, la jeune Saoudienne Merryhan Albaz se remet du rouge à lèvres : sur le bivouac du Dakar-2025, la nouvelle génération de pilotes saoudiens se prépare.

En parallèle de sa compétition officielle, pour la sixième année consécutive dans le désert d'Arabie saoudite, le célèbre rallye-raid organise pour la première fois un programme de formation de dix jeunes pilotes saoudiens, appelé « Saudi Next Gen ».

Cette opération de relations publiques symbolique illustre l'investissement massif du royaume dans le sport ces dernières années, qui s'est spectaculairement libéralisé dans certains domaines sociétaux sous la houlette du nouveau prince héritier Mohammed ben Salmane, âgé de 39 ans.

« 63 % de la population saoudienne a moins de 30 ans et le prince héritier veut avoir le soutien de la jeunesse. Le sport est très populaire chez les jeunes », explique à l'AFP Danyel Reiche, professeur à l'université de Georgetown au Qatar.

Sur le campement de départ du Dakar, cinq équipages bénéficient d'une semaine de coaching : un pilote et un copilote par équipe. Les huit hommes et deux femmes sélectionnés par la fédération automobile saoudienne peuvent remporter une place pour le Dakar 2026.

« On m'avait toujours dit que je ne pouvais pas participer au rallye Dakar. Que c'est dangereux, et que c'est encore plus difficile pour nous les femmes », raconte à l'AFP Merryhan Albaz, une influenceuse de 32 ans passionnée de mécanique.

« Ici, le week-end, c'est prendre le 4x4, conduire dans le désert. »

Désert, environs de Bisha (sud-ouest), huit heures du matin.

Au milieu des cailloux et des buissons épineux, Edo Mossi met ses élèves en ordre de marche pour les faire tourner sur une boucle de 26 km de long. Les cinq SSV (un véhicule à mi-chemin entre le quad et la voiture) démarrent en pétaradant, à trois minutes d'intervalle.

Les intéressés l'ignorent, mais ce jour-là, leur entraîneur se préoccupe peu de leur conduite.

Derrière ses lunettes fumées, l'Italien de 44 ans observe leur attitude générale, leur préparation du véhicule, leur anticipation des problèmes potentiels et leur communication avec le mécanicien responsable. Qui a la rigueur de fer nécessaire pour intégrer l'élite mondiale du rallye-raid ?

« Ici, le week-end, c'est prendre le 4x4, conduire dans le désert et y faire un pique-nique ; c'est leur habitat naturel. Donc, voir des locaux qui font de la compétition à haut niveau, c'est une belle histoire », se félicite Edo Mossi.

Comme toutes les femmes saoudiennes, Merryhan Albaz n'a obtenu le droit de passer le permis de conduire qu'en 2018. Lorsqu'un premier rallye exclusivement féminin s'est tenu dans son pays en 2020, la jeune femme de Jeddah s'est précipitée pour y participer.

Évoluant dans le milieu très masculin des sports automobiles, elle se retrouve sous le feu des projecteurs en Arabie saoudite.

« Un homme peut faire n'importe quelle erreur, personne ne lui dira rien. Mais pour une femme, la moindre petite chose sera retenue contre elle. Il faut donc avoir le courage de se lancer, à la fois émotionnellement et physiquement », confie-t-elle au retour de l'entraînement.

- « Il semblerait que l'Arabie saoudite veuille former ses propres sportifs. »

Si la société saoudienne reste profondément conservatrice, les droits des femmes ont nettement progressé dans la péninsule depuis 2018. 

Au-delà d'une recherche de reconnaissance internationale, l'engagement de Ryad en faveur du sport répond à la diversification d'une économie dépendante de la rente pétrolière, ainsi qu'à la volonté de faire pratiquer une activité physique à une population qui compte 40 % d'adultes obèses.

D'après les chiffres du fonds souverain saoudien, la contribution du secteur sportif au PIB national s'élevait à 6,9 milliards de dollars en 2024, contre 2,4 milliards en 2016. Deux milliards de dollars sont investis chaque année dans ce secteur au sein du royaume de 35 millions d'habitants.

Pour porter leurs couleurs lors des compétitions, « le Qatar ou les Émirats ont naturalisé des athlètes », explique Danyel Reiche. « Il semblerait que l'Arabie saoudite veuille former ses propres sportifs. Cela prendra au moins dix ans avant qu'ils ne soient compétitifs au niveau international », poursuit ce spécialiste du sport au Moyen-Orient.

Chez les « Saudi Next Gen », Hamza Bakhashab, 21 ans, nourrit un double objectif : remporter le titre de champion du monde de rallye-raid et gagner le Dakar.

« Pour l'année prochaine, je serai prêt. Je dois m'améliorer physiquement et en endurance, mais j'ai déjà une bonne base », affirme avec assurance ce fils d'un ex-pilote de course. L'assurance des champions ?


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com