France: grand oral de Bayrou, qui tente d'éviter la censure

Alors que son prédécesseur avait tenté en vain d'obtenir un engagement de "non censure" de l'extrême droite, François Bayrou mise cette fois sur la gauche et particulièrement les socialistes pour trouver une voie de passage. (AFP)
Alors que son prédécesseur avait tenté en vain d'obtenir un engagement de "non censure" de l'extrême droite, François Bayrou mise cette fois sur la gauche et particulièrement les socialistes pour trouver une voie de passage. (AFP)
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Publié le Mardi 14 janvier 2025

France: grand oral de Bayrou, qui tente d'éviter la censure

  • Nommé en décembre, François Bayrou, 73 ans, a pour premier défi de faire passer un budget pour 2025, sous la pression des oppositions et des marchés financiers
  • Il doit pour cela éviter de subir le même sort que son prédécesseur Michel Barnier, dont le gouvernement minoritaire avait été renversé au bout de trois mois par une alliance des députés de gauche et d'extrême droite

PARIS: Le nouveau Premier ministre français François Bayrou abat ses cartes mardi sur le budget et les retraite dans son grand oral devant les députés, afin de tenter d'éviter une censure.

Alors que la France traverse une période d'instabilité inédite depuis des décennies, la déclaration de politique générale du chef de gouvernement centriste --le quatrième en un an en France-- sera scrutée dans l'après-midi devant l'Assemblée nationale.

Nommé en décembre, François Bayrou, 73 ans, a pour premier défi de faire passer un budget pour 2025, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.

Il doit pour cela éviter de subir le même sort que son prédécesseur Michel Barnier, dont le gouvernement minoritaire avait été renversé au bout de trois mois par une alliance des députés de gauche et d'extrême droite.

Il a lancé d'intenses tractations avec la gauche, centrées sur le sort de la dernière réforme des retraites. Mais l'équation reste délicate car l'Assemblée nationale est fracturée en trois blocs (gauche / centre-droit et droite / extrême droite), dont aucun ne dispose de la majorité absolue.

Alors que son prédécesseur avait tenté en vain d'obtenir un engagement de "non censure" de l'extrême droite, François Bayrou mise cette fois sur la gauche et particulièrement les socialistes pour trouver une voie de passage.

Mais le secrétaire général du Parti socialiste Pierre Jouvet a déploré lundi sur la chaîne BFMTV l'absence "d'avancée significative" et de "garantie concernant la suspension" de la réforme des retraites réclamée à cor et à cri par la gauche, estimant que François Bayrou s'était fait "rattraper par la patrouille" située "à sa droite".

De quoi précipiter les socialistes dans les bras de la censure, puisqu'une motion sera sans nul doute déposée par les Insoumis (gauche radicale) mardi.

Sans les voix des socialistes, la France insoumise et le Rassemblement national (droite nationaliste) ne peuvent pas renverser le gouvernement.

Toute la journée de lundi, l'exécutif a multiplié les pourparlers. "Ils donnent l'impression de se démener, mais à la fin c'est maigre", a résumé auprès de l'AFP la patronne des écologistes Marine Tondelier, qui a échangé par téléphone avec plusieurs ministres.

"Je n'ai toujours pas trop d'arguments susceptibles de ne pas voter la censure", a-t-elle ajouté.

Si le gouvernement ne devrait pas tomber dans l'immédiat, l'incapacité de M. Bayrou à rallier les socialistes jette un doute sur la pérennité de ce gouvernement qui pourrait, comme son prédécesseur, se heurter au mur du vote du budget en cours de négociation.

Lors de ses voeux du Nouvel an, le président Emmanuel Macron a reconnu que sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale, qui a abouti à la défaite de son camp aux législatives de juillet, avati semé "divisions" et "instabilité".

Au centre des tensions, les socialistes réclament une suspension de la dernière réforme des retraites qui soit effective dès le début de la renégociation, et pas uniquement en cas de succès de celle-ci.

Mais cette suspension divise le camp présidentiel tandis que la droite menace de quitter le gouvernement.

Certains semblent prêts à l'accepter, comme prix de la stabilité politique, à l'instar de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

D'autres en revanche s'y opposent, faisant valoir son coût, estimé autour de 3 milliards d'euros pour la seule année 2024.

"Si demain on atteignait le cœur du réacteur en termes de rendement budgétaire de cette réforme, alors on mettrait la France, pour le plaisir de la gauche, en danger, notamment budgétaire et financier", a prévenu lundi soir le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (droite).


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.